Les capitaines et coaches des douze clubs de LNA ont élu les meilleurs joueurs de la saison. Bouchard MVP devant Matthews
«And the winner is…» Après les César et les Oscars, dans le domaine du cinéma, c’est au tour des hockeyeurs d’être mis à l’honneur. Avant que les acteurs ne passent aux «choses sérieuses», à un Festival de Cannes plus musclé, voici les Awards de la rondelle. En attendant le sacre du printemps.
Ces distinctions ont été décernées après consultation des douze entraîneurs et capitaines des clubs de LNA. Comme chaque année, l’opération a été menée conjointement par la Tribune de Genève en collaboration avec le Tages-Anzeiger et le Bund . Ces récompenses honorifiques sont donc uniquement basées sur les choix de véritables spécialistes qui, forcément, ne peuvent pas voter pour leurs propres joueurs ou coéquipiers.
Dans un premier temps, ils ont mis en avant les nominations individuelles (le meilleur gardien, le défenseur dominant, l’attaquant le plus performant, le coach le plus influent, la révélation ainsi que le MVP, soit l’homme le plus utile à sa formation). Les 24 votants composent ensuite leurs équipes types: la All Star Team I incluant tous les joueurs du championnat et celle qui regroupe uniquement les éléments à licence suisse.
Alors qu’il y a douze mois, Martin Plüss (Berne) et Cristobal Huet (Lausanne HC) étaient clairement sortis du lot lors de la saison régulière, cette fois-ci, la palme du MVP, le prix le plus prestigieux, s’est jouée entre le prodige zurichois Auston Matthews et le Zougois Pierre-Marc Bouchard, meilleur compteur de l’exercice.
Si l’Américain de 18 ans, promis à un brillant avenir en NHL, a souvent été impressionnant avec le leader zurichois, ce n’est pas lui qui a été décisif, qui bonifie son groupe. «Zurich sans Auston Matthews peut gagner un match, explique Chris McSorley. Zoug privé de Bouchard pas forcément.» Voilà pourquoi le coach des Servettiens a préféré donner sa voix au Québécois de la Bossard Arena plutôt qu’au futur Sidney Crosby. Il n’est pas le seul.
«A chaque fois qu’il se trouve sur la glace, on ne sait jamais à quoi s’attendre de sa part, relève pour sa part Romain Loeffel, nullement surpris par le résultat des votes. Il a des yeux tout autour de la tête, il voit ses coéquipiers mieux que personne dans la ligue. Matthews est aussi hypertalentueux, mais il aura le temps pour gagner de plus grands titres que celui-ci», poursuit le défenseur. Le phénomène américain se consolera comme étant la révélation de la saison dans une catégorie où on a curieusement oublié Damien Riat…
Le roi de la passe
Avec 55 assists (sur ses 67 points), le top scorer de Suisse centrale a fait de la passe sa marque de fabrique, tout un art. «J’ai toujours pris un malin plaisir à faire en sorte de mettre mes partenaires dans la lumière et de créer des chances de but», relevait d’ailleurs le Canadien à la fin de janvier dans notre journal avant que sa formation ne s’impose 2-1 face aux Grenat. «Maintenant, lâchait-il hier lors de la cérémonie des top scorer, c’est une grande fierté d’avoir été choisi par des collègues et des techniciens de LNA. Mais cette part de succès revient aussi à mes coéquipiers», remarque le modeste ex-attaquant des New York Islanders de 31 ans aux 619 matches de NHL.
Ses copains zougois n’ont pas été oubliés puisque Tobias Stephan a été plébiscité dans son rôle de gardien tout comme Daniel Sondell au niveau des défenseurs. Alors que Lino Martschini figure dans le All Star Team suisse. «Une récompense comme celle-ci, c’est bien, mais je préfère un succès d’équipe», renchérit celui qui espère surtout être à l’honneur durant ces play-off, à commencer contre Lugano en quarts, en attendant mieux…
Loeffel remercie McSorley
C’est aussi le vœu de Romain Loeffel qui, lui, a été élu meilleur défenseur suisse de LNA derrière les étrangers Daniel Sondell et Mikko Mäenpää. Et promu dans le six de base helvétique. «Je ne me donne pas toute la saison pour ce genre d’honneur, mais oui, sourit le No 58 des Vernets, cela fait plaisir. Je joue surtout pour aider l’équipe et gagner le plus de matches possible et disputer de bons play-off.»
