2 février 2015

Les hommes de Chris McSorley, alors qu’ils menaient au score, ont rendu les armes en fin de match face à Berne

 

Les visages sont fermés, prostrés. Le regard dans le vide, les joueurs de Ge/Servette se ressassent le dernier tiers de la rencontre face à Berne dans le silence le plus complet. Pas de musique ce samedi soir pour égayer les cœurs dans le vestiaire des Aigles après la tornade qui s’est abattue sur la troupe de Chris McSorley.

 

Alors qu’ils tenaient la baraque durant les deux premiers tiers, les Grenat ont en effet soudainement perdu leurs repères lors des vingt dernières minutes, encaissant quatre buts alors qu’ils menaient à la marque après avoir ouvert le score par Matt D’Agostini en infériorité numérique sur un contre bien emmené par Matthew Lombardi. «Nous avons craqué tant bien physiquement que mentalement, analyse Chris Rivera. Tout le schéma tactique a volé en éclats lors de ce troisième tiers. Si on veut rivaliser avec les cadors de ce championnat en play-off, il va nous falloir être présents et concentrés pendant toute la rencontre et non pas seulement pendant quarante minutes comme cela l’a été face à Berne.»

 

Pas assez réalistes

 

Déjà privé d’Arnaud Jacquemet, blessé, Chris McSorley a dû en outre composer sans Noah Rod et Goran Bezina samedi aux Vernets. Touchés la veille à Ambri, les deux joueurs ont suivi des tribunes la rencontre face à un leader loin de jouer sur un rythme de sénateur malgré une qualification pour les séries finales acquise depuis longtemps. «Cela s’est joué sur des détails, soupire Chris McSorley. Nous avons été la meilleure équipe durant les deux premiers tiers mais nous avons été incapables de terminer le travail. Les Bernois ont été plus réalistes devant la cage de Robert Mayer que nous l’avons été devant celle de Marco Bührer. Quand on se crée autant d’occasions, on se doit de marquer plus de buts que l’unique réussite de D’Agostini.»

 

Mayer prend l’ascendant

 

Si Ge/Servette a perdu les trois points, le club des bords de l’Arve s’est sans doute désormais trouvé un portier No 1 en vue des play-off. Titularisés à tour de rôle depuis le début de l’année, ni Robert Mayer ni Christophe Bays avaient enchaîné deux rencontres d’affiliée en ce mois de janvier 2015. Le tournus a pris fin samedi soir, Mayer étant une nouvelle fois aligné après son blanchissage en terres levantines vingt-quatre heures plus tôt. Chris McSorley continue d’affirmer qu’il possède «deux gardiens de même niveau» mais ne nie pas non plus vouloir faire de son No 29 le dernier rempart des Aigles en cette fin de saison. Auteur d’une performance de haut vol contre Berne – quel arrêt plein d’autorité lors de son face-à-face contre Martin Plüss! – Mayer ne s’enflamme toutefois pas plus que cela à l’idée de jouer les premiers rôles. «La défaite est rageante mais je me sens bien. Malgré ces trois buts encaissés (ndlr: le 4e a été marqué dans la cage vide) , je crois avoir disputé une bonne rencontre et je suis plus que jamais prêt physiquement. La pause consacrée à l’équipe nationale va nous faire du bien et nous permettre de soigner les bobos des uns et des autres. Dès la reprise (ndlr: le 10 février face à Rapperswil aux Vernets) , j’estime que l’équipe sera en mode play-off. Il nous reste sept rencontres de championnat pour nous mettre au diapason et attaquer les séries finales de la meilleure des manières.»

 

Les Genevois ont maintenant une dizaine de jours pour se remettre d’aplomb et aller chercher cette sixième place toujours occupée par Lausanne. Fessée 5-0 à Lugano, la troupe de Heinz Ehlers ne compte plus que deux unités d’avance sur celle de Chris McSorley.