Chris McSorley tient son «sniper». Le Montréalais, arrivé mardi soir à Genève, a hâte de jouer pour les Aigles
Pour vaincre sa peur, un jour il a sauté en parachute. Parce qu’il est passionné par tout ce qui est nouveau, il a aussi découvert la plongée en apnée. Et comme il est très curieux, pour faire plaisir à ses beaux-parents, il s’est mis à la chasse et à la pêche. Francis Paré, le nouvel étranger de Ge/Servette, est un homme comblé.
«Oui, sourit-il, la vie est belle, et mon Dieu que je suis heureux de me retrouver dans un environnement français, je ne pouvais pas demander mieux.» Il est vrai qu’après une expérience de quatre ans en Finlande, en Slovaquie, en Russie et en Croatie, ce Montréalais de 29 ans a l’impression de retrouver ses origines.
«Cela a été une aventure extraordinaire, explique le joueur de la Belle Province. Mais je me souviens qu’avec ma femme, quand nous allions dans un restaurant de Magnitogorsk ou de Tcheliabinsk, il était rare de trouver des cartes de menus en anglais. Alors quand ce mardi soir on a entendu parler français à la table d’à côté, on s’est dit, ce n’est pas normal, on n’est pas au Québec. Et pourtant, ce n’est que du bonheur d’être ici.» S’il a adoré sa dernière saison passée en Croatie, où, dit-il, il a été «traité comme un roi», pour lui et son épouse «il était temps de partir», malgré tout. Il a signé un contrat jusqu’à la fin de l’exercice avec les Grenat.
D’autres offres en KHL
Après avoir terminé meilleur compteur du club de Medvescak (36 points dont 10 buts en 51 matches) et invité au All Star Game de KHL, celui qui portera le No 91 des Aigles a tapé dans l’œil d’autres organisations. «Mon but est d’être aussi à l’aise ici et, qui sait, si cela se passe comme en Croatie, j’aimerais bien rester. Car si j’ai reçu d’autres offres de Russie, quand tu peux déménager avec une famille dans un endroit où la vie est certainement plus facile que là-bas, que tu ne devras plus effectuer des voyages de dix jours pendant lesquels tu es privé de ta fille et de ta petite femme, c’est appréciable. Et puis je n’ai entendu que de bonnes choses sur le championnat en Suisse…»
S’il y a quatre mois, du côté de Zagreb, lui et Daisy ont prénommé leur fille Rose parce qu’ils aiment les petites fleurs, il ne faut pas se fier aux apparences. Sur la glace, cet homme très sympa est avant tout un «sniper» capable de tuer un match. «C’est un attaquant intelligent, qui joue avec un gros cœur et beaucoup d’émotion, se réjouit Chris McSorley, qui le pistait déjà quand il évoluait en AHL avec les Grand Rapids Griffins (2008 à 2013). Pour en avoir parlé avec ses anciens coaches, il a une belle réputation et il a vraiment envie de marquer des buts avec nous.»
Comme à la Spengler?
La nouvelle gâchette des Aigles sourit: «Je suis un joueur qui va droit au but et si Chris me demande ce rôle, passeur ou marqueur, je le ferai avec un gros plaisir. De toute manière, pour moi, que je joue au hockey, au inline l’été, aux cartes, à un jeu de société avec ma femme ou mon père, je n’aime que gagner!»
Jim Slater commotionné (il a vu le médecin hier matin), c’est à Davos, là où il a remporté la dernière Coupe Spengler, que ce 6e mercenaire va effectuer samedi ses débuts. Après avoir inscrit le dernier but du Team Canada, il est prêt à refaire trembler les filets. Et quand on s’appelle Paré? «Comme le disait ma mère, on est toujours prêt!» Même à sauter une nouvelle fois en parachute…
Grâce à Goran Bezina…
Après Francis Paré, Goran Bezina va-t-il débarquer à son tour de Zagreb? «Pas de nouvelle, bonne nouvelle!» se marre Chris McSorley, qui n’en dira pas plus. Pour l’instant, les dirigeants croates ne veulent toujours pas le libérer. «Il aimerait bien revenir, sourit le Montréalais, qui l’a côtoyé cette saison avec Medvescak. Mais je n’en sais pas plus.» Si ce n’est que, quoi qu’il arrive, il gardera un magnifique souvenir du Valaisan. «Dans le vestiaire, c’était mon bras droit. Goran est une personne exceptionnelle qui a toujours le sourire aux lèvres. C’est un gars qui veut gagner tous les matches. J’ai appris beaucoup de lui. Le jour où je l’ai rencontré, il m’a déjà parlé déjà de Genève, du public, de cette belle patinoire, c’est grâce à lui si je suis là…» Il rêve de le retrouver. Et de la NHL? «Beaucoup de gens me demandent pourquoi je n’y ai jamais joué, mais à un moment de ma carrière, cela a été une question de pile ou face. Et cela n’est jamais tombé sur moi. Cela m’a permis toutefois de réussir une belle carrière en Europe. Je suis heureux, j’ai une belle famille, mon corps est en santé et on ne sait jamais ce qui peut arriver…» En attendant, il se plaît à Genève