12 octobre 2017

Genève-Servette veut croire à l’exploit à Bienne. Avec un Descloux en feu, cela aide. Reste à savoir s’il gardera la cage ou pas

 

Avec une statistique affolante de 96,2% de tirs arrêtés, Gauthier Descloux est actuellement le meilleur gardien de la ligue. La récompense d’un travail acharné depuis le 19 décembre 2017 et sa blessure aux ischio-jambiers. Des mois d’efforts pour retrouver la plénitude de ses moyens et pour rappeler aujourd’hui toutes les promesses placées sur ce portier de 22 ans. Qui demeure en concurrence avec Robert Mayer, selon la formule décidée par Chris McSorley depuis le début de la saison.

 

Pour l’instant, c’est Descloux qui est en feu. D’ailleurs, McSorley a une formule bien à lui pour résumer la forme de son portier: «C’est comme si le puck était aussi gros qu’un ballon de plage pour lui», sourit le boss des Vernets. Mais Descloux ne savait pas pour autant s’il garderait la cage des Aigles à Bienne, au terme de l’entraînement de jeudi. Rencontre.

 

Gauthier, quand savez-vous qui de vous ou de Mayer est choisi pour jouer?

 

Cela dépend. Parfois, c’est la veille. Après l’entraînement, ou alors dans l’après-midi, avec un SMS de Sébastien Beaulieu (ndlr: l’entraîneur des gardiens). Sinon, c’est le jour du match. Cela ne me pose pas de problème. Il y a une concurrence, les coaches décident et c’est très bien comme ça. Entre Robert et moi, il n’y a pas de problème. Au contraire, il m’aide beaucoup, à l’entraînement, durant les matches aussi. Mais nous sommes des compétiteurs et nous donnons chaque fois tout pour être sur la glace.

 

Quand vous y êtes, c’est impressionnant depuis le début de saison: cinq matches, 1,18 but concédé par rencontre (seul Genoni fait mieux, avec 1,17) et surtout 96,2% de tirs arrêtés, mieux que tout le monde (la moyenne est à 91,8%). Ça doit faire du bien au moral, non?

 

Les statistiques, c’est sympa, oui, surtout maintenant, c’est vrai. Mais je ne m’y attarde pas trop, je reste concentré sur mes performances. Je sais trop que cela dépend de beaucoup de facteurs. Je sais que j’ai le potentiel pour être à haut niveau. C’est une bonne habitude que je dois prendre désormais, pour continuer comme cela. Mais je sais aussi que si j’étais à 96,2% d’arrêts sans que l’équipe gagne, cela ne me satisferait pas.

 

En tout cas, c’est un sacré retour après votre blessure en décembre. Y pensez-vous parfois?

 

Je n’ai pas oublié. Mais j’ai surtout le souvenir de la frustration que je vivais de devoir regarder mes coéquipiers jouer. Après, je me suis vite dit qu’il fallait que je prenne le temps de renforcer mes ischio-jambiers, puisque ce n’était pas la première fois que j’étais touché aux cuisses. Je n’ai pris que cinq petits jours de vacances cet été, avant de travailler dur pour revenir plus fort. De toute façon, je n’avais pas le choix et je n’allais pas ruminer ma frustration: comme on dit, il ne faut pas perdre de temps avec les choses sur lesquelles tu n’as pas de contrôle. Il faut aller de l’avant.

 

Quelles sont vos ambitions sportives personnelles maintenant?

 

Devenir portier No 1 sur le long terme dans un club suisse.

 

Avec les Aigles, de préférence?

 

Bien sûr que ce serait magnifique si c’était à Genève, je me sens bien dans cette ville où je me vois bien vivre. Je rêve aussi de gagner un titre de champion. Mais en fait, je sais également que durant la saison, je n’ai pas le temps de penser à tout cela. Les matches s’enchaînent. On verra bien.

 

Power-play

 

L’affiche Bienne - Ge/Servette, Tissot Arena, vendredi 19 h 45.

 

Les absents Genève-Servette est privé de Bouma, Wingels, Fritsche et Rubin (blessés).

 

Les renforts Jack Skille et Daniel Winnik feront leurs débuts à Bienne. Winnik, arrivé à Genève jeudi soir, a faim de glace. Il sera sans doute aligné en 13e attaquant. En revanche, Skille, présent depuis une semaine, est dans le contingent. «J’ai découvert une belle équipe, explique-t-il. Un groupe très solidaire. J’ai hâte d’apporter mes qualités.» Ses qualités justement? «Je dirais beaucoup d’activité nord-sud, de la vitesse, des tirs, lance-t-il. Je peux aussi jouer physique quand c’est nécessaire. Mais beaucoup de verticalité en direction du filet, oui.» On ne demande qu’à voir.

 

Le contexte À Bienne, les Aigles défient la meilleure équipe de ce début de saison. Eux qui sont la pire équipe à l’extérieur (quatre sorties, quatre défaites).

 

Le mot de McSorley «Je suis heureux de pouvoir compter sur nos deux nouveaux renforts étrangers. Cela me donne à nouveau de la profondeur de banc, des solutions. Cela va nous aider à stopper cette série de défaites à l’extérieur. Les séries sont faites pour s’arrêter. Ce serait bien que cela soit le cas à Bienne.»