Après la défaite de mardi face à Zoug, les Aigles attendent Berne ce soir aux Vernets, à 19 h 45. Ils doivent corriger le tir, en équipe
«Le linge sale, je le lave en famille. Comme toujours, on gagne ensemble et on perd ensemble. Mais à l’interne, je ne manquerai pas de pointer le doigt sur certains problèmes individuels.»
L’œil est sombre et Chris McSorley n’a pas attendu longtemps pour dire ses vérités à ses joueurs. A peine le match contre Zoug s’était-il achevé dans la frustration d’une étrange défaite que l’entraîneur accueillait dans son bureau certains de ses protégés. Recadrage, mise au point, rappel des responsabilités: on peut donner le nom que l’on veut à la séance, le fait est qu’elle était bruyante, sonore et lourde. Pas le temps d’ergoter: avec la venue de Berne ce soir et le déplacement à Kloten vendredi, les Aigles sont déjà au pied du mur, eux qui espéraient au début de la semaine au moins six points.
Chantier d’importance
Le chantier est d’importance. Il concerne essentiellement le mal qui ronge les Grenat de l’intérieur, cette incapacité à concrétiser les occasions, cette crispation qui saisit tout le monde au moment de faire la différence devant la cage adverse. Mardi soir, c’est le jeune Auguste Impose, admirable d’engagement, qui a montré l’exemple. C’est bien, c’est même parfait de voir un espoir tracer le chemin pour les autres. Mais en creux, le miroir renvoie l’image des cadres de l’équipe, qui, eux, n’apportent pas ce supplément d’âme attendu dans les moments clés.
On pense évidemment à ce power play désespérant d’inefficacité. Même à six contre trois, coup de poker tenté par McSorley dès la mi-match mardi soir, les Genevois n’ont pas trouvé la faille. Il est sans doute temps que tout le monde regarde la réalité en face: sans une prise de conscience individuelle des manquements, le risque de voir Ge/Servette plonger sous la barre, en direction des play-out, est sérieux.
Nathan Gerbe est attendu précisément pour faire la différence. Admirer son patinage, sa technique en mouvement est une chose, compter sur lui pour provoquer le déclic en est une autre. L’attaquant de poche n’a toujours pas apporté la pleine mesure de son potentiel sous le maillot grenat. Se sent-il sous pression? «La pression, chaque joueur l’a, assure-t-il. Nous devons trouver une alchimie pour jouer bien tous ensemble. Notamment en situation de power play. On attend de moi que je fasse la différence? Un joueur ne peut la faire tout seul, nous sommes cinq à devoir évoluer ensemble pour y parvenir.»
L’heure de la révolte
C’est pourtant de révolte dont il faudrait parler. Les cadres de l’équipe sont attendus au tournant. Loeffel n’a pas donné satisfaction contre Zoug, imprécis, perdant des pucks simples en supériorité numérique. Fransson était approximatif dans ses placements, voire ses passes. Kast n’a pas apporté sa lucidité habituelle. Pour ces deux derniers joueurs, qui étaient de retour à la compétition, il y a des circonstances atténuantes. Mais Ge/Servette n’a plus le temps de se trouver des excuses. Et cela vaut aussi pour Robert Mayer. Admirable durant plus de 50 minutes, jusqu’à cette affreuse relance qui a offert le 1-1 à McIntyre, remettant Zoug dans le match avec les conséquences que l’on sait, ce but de Holden. C’est bien de se montrer exemplaire et de multiplier les arrêts, mais une telle erreur efface d’un coup toutes ces parades.
En réalité, tous les Aigles sont attendus au tournant ce soir. Ils ont largement le potentiel pour figurer en play-off au terme de la saison régulière, d’ailleurs ils ont tenu la dragée haute à Zoug le plus clair du temps, mardi soir. Il leur reste à en faire la démonstration, sans trembler, sans excuses, en prenant leurs responsabilités.
Power-play
L’affiche Ge/Servette - Berne,
19 h 45 aux Vernets.
L’effectif On prend les mêmes que mardi et on recommence. Romy et Douay sont blessés, Riat est engagé avec la Suisse M20. Antonietti, pas encore prêt physiquement, ne devrait pas être de la partie.
Le mot de McSorley «Nous devons inverser la tendance et c’est dur. Contre Berne, j’attends une réaction, il faut utiliser la frustration de la défaite contre Zoug. Mardi, nous avons perdu un match que nous devions gagner. Cette fois, peut-être que nous gagnerons un match que l’on devrait perdre…»