Les Aigles battent Villach et planent sur le Groupe C de la Champions Hockey League
Ils l’ont promis: ils ne prendront pas cette Coupe à la légère. Genève-Servette a confirmé samedi soir sa bonne entrée en matière dans la nouvelle Champions Hockey League. Après le succès d’estime conquis jeudi contre les Suédois de Frölunda, les Aigles ont remis ça contre Villach.
Les Autrichiens n’ont pas le même statut que les premières victimes des Aigles. Est-ce cela qui expliquerait – en partie – les errements entrevus en début de match? Un peu comme s’il y avait eu comme un excès de confiance dans les rangs servettiens… Après 14 secondes de jeu seulement, Mark Santorelli profitait d’un cafouillage à la relance et trouvait déjà le filet d’un Christophe Bays impuissant. Dominateur mais brouillon, Ge/Servette était encore cueilli en toute fin de première période et regagnait, tout penaud, son vestiaire.
Brassage de lignes
«Je ne pense pas que nous avons été trop confiants, témoigne Eliot Antonietti. C’est juste qu’à ce stade de la saison nous avons encore des instants où l’on se cherche encore un peu. C’est assez logique compte tenu du nombre de changements effectués à l’intersaison.»
Ces matches européens ont du bon. Ils offrent à Chris McSorley la possibilité de procéder à ses premiers ajustements et coups de sang. Le coach a revu sa copie, brassé ses lignes (association des frères Pyatt avec D’Agostini très intéressante) pour un résultat plus conforme à une certaine logique. Et après un sermon visiblement entendu, c’est d’abord Matt D’Agostini – quel solo dans la défense autrichienne! - qui a remis les Aigles sur les bons rails en tout début de seconde période. La domination genevoise était ensuite récompensée par le joli but en supériorité numérique d’Eliot Antonietti. «Ça fait plaisir, c’est certain, sourit le solide défenseur élu meilleur joueur de son équipe. Cette saison, la concurrence est très rude en défense. Sans compter Goran Bezina, nous sommes huit pour sept places. Ça a du bon et cela nous pousse à donner le meilleur de nous-même.»
C’est ainsi qu’après la sieste du premier tiers, le réveil du second, le public a eu droit à un joli festival en guise de final. Avec, cerise sur le gâteau, un quatrième but somptueux concocté par (le toujours plus à l’aise attaquant) Goran Bezina et Kevin Romy qui s’unissaient pour offrir un cadeau à Juraj Simek. Une réussite magnifique qui tombait une trentaine de secondes seulement après le 3-2 de Tom Pyatt.
«Franchement, je crois que tout le monde peut tirer un énorme coup de chapeau à Goran, souligne Eliot Antonietti. Se transformer en attaquant à son âge et le faire avec autant de plaisir et d’efficacité, c’est énorme. J’avais l’habitude de le voir à mes côtés. Là, ça me fait tout drôle de le voir depuis derrière.»
Des étrangers performants
Fort de ce deuxième succès en CHL, Ge/Servette prend logiquement la tête du Groupe C et se profile déjà comme un candidat à la qualification pour les 8es de finales. Le prochain match, le 4 septembre en Suède, pourrait presque être déjà décisif. Mais l’essentiel est peut-être ailleurs.
A un peu moins de trois semaines de la reprise en championnat, les motifs de satisfaction sont déjà nombreux. La défense, articulée autour de Paul Ranger, a très fière allure. Goran Bezina, on l’a déjà dit, semble progresser à pas de géant sur son aile gauche. Et les quatre attaquants étrangers (Picard, d’Agostini, Tom et Taylor Pyatt) démontrent – avec parfois encore une parcimonie logique, eux qui découvrent l’Europe – toute l’étendue de leur classe. «Ce sera un problème d’en choisir quatre à chaque match de championnat, sourit Chris McSorley. Mais ce sera un très bon problème…»
Ge/Servette - Villach 4-2 (0-2 2-0 2-0)
Les Vernets, 4246 spectateurs.
Arbitres: Ohlund/Stricker (Su/S), Kaderli/Rohrer (S).
Buts: 1re (0’14) Santorelli (Jarrett) 0-1. 20e (19’40) Bacher (Petrik) 0-2. 22e D’Agostini 1-2. 37e Antonietti (Marti/à 5 contre 4) 2-2. 47e (46’17) Tom Pyatt (Picard, D’Agostini) 3-2. 47e (46’52) Simek (Romy, Bezina) 4-2.
Ge/Servette: Bays: Mercier Loeffel; Vukovic, Ranger; Marti, Antonietti; Trutmann; Traber, Rivera, Gerber; D’Agostini, Romy, Bezina; Rubin, Rod, Picard; Simek, Taylor Pyatt, Tom Pyatt; Jacquemet.
Pénalités: 3 x 2’ + 10’(Rubin) contre Genève-Servette, 3 x 2’ contre Villach.