20 septembre 2014

Héroïque en fin de partie, le gardien servettien a largement contribué au succès des Aigles face à Gottéron

 

Il le sait, Christophe Bays, parce qu’il est intelligent, qu’il n’est pas encore l’égal de Tobias Stephan. Or, le talentueux portier vaudois des Grenat, qui ne cesse de prendre de la place dans la cage des Aigles, a la tête et les épaules pour réussir, lui aussi, une belle carrière.

 

Hier à Fribourg, dans un antre qui s’est rapidement transformé en chaudron, c’est lui, à la manière de son prédécesseur, qui a permis aux Genevois de s’offrir ce succès d’estime à la BCF Arena, alors que les Dragons crachaient du feu tant et plus dans les dernières minutes de la partie. «C’est une fierté de jouer dans cette équipe, qui ne lâche rien et qui s’est battue jusqu’au bout, jubilait le héros de la soirée. Même menés ici à Fribourg, les gars ont mis tout leur cœur et cela m’a bien aidé.»

 

Face à des Fribourgeois survoltés dès la mi-match, l’ex-No 2 de Malley a dû sortir le grand jeu avec ce calme à faire pâlir n’importe quel attaquant. «Mais face à une formation qui fait bien bouger le puck, j’ai souffert. Cela dit, sourit le goalie de fortune, ces trois points vont nous permettre de nous lâcher et de jouer sans pression ce samedi devant Zoug…»

 

Taylor Pyatt blessé

 

Ce match à l’axiome si particulier, celui que personne dans les deux camps ne désire perdre dans une saison, avait commencé bien avant le coup d’envoi. Parce que ce derby, le premier de l’exercice pour les Genevois, ils voulaient le gagner à tout prix, question d’honneur et de suprématie. Taylor Pyatt blessé le matin à l’entraînement a encore renforcé la hargne de son petit frère Tom, le goal-winner, et des Servettiens, tous bien remontés d’entrée de jeu.

 

Cette rencontre âpre et disputée était également spéciale pour Romain Loeffel, de retour dans une patinoire qui l’a vu grandir. Le défenseur neuchâtelois des Vernets avait prévu qu’il y aurait du monde, du spectacle et beaucoup d’intensité: l’ex-Dragon n’a pas été déçu. «C’était tellement bizarre pour moi que ma première apparition sur la glace a été laborieuse, mais une fois dans le match, on a tous montré du caractère.» Dans le public, personne n’a eu la bêtise de le siffler.

 

Les ratés du power-play

 

Les fans de Saint-Léonard ont préféré s’attaquer aux autres Genevois, dont Alex Picard, sorti avec un point de suture sous un œil. «A un moment donné, confiait le Québécois, j’ai eu des troubles de la vision…» La faute à Kilian Mottet, auteur d’un vilain coup de canne à la 40e, ce qui avait d’ailleurs permis aux Genevois d’évoluer en supériorité numérique durant cinq bonnes minutes, mais ce satané power-play servettien avait des ratés hier soir.

 

Le temps de «digérer» l’absence de son grand Canadien, de laisser passer la rage des Dragons, le visiteur, grâce à Romy (4e), avait été le premier à marquer. Comme ce fut le cas à Kloten, contre Lugano et Bienne, les Genevois ont alors mis une grosse pression sur Gottéron, longtemps bien emprunté face au pressing des Aigles.

 

Il aura fallu une «arrivée tardive» des joueurs au début du deuxième tiers pour relancer les Fribourgeois, via Dubé, redoutables en supériorité numérique. Poussés par leur public, les Dragons réussissaient par Pouliot (33e) à gommer le but de Marti (31e) et prenaient l’avantage à la 35e, grâce à un missile de Jeff Tambellini (2-3). Si la BCF Arena a cru l’affaire classée, c’était méconnaître le caractère de Servettiens avec, on l’a dit, un Christophe Bays qui a joué comme Tobias Stephan!