L’offensive sera la force des Aigles, qui devront composer avec une défense light et un climat malsain en coulisse
Se focaliser sur le hockey. Rien que le hockey. Avec une idée en tête: au bout du chemin des 50 matches de la saison régulière, accrocher l’une des quatre premières places du championnat. Ensuite, prier fort pour que les blessures épargnent dans la mesure du possible le contingent. Alors? «Alors tout sera possible. Nous l’avons démontré l’an passé en sentant l’odeur de la finale de très près», dit Chris McSorley en pointant son index sur son nez.
Il ne fait pas la fine bouche
Cinq mois et demi ont passé depuis la série contre Lugano. Une demi-finale haletante avec quelques matches épiques comme seul le hockey est capable de générer. L’objectif des Aigles est de poursuivre leur série, eux qui se sont hissés dans le dernier carré trois fois de suite. Une performance remarquable et remarquée. «Je crois que ces dernières saisons ont achevé d’établir notre réputation. Plus que jamais, Genève est l’équipe que l’on n’aime pas affronter. Le voyage des Vernets doit rester l’un des plus compliqués.»
Malgré le climat malsain qui agite les coulisses, Chris McSorley aborde sa 16e saison avec une envie et une énergie intacte. Interrogé sur une éventuelle mise sous tutelle d’une cellule «canadienne», le coach se contente de sourire sans répondre. Connaissant le caractère du bonhomme, et au vu de sa situation contractuelle (on parle de contrat de longue durée signé lors de la vente de ses actions à Hugh Quennec), difficile de croire une seconde que Christopher Wilfried McSorley accepte de rendre des comptes à qui que ce soit. Rusé et habile, l’Ontarien jouit d’une aura intacte auprès du public. Le Monsieur hockey à Genève, c’est lui. Souvent pour le meilleur, disent ceux qui ont connu les années sombres des Grenat. Pour le pire, parfois, diront ceux qui se lassent d’un système de jeu trop rigide et castrateur. Alors quand on lui propose – où impose? – un conseiller technique en la personne de Lorne Henning, il ne fait pas la fine bouche. «S’il peut nous aider à progresser dans quelque domaine que ce soit, je suis évidemment preneur, dit Chris McSorley. J’ai eu, jusqu’à présent, de très intéressantes discussions avec Lorne. Tout se passe bien.»
Demi-finaliste ces trois dernières saisons, Ge/Servette a-t-il les épaules assez larges pour retrouver les joies d’une finale, comme en 2008 et 2010? «Je le pense sincèrement, dit-il. Les joueurs aussi visent haut. Après le départ de Goran Bezina, une nouvelle ère s’ouvre à Genève. Offensivement, nous n’avons jamais eu autant de talent à disposition. Si tout le monde est en santé, je devrais mettre deux ou trois joueurs dans les tribunes. Un luxe que j’apprécie.»
Le point fort des Aigles
L’attaque devrait effectivement constituer le point fort des Aigles. «Je considère que nos deux nouvelles recrues font plus que compenser les départs de Lombardi et D’Agostini. Je savais, en l’engageant, que Mike Santorelli était fort, mais je ne pensais pas à ce point. Il a tout pour devenir l’une des attractions de la saison.» Pour évaluer Nick Spaling, blessé à une épaule, il faudra patienter encore une dizaine de jours. «En attendant, nous avons le retour à 100% de Cody Almond. Il pourrait bien être le facteur X qui nous a manqué l’an passé.»
Pour que la sauce prenne, il faudra aussi que Robert Mayer confirme. Son entraîneur Sébastien Beaulieu assure que son protégé ne dormira pas sur ses lauriers. «On s’est fixé comme objectif que la saison qui vient soit la meilleure de sa carrière.» Simple et prometteur.
Et quid de cette défense où Goran Bezina n’a pas été remplacé? Louis Matte, assistant de Chris McSorley, se montre résolument optimiste, rappelant que «c’est en équipe que se construit un système défensif». Reste qu’avec seulement cinq hommes expérimentés (Vukovic, Antonietti, Mercier, Fransson et Loeffel) à sa disposition, Chris McSorley doit tout de même se préparer à brûler quelques cierges. Si tout le monde reste en santé il pourra se concentrer sur le hockey, rien que le hockey.
Nos pronostics
Christian Maillard
1. Zurich Lions
2. Ge/Servette
3. Berne
4. Lugano
5. Davos
6. Zoug
7. Ambri
8. Lausanne
9. Fribourg Gottéron
10. Bienne
11. Langnau
12. Kloten
Champion : GE/Servette
Grégoire Surdez
1. Lugano
2. Zurich Lions
3. Davos
4. Berne
5. Ge/Servette
6. Lausanne
7. Ambri
8. Zoug
9. Bienne
10. Fribourg
11. Kloten
12. Langnau
Champion: Lugano