17 février 2016

Les Aigles ont rapidement été asphyxiés avant d’être déclassés. Et encore, Davos n’a pas forcé son talent!

 

Comme dans un épisode de Columbo, il n’y a pas eu de suspense hier soir. Mais un public fâché, qui siffle, il y a longtemps que cela n’était plus arrivé. «On a en effet été déclassé», soupire un Chris McSorley qui avait pourtant prévenu sa troupe qu’Arno Del Curto et son big band étaient bien décidés à interpréter une symphonie aux Vernets, qu’ils ne feraient pas le long voyage pour rien. Il n’y a eu aucune fausse note. Le coach ontarien, qui connaît si bien son homologue, avait vu juste.

 

A vrai dire, cette formation de Davos est à l’image de son chef d’orchestre: capable de tout. «Il y a des soirs, sur le nombre de matches, où nous y sommes moins, avouait d’ailleurs Félicien Du Bois dans le magazine Top Hockey . Où le coach a les mains dans les poches et finalement on laisse filer la partie…» Comme ce fut le cas les deux dernières fois que les Grenat s’étaient déplacés à la Vaillant Arena d’ailleurs. Mais ce n’était vraiment plus le cas ce mardi soir.

 

Les Grisons ont joué avec cette conviction qu’ils étaient bel et bien les plus forts sur la glace. Le visiteur a d’entrée de jeu évolué dans sa tenue de gala, de champion. Moins de deux minutes avaient suffi pour que Walser se montre pétillant avant que Beat Forster, profitant d’un cadeau de Traber, ne fasse jouer son expérience. «Quand t’es mené 2-0 contre eux, t’es obligé de t’ouvrir et cela devient difficile», confirme un Goran Bezina qui a été pris de vitesse, comme ses camarades, par des fusées lancées à toute allure.

 

«On a eu la chance de marquer très vite avant de récupérer pas mal de pucks en sortie de zone, reconnaît Félicien Du Bois. Cela nous a donné de l’énergie pour gentiment contrôler le match.» Et Davos n’a pas forcé! Du côté grison, on a alors beaucoup patiné avec énormément d’intensité. C’est toujours ainsi avec Davos lorsqu’il se met au show. Mieux vaut ne pas trop se dégarnir, le coup de froid est imminent.

 

Quelques solos, de jolis numéros; dans leurs maillots jaunes il y avait de sacrés artistes bien décidés à carburer à plein régime. A l’image d’un Perttu Lindgren qui a fait valoir une grosse accélération sur la troisième réussite où il a fait tout seul comme un grand, en enrhumant toute la défense genevoise, à la rue. Les Aigles, si flamboyants lors de leurs trois dernières sorties, sont alors tombés de haut, de leur nuage. Après un léger soubresaut d’orgueil, un feu de paille, les Grenat, asphyxiés, archidominés, ont fini par être dépassés par les événements. L’espace d’un soir, Ge/Servette est redevenu, à l’instar de Mayer, une équipe ordinaire. Qu’il est dur de retomber sur terre quand on a chatouillé les étoiles. Se sont-ils vus trop beaux? Quoi qu’il en soit, c’est une belle remise à l’ordre avant les play-off.

 

Davos, qui restait sur six succès lors de ses sept dernières rencontres, a rappelé qu’il faudra une fois de plus compter sur lui au moment d’aller chercher le titre. D’autant plus qu’Arno Del Curto pourra aligner cette fois-ci Alexandre Picard. Comme Rivera, le Canadien n’avait pas l’autorisation de jouer aux Vernets hier soir. Cela pourrait être partie remise au cas où Genève et Davos se retrouvent le mois prochain…

 

En attendant, il reste encore quatre parties aux Servettiens pour rester parmi les quatre premiers. «On va voir si on a les tripes pour réagir à Kloten samedi», s’exclame McSorley, conscient que les prochains adversaires, qui lutent pour leur survie ou pour se classer, ne feront aucun cadeau.