Troisième défaite de Ge/Servette en autant de rencontres cette saison face à un adversaire qui est bel et bien sa bête noire
La sirène de fin de match sonne la fin du cauchemar pour Ge/Servette. Chris Rivera, de rage, explose sa canne contre la bande. L’Aigle a aussi explosé une nouvelle fois en vol en toute fin de rencontre face à un Lausanne qui ne lui réussit définitivement pas. La bête noire était à nouveau de sortie hier soir aux Vernets. Pour la troisième fois cette saison en autant de rencontres, Ge/Servette a courbé l’échine face aux Vaudois. Jamais deux sans trois… Et pourtant, les Genevois ne méritaient pas ça.
Au coup d’envoi, les Aigles étaient-ils seulement conscients que la troupe de Heinz Ehlers se présentait aux Vernets sans sa muraille, le portier Cristobal Huet? Principale raison des maux grenat lors des précédentes parties, le gardien français devait déclarer forfait en début de journée – il était pourtant sur la glace la veille à l’entraînement. Un coup dur pour les Lausannois? Au final, pas vraiment, Pascal Caminada ayant «fait le boulot» comme on dit. Certes, mais que ce fut frustrant de voir les Grenat cafouiller, hésiter, balbutier leur hockey au moment de prendre leurs responsabilités. A l’image d’un Paul Ranger incapable de tenter un tir de la ligne bleue, préférant se débarrasser du puck et laisser l’un de ses coéquipiers se «débrouiller».
Ge/Servette a pourtant dominé le match. «Dominé? Rendez-vous compte, c’est pire que cela! On aurait dû leur en passer cinq!» lâchait un Chris McSorley irrité.
Le match, lui, a été indécis jusqu’au bout. Kevin Romy a manqué un penalty dans le troisième tiers. Rageant. Et les Aigles ont été crucifiés dans les toutes dernières minutes de la rencontre. Malheureux pour des Grenat qui avaient à cœur d’enfin mettre un terme au signe indien et enfin voler dans les poils des Lions.
«Ce ne sera pas la fin du monde, mais presque», avait imagé Chris McSorley avant le début de la partie, en cas de défaite des siens. Hier soir, l’Ontarien était pourtant au bord du précipice, dépité d’en être arrivé-là.
Les Aigles auront désormais une chance de se racheter une – petite – conduite dès mercredi face à ce même LHC qui lui fait tant défaut. Qui le fait tant souffrir. Cette fois-ci, Genevois et Vaudois seront opposés en Coupe de Suisse, aux Vernets, pour ce qui sera déjà leur quatrième affrontement cette saison.
Un match de tous les dangers dans une compétition où Ge/Servette est, faut-il le rappeler, le tenant du titre…
McSorley dépité (par Daniel Visentini)
Dans ces visages sombres qui frôlent les murs, les stigmates de l’amertume. Les rictus rageurs, les mines incrédules, le moment noir où l’on réalise qu’une fois de plus, Lausanne a gagné. Il y a sans doute eu du mieux, à tous les niveaux, mais le résultat est là, immuable: Genève-Servette est à nouveau bredouille dans son derby contre le LHC.
L’un des plus amers était Robert Mayer. Le portier grenat a multiplié les arrêts, avant de craquer sur la fin, quand Herren lui a glissé le puck entre les jambes. Dernier rempart, premier battu d’une soirée frustrante de plus. «On avait un plan, on voulait mettre de la pression dans la zone de Lausanne, soufflait-il. On a eu des occasions, comme lors de nos derniers matches, cela montre que nous sommes sur le bon chemin. Mais voilà, on perd encore. Et je sais ce que cela représente pour les fans, comme pour nous.»
Lausanne était pourtant privé de Huet, blessé. «Mais Caminada a fait un grand match, tranchait Mayer. Mes arrêts? Cela ne signifie rien: à l’arrivée, je suis moins bon que Caminada, parce qu’il a pris un but de moins.»
Dévasté, dépité, Chris McSorley a d’abord secoué la tête, seul dans son bureau, pour se calmer. «Quand certains de mes top joueurs commettent des erreurs grossières, que faire? lançait-il, sans donner de noms. Regardez les buts.» Il fait notamment allusion à Paul Ranger, impliqué sur le but victorieux des Vaudois. «Je ne suis pas du genre à montrer du doigt en lavant mon linge dans les journaux, pestait McSorley. Mais certains de mes joueurs clés feraient bien de relever la tête et de regarder les choses en face.»
La route des Grenat mène maintenant à Zurich, pour y croiser d’autres Lions. Mais toujours sans Matthew Lombardi, dont le retour sur la glace n’est attendu que pour vendredi prochain.