Longtemps blessé au dos, l’attaquant se veut résolument optimiste. Il pense aux play-off et aux Mondiaux avec la France à Paris
La saison de Floran Douay commence maintenant. Celle des Aigles aussi? Le jeune Français a vécu un hiver pourri. Torturé par la douleur, il en a eu plein le dos. Deux fractures de fatigue aux vertèbres l’ont réduit au chômage technique. Tout l’hiver, il a vu ses copains faire des hauts et des bas. Enfin, surtout des bas. Malgré tous les coups du sort, les coups bas, l’attaquant reste optimiste. «Franchement, on a un super groupe et il ne nous manque pas grand-chose pour aller loin cette saison.»
Rester au contact
A l’instar de Noah Rod, Douay incarne cette génération de hockeyeurs qui a brûlé les étapes avec un certain bonheur. A 21 ans, il a, comme son compère, une maturité appréciable. Pas de fausse modestie chez le Savoyard. «Quand j’ai été éloigné de la glace pendant près de deux mois et demi, ça a été très, très dur, confie-t-il. J’avais des fourmis dans les jambes. Voir l’équipe et ne rien pouvoir faire est extrêmement pénible. C’était d’autant plus frustrant que tous les matins je suis venu à la patinoire car je me devais de conserver ma musculature et mon endurance. Alors j’ai chaque jour pris la direction de la salle de force et de fitness tandis que les autres allaient sur la glace… Au moins, je suis resté au contact de la vie du groupe. J’ai parfois essayé de parler avec les gars pour leur changer les idées et leur redonner le sourire. Quand tu es réduit à l’inactivité, tu essaies d’apporter autre chose.»
Viser le titre!
Au début du mois de janvier, le solide attaquant (1,90 m pour 88 kilos) a rechaussé les patins. Il a ensuite fait un petit stage de remise en forme en altitude avec La Chaux-de-Fonds. Histoire de reprendre le rythme en LNB notamment aux côtés de son capitaine en équipe de France, Laurent Meunier. Après cette mise en bouche, Floran Douay a été rappelé par Chris McSorley.
«Je n’ai plus de douleur, plus d’appréhension, dit-il. J’essaie donc d’apporter un plus avec mes qualités et notamment mon jeu physique.» Il ne le dira pas, mais sa présence ne fera pas de mal à une équipe qui a bien de la peine à retrouver cette intensité qui doit faire partie de son identité. Jeremy Wick semble avoir perdu le chemin du but en même temps que son aptitude à scotcher les adversaires dans la bande. Noah Rod est blessé. Tim Traber ne fait plus peur à grand monde. Bref, Ge/Servette a indéniablement besoin de la niaque de son No 72.
«Moi, je reste résolument positif, dit Floran Douay. Je suis persuadé qu’on pourrait aller loin. Même chercher le titre? Après tout, pourquoi pas. Ce n’est pas parce qu’on fait une saison moyenne que ça nous condamne. On ne sera pas la même équipe en play-off, j’en suis persuadé. Et si en plus les autres équipes nous prennent un peu de haut, on pourrait bien créer la surprise.»
Il rêve d’une fin de saison d’enfer. «Pour l’instant, je me concentre à fond sur Ge/Servette, dit-il, mais je ne peux pas cacher que la perspective des championnats du monde, en France, me fait rêver. Je pars en camp en février mais rien n’est fait. Je vais devoir mériter ma place. Et ça passera forcément par de bonnes performances avec Ge/Servette.»
La saison commence, enfin?
Affiche Ge/Servette se déplace à Fribourg (19 h 45, à suivre minute par minute sur www.tdg.ch)
Equipe Romy, Rod et Ehrhardt sont blessés.
Forme Ils étaient malades mais ils ont joué quand même. Johann Fransson et Romain Loeffel vont mieux. C’est une bonne nouvelle pour les deux maîtres à jouer d’un power-play toujours inefficace. «Là aussi, ça va venir», se persuade Floran Douay,
qui livre une piste intéressante:
«Il faut arrêter de se mettre la pression et jouer ces situations spéciales avec du plaisir plutôt que du stress.»
Paré arrive aujourd’hui
Il fallait attendre que Francis Paré honore un dernier engagement en KHL… avant d’officialiser sa venue aux Vernets pour le reste de la saison. Le Canadien, qui débarque aujourd’hui en provenance de Zagreb, avait été choisi pour représenter son club lors du week-end All Star Game de la «2e» meilleure ligue du monde. Voilà donc un sixième mercenaire sous contrat aux Vernets. De quoi ravir Chris McSorley, qui avait ce joueur dans le viseur depuis un bout de temps. «Il est très polyvalent et peut jouer tant au centre qu’à l’aile. Il a au fond de lui une profonde attirance pour le but et possède un excellent shoot, qui nous sera utile en power-play.» A 29 ans, Francis Paré n’a jamais goûté à la NHL. Mais après avoir décroché le titre en AHL en 2013, il a ensuite débarqué en Europe. Champion de KHL en 2014, il connaît très bien le jeu à l’«européenne».
Son intégration n’en sera que plus aisée lorsque Goran Bezina le rejoindra également depuis Zagreb. L’ancien capitaine n’attend plus que le feu vert de ses futurs ex-dirigeants pour sauter dans l’avion.