C’est aussi l’occasion pour le Neuchâtelois, transféré fin janvier 2014 de Fribourg, de remercier Chris McSorley. «Voilà deux ans que cela se passe bien ici pour moi. A Genève, j’ai pris un autre virage, j’ai mûri, se félicite-t-il. J’ai du temps de jeu et des responsabilités que j’espérais obtenir. Mais pour cela, j’ai consenti de bons efforts défensivement. Très pointilleux, Chris est toujours sur notre dos mais d’un autre côté il ne laisse rien au hasard. C’est peut-être ce qu’il me fallait…» A Gottéron, on le sait désormais: c’est devenu un winner!
L’infirmerie des Aigles est pleine. Qui sera de retour jeudi soir? (par Grégoire Surdez)
Avant l’acte I du quart de finale contre Fribourg aux Vernets, Ge/Servette panse ses plaies. Tour d’horizon
Il reste trois jours pleins pour se refaire une beauté. L’Aigle bat de l’aile alors que les play-off approchent à grands pas. Jeudi, Fribourg-Gottéron se présentera sur la glace des Vernets pour l’acte I des quarts de finale. Quel sera l’effectif à disposition de Chris McSorley, qui n’en finit pas de voir son infirmerie se remplir? Dernier écueil en date, le match de samedi à Lausanne, que trois de ses joueurs ont terminé prématurément. Dans l’ordre: Arnaud Jacquemet, Floran Douay et Eliot Antonietti. En période de play-off, l’omerta règne en maître. Aucune précision ne sera donnée par le staff technique. Il y a une part de bluff dans cette tradition éculée. Ainsi va le hockey lors de cette saison de vérité. Les bilans médicaux sont lapidaires: un joueur est apte ou inapte. S’il est blessé, on saura au mieux si c’est dans le haut ou le bas du corps. Lundi matin, dans les couloirs des Vernets, il fallait donc guetter le moindre indice pour mieux quêter la moindre information. Tour d’horizon des cas qui occupent le staff médical grenat. Et pronostic «maison» sur les chances de voir untel ou untel jeudi soir sur la glace. Arnaud Jacquemet Touché par un puck au visage, il devait subir une IRM hier en fin de journée avant de consulter un spécialiste. On devrait rapidement savoir s’il y a fracture au niveau de la pommette. 5% de chances de le voir sur la glace jeudi. Damien Riat Touché dans le haut du corps le jour de son anniversaire, vendredi contre le LHC, il n’a pas été gâté. Jeune et fougueux, serrera-t-il les dents pour patiner jeudi? 25% de chances de jouer. Jonathan Mercier Absent lors des quatre derniers matches de la saison, Jonathan Mercier, dont la nature de la blessure n’a pas été révélée, a patiné hier matin à l’entraînement sans le maillot distinctif dont sont affublés les convalescents. Un signal très positif. 95% de chances de le voir aux Vernets jeudi avec son No 22 dans le dos. Floran Douay Secoué par Ralph Stalder samedi à Lausanne, le solide attaquant français à licence suisse avait encore un peu mal à la tête hier matin. Il voulait se persuader que ça irait mieux d’ici à jeudi. 75% de chances qu’il débute les play-off. Juraj Simek Ménagé car légèrement touché, il n’a pas joué ce week-end. Mais il sera rétabli. «A jeudi», nous a-t-il lancé en quittant les Vernets. 100% de chances qu’il soit aligné pour l’ouverture des play-off. Eliot Antonietti Il a jeté l’éponge à Lausanne après deux tiers. Là aussi, il s’agissait de prévention. Son sourire entrevu dans le couloir des vestiaires ne semblait pas masquer une quelconque inquiétude. 90% de chances le voir à l’œuvre.