11 mars 2015

Pourtant privés de leurs fers de lance, les Genevois ont réussi à imposer leur grinta aux Tessinois et mènent 3-2 dans la série. La suite demain

 

«C’est le moment de la saison où je suis peut-être le plus fier de mes hommes!» A quoi ça tient une série. Il est 22 h 45 à la Resega et McSorley a un sourire aussi large que sa déception était immense samedi dernier aux Vernets…

 

Finalement, Chris Rivera et Noah Rod n’avaient pas relancé les Luganais! Alors que le premier avait commencé le travail à Lugano, le second s’était chargé de sortir Damien Brunner du jeu au deuxième acte déjà. Les murs ayant des oreilles, d’aucuns avaient alors estimé que sa blessure était la meilleure chose qui pouvait arriver à Lugano. Que sans leur star venue de NHL avec un ego démesuré, les Tessinois avaient retrouvé leur valeur en égalisant, celle qui faisait leur force avant qu’il ne débarque avec de grosses exigences de nature à déstabiliser le vestiaire. Reto Steinmann devrait ouvrir une enquête pour combattre les sales langues…

 

Il suffit parfois d’un grain de sable, d’un détail, d’un passage à vide. De ces erreurs fatales qui se paient souvent cash mais qui se gomment très vite. Ou d’une blessure que l’on comble ou pas pour que la vérité d’un jour ne soit pas celle du lendemain…

 

Le fait de s’incliner 7 à 2 à la maison ne voulait finalement pas dire grand-chose. Si ce n’est qu’une bonne claque remet souvent les idées en place.

 

Mais que va-t-il pouvoir trouver à redire, le juge unique, sur ce troisième succès des Servettiens dans la série? Qu’ils n’avaient pas le droit de poser tous leur cœur sur la glace?

 

Rivera au lit

 

Chris McSorley va-t-il devoir délivrer un certificat médical au juge unique pour certifier qu’ils n’avaient pas mille poumons? Que son chef matériel, Jimmy Omer n’a pas pu se rendre au Tessin sous prétexte qu’il s’était bloqué le dos samedi aux Vernets? Ou va-t-il être sanctionné par M. Steinmann cette fois-ci dans la mesure où la pression des pneus du car de Genève-Servette n’était peut-être pas réglementaire?

 

Le notable zougois, qui pourrait également sévir par rapport aux deux top scorers servettiens ou luganais pour avoir changé leur casque jaune en cours de partie, aura pu constater que le coach de Grenat n’avait pas menti. Chris Rivera, au plus mal, au lit depuis dimanche, n’a pas effectué le déplacement au Tessin hier. L’attaquant genevois, chargé par Kienzle (va-t-il être suspendu?), souffre dans le haut de son corps. Que Matthew Lombardi qui avait aussi été touché proche de son casque en début de ce quart de finale par Julian Walker sans que le justicier de Suisse centrale ne daigne revoir les images de la mise en échec du Tessinois, est toujours à l’infirmerie d’ailleurs.

 

Sans complexe

 

Or si tout était allé de travers samedi, cette équipe de Ge/Servette, qui avait perdu le momentum et l’avantage de la glace, a du caractère. Privé de Romy, de Picard, Lombardi et Rivera, c’est sans complexe que D’Agostini, Wick (quel labeur) et Almond ont pris les choses en main en compagnie de jeunes loups affamés pour mettre d’emblée Lugano sous pression. Comme lors du premier acte, on a très peu vu Fredrik Pettersson, bien surveillé.

 

Après avoir tourné autour des Genevois samedi, les Bianconeri ont peut-être cru un peu trop vite que l’affaire était dans le sacre. L’arrogance n’est pas punissable M. Steinmann?

 

«Il est possible que Lugano nous a pris de haut mais ce soir avec Impsoe, Dupertuis, Douay et Rod, on était clairement les outsiders dans cette rencontre et je ne peux être qu’en admiration devant ces jeunes qui ont fait un travail remarquable», s’exclame Chris McSorley, qui se méfie toutefois d’un retour de flammes des Tessinois demain aux Vernets, qui vont venir avec le couteur entre les dents et un certain Damien Brunner…

 

Le box-play gagnant des Aigles (par Benjamin Berger)

 

Solidaires dans les moments difficiles. Quand ils se retrouvent à devoir défendre bec et ongles avec un homme de moins sur la glace, les hommes de Chris McSorley ont un cœur «gros comme ça». La preuve une nouvelle fois hier du côté de la Resega où, en infériorité numérique, les Aigles s’en sont remis à Jonathan Mercier et Matt D’Agostini pour inscrire un troisième et quatrième but en situation de box-play depuis le début de la série face aux Luganais. Dans ces quarts de finale, les Genevois ont ainsi marqué plus d’un tiers de leurs réussites (4 sur 11) lorsque la troupe de Patrick Fischer évoluait avec un joueur de plus. Tout simplement renversant!

 

«Après la claque reçue samedi, nous avions à cœur de montrer une belle réaction d’orgueil, a expliqué Jonathan Mercier. C’est vrai que les Luganais peinent à trouver leurs marques quand nous évoluons à 4 contre 5, mais c’est aussi ça notre force. C’est notre système de jeu d’imposer notre rythme et d’essayer de les gêner en permanence, de les pousser à la faute. Maintenant, il va falloir aller chercher ce quatrième point à domicile pour en finir avec cette série. Attention car nous l’avons vu samedi: rien n’est joué d’avance et il est très important de ne pas tomber dans l’euphorie.»