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Brett Regali, lun 17/09/2018 - 17:26

Et pis quoi encore ?

 

Le club l’a annoncé il y a quelques jours, l’objectif officiel de la saison est un top 6 et une demi-finale de play-off. Avant d’entrer dans le vif du sujet et de se demander si cet objectif est réaliste, je ne peux m’empêcher d’être surpris d’avoir un objectif officiel en séries. C’est une démarche qui me semble assez gottérontesque et il va de soi que ce n’est pas un compliment.

 

Traitez-moi de binaire obtus si vous voulez. Pour moi, une fois les temps des séries arrivé, il n’y a que deux objectifs possibles : le titre ou le maintien. Le classement de la saison régulière décidant l’objectif en question.

 

Cette 6e place est-elle donc réaliste après la quasi-faillite de la saison passée et notre campagne de transfert pour le moins discrète ? A priori on a envie de répondre non car il parait difficile d’imaginer un effectif qui a terminé 8e du dernier championnat et qui n’a à priori pas été renforcé durant l’été faire mieux que la saison dernière.

 

Néanmoins, quand on regarde le classement des saisons précédentes, on se rend compte qu’en général la 8e et la 6e place ne sont souvent séparées que d’environ 5 points. Il pourrait évidemment en être autrement cette année, ça a déjà été le cas, mais il y a une tendance. Donc si pas mal d’observateurs semblent s’accorder sur le fait qu’une qualification en séries est possible, la 6e place n’est théoriquement plus très loin. Mais en pratique, pour y arriver, il faudra mettre 6 équipes derrières. Et ça, pour y parvenir, il faudra quand même que pas mal de planètes soient alignées.

 

La première d’entre elle s’appelle Robert Mayer. Il sort d’une saison décevante avec un pourcentage d’efficacité (90,9%) bien en dessous de la moyenne de la ligue et très loin des ténors. On peut se montrer raisonnablement optimiste sur sa capacité à rebondir car les deux saisons précédentes ont été très bonnes. Un été sans accident de quad avec une préparation optimale va certainement l’aider. Quoi qu’il en soit, il devra être capable de voler quelques matchs pour que l’équipe atteigne l’objectif fixé. 

 

Devant lui, la défense perd son meilleur élément suisse en Romain Loeffel et ne voit que l’arrivée de Völlmin pour compenser ce départ. Ce n’est pas faire injure au personnage que d’affirmer qu’il ne remplace pas un pour un l’un des meilleurs défenseurs suisses de la ligue. A côté de ça, tous les cadres à l’exception de Tömmernes sont trentenaires et Goran frise gentiment la quarantaine. Il est tout à fait légitime de se demander si des Mercier ou Vukovic ne vont pas commencer à sentir le poids des années. Le risque que Goran fasse la saison de trop n’est pas à exclure non plus bien que personne ne le souhaite. 

 

Bien que la plupart des joueurs retrouveront avec Chris un système qu’ils connaissent bien, notre défense a clairement perdu au change et cela pourrait vraiment prétériter l’équipe dans son objectif. Pour un top 6 il faudrait compter sur une absence d’emprise du temps sur Goran, Vuko et Mercier, l’attendue explosion de Tömmernes et un retour au niveau de Fransson après une saison franchement mauvaise. Et le tout sans trop de blessure évidemment (Louis Matte s’est déjà rendu deux fois à Lourdes cet été dans ce but). Ça fait beaucoup de si…

 

Certains diront (et pas complètement à tort), que la meilleure défense c’est l’attaque. Une brigade offensive efficace et intimidante peut être très efficace pour indirectement museler l’adversaire. Mais là aussi le bât blesse un peu. Sur les 5 meilleurs buteurs de la saison passée, 3 sont partis (Riat, Loeffel, Spaling). Simek sort d’une bonne saison avec 12 réussites mais pourra-t-il confirmer alors que c’est son meilleur total depuis 6 ans. Romy sort de 2 saisons relativement discrètes et on peut se permettre de douter de sa capacité à passer à nouveau facilement le plateau des 10 buts à bientôt 34 ans. Quant à Almond, on connait le potentiel du bonhomme mais entre ses blessures à répétition et sa situation contractuelle on ne peut pas dire qu’on baigne dans le plus grand optimisme.

 

L'apport offensif peut et doit aussi venir des lignes arrières. Avec Tömmernes, Fransson et Jacquemet le potentiel est clairement là. Si le changement de coach pourrait être bénéfique au premier et le voir enfin débloquer sérieusement son compteur. Notre deuxième suédois devra lui clairement retrouver son niveau après une saison sans aucun but. Arnaud Jacquemet avait marqué 10 fois comme défenseur il y a deux ans. Etait-ce l’exception ou la règle ? Seul l’avenir nous le dira mais la performance sera difficile à égaler.

 

Qui donc va marquer des buts cette saison ? Outre les joueurs cités précédemment, il faudra inévitablement que certains talents offensifs se révèlent ou se confirment. Wick sort d’une brillante saison, confirmer est indispensable. Rod va-t-il cette fois véritablement passer un palier et devenir une valeur sure offensive ? Le potentiel est là mais il est vraiment temps de livrer la marchandise pour lever les doutes. Richard bien que souvent éblouissant n’a marqué que 8 fois la saison dernière. Il peut et doit faire plus même si ce n’est pas un buteur naturel. Il faudra également compter sur Kast et Bozon pour faire bouger les filets. On n'attend pas d’eux une saison à 15 buts chacun, mais s’ils plafonnent à 3 réussites ça sera insuffisant.

 

Il reste donc nos deux renforts étrangers. Tommy Wingels semble avoir un potentiel intéressant et pourrait être une jolie surprise. Il ne faut toutefois pas en attendre des statistiques à la Kolnik. Lance Bouma parait plus être un clone de Picard. Bien qu’il risque d’être particulièrement apprécié du public, sa présence sur la feuilles des statistiques risque d’être passablement plus discrète que ses passages dans les bandes.

 

Ce top 6 n’est donc selon moi pas un fantasme inatteignable mais l’alignement de planètes nécessaire pour y arriver me parait très élevé. Les blessures, inévitables vu le style de jeu prôné par le coach, obligeront peut-être aussi à revoir les objectifs. Un top 8, loin d’être garanti, me parait être une cible plus en adéquation avec l’effectif. Je ne me risquerais pas aujourd’hui à miser 100.- sur une 6e place.