Les Aigles ont enfin battu Zoug cette saison. Ils connaîtront leur adversaire ce soir au terme de la partie entre le LHC et Kloten
Il n’y a pas de chemin facile pour débusquer la bonne étoile, certes, mais ce Ge/Servette-là, cette saison, a l’art de se compliquer la vie. On passe par toutes les émotions, du rire aux larmes, d’une bronca à une grosse ovation. Or cette fois-ci, c’est fait. Les Genevois n’ont pas eu besoin d’une prolongation ou d’une série de tirs au but pour s’imposer devant leur public.
Après ses deux sacres à la Spengler, Genève-Servette a l’occasion d’ajouter un nouveau trophée dans la vitrine du club. Deux ans après avoir échoué contre Kloten, les Grenat se sont qualifiés hier pour la finale de la Coupe de Suisse, en venant enfin à bout de cette grosse équipe zougoise qui restait sur quatre succès face aux Aigles cet hiver.
Avec cet adversaire de qualité qui tutoie les sommets depuis le début de la saison, les Grenat se trouvaient devant un Everest à franchir, avec une grosse montagne dans sa cage, pour passer le cap.
Mais comment faire pour que Tobias Stephan tire sa révérence? C’était l’une des clés de cette demi-finale. La recette était connue des joueurs de Chris McSorley, encore fallait-il la concrétiser sur la glace. «La seule solution est de le gêner, de lui mettre beaucoup de pression», avait répété dans le vestiaire Sébastien Beaulieu, son ancien entraîneur quand le portier évoluait encore aux Vernets. «Si on se met droit devant lui, il s’énerve assez rapidement», se souvenait pour sa part Arnaud Jacquemet.
«Tirer, tirer, tirer», renchérissait Daniel Vukovic. Il est vrai que sur un malentendu, il pouvait y avoir une ouverture. Comme lundi à la Bossard Arena, c’est Noah Rod, le premier, sur power play, qui a conclu avant que Cody Almond n’en fasse de même dans un jeu de puissance qui était bien huilé hier soir. Mais comme ce fut le cas deux jours plus tôt, l’équipe de Suisse centrale est revenue dans la partie, profitant une fois encore d’une sortie prématurée de Noah Rod. Après le vilain Johan Morant lundi, c’était au tour de Josh Holden de le sortir du jeu. Comme à la Bossard Arena, l’attaquant n’a pas terminé la rencontre.
Si la machine genevoise a souffert dans un premier temps de son absence, la volonté d’un groupe retrouvé en ce début d’année a fait la différence, avec un Cody Almond décisif avant que Romain Loeffel n’appuie sur la touche finale, donnant corps aux ambitions des Grenat qui ont serré les dents pour s’ouvrir ce joli conte.
Commentaire de Romain Loeffel: «Enfin! Ça fait du bien de gagner un match de temps en temps, on est vraiment content d’aller en finale de la Coupe, même si on a besoin de points en championnat. C’est toujours un plaisir de montrer ce dont on est capable et de tenir un résultat sur la fin.»
Et le défenseur neuchâtelois d’ajouter: «La Coupe? Maintenant qu’on y est, on veut aller jusqu’au bout et la gagner. Reste que l’on doit jouer tous les matches pour les gagner et aller le plus loin possible en championnat. On doit désormais se donner à fond.»
Le power play qui faisait si souvent défaut aux Aigles cette saison a enfin souri aux hommes de Chris McSorley hier soir: «C’est l’un des points positifs, confirme Loeffel. A Zoug lundi soir, nous avions déjà fait une belle performance. Passer l’épaule en demi-finale de Coupe contre eux nous remet d’aplomb.» L’adversaire des Aigles en finale sera connu ce soir, au terme du match Kloten-Lausanne.