2 octobre 2014

Dans le Jura, les Genevois ont assuré l’essentiel en 22 minutes avant de gérer cette qualification en Coupe de Suisse

 

«On vous remercie de ne pas écraser cette équipe qui a déjà assez de souci en championnat…» Le vœu de ce fan d’Ajoie, qui craignait une grosse déculottée hier soir à Porrentruy, a été exaucé. Cela s’est même terminé par une photo de famille, au milieu de la glace avec les deux équipes, c’est aussi ça l’esprit de la Coupe.

 

Genève-Servette, beaucoup pénalisé et bien émoussé, s’est finalement qualifié pour le prochain tour de cette compétition dont il est bon de rappeler qu’il est le tenant du titre. Ce, sans forcer, ni tambour ni trompette, assurant l’essentiel en 22 minutes avant de lever logiquement le patin jusqu’au terme de la partie, gérant son succès sans trembler. La semaine est encore longue, avec la venue de Davos demain aux Vernets et un déplacement à Berne samedi…

 

Alors que derrière lui, sous la tente, les supporters jurassiens buvaient ses paroles, Gary Sheehan, l’entraîneur d’Ajoie avait promis d’emblée à ses fans que son équipe serait prête à faire de son mieux pour créer l’exploit, pour chatouiller les étoiles de LNA. Or, même avec la plus grande volonté du monde, le cœur, s’il est souvent vainqueur, a également ses limites. Même si les Aigles avaient ménagé leur monture, laissant cinq de leurs titulaires (Bezina, Mercier, Vukovic, Romy) à Genève et leur portier titulaire (Bays) à la porte, devant son banc, la différence au niveau du patinage et de l’intensité était trop grande entre les deux équipes pour qu’un miracle ait lieu. Il n’y a d’ailleurs pas eu de surprises sur toutes les patinoires durant ces 32es de finales.

 

«On a étudié le jeu de notre adversaire en vidéo, on n’est pas ici en vacances», avait d’ailleurs prévenu Louis Matte, l’adjoint, avant la partie, toujours sous ce même chapiteau. Cette Coupe-là, McSorley la veut aussi.

 

Les Genevois, battus une nouvelle fois par Lausanne la veille, étaient venus à Porrentruy avec l’intention de tout casser. Et cela n’a pas tardé puisque à l’échauffement déjà Romain Loeffel (qui marquera le troisième) a fait voler en éclats le plexiglas derrière son portier, Gauthier Descloux (18 ans), resté de glace. Il est sidérant.

 

En Ajoie, la Coupe a permis à Matt D’Agostini, Taylor Pyatt et Romain Loeffel de marquer et de faire le bonheur des jeunes loups de Chris McSorley. Simple comme bon tour. A commencer par son jeune portier prêté à Martigny, qui a longtemps résisté avant de céder en infériorité numérique à 5 contre 3 à la 42e minute. Et Auguste Impose, 17 ans, dont on promet un bel avenir. «Mais le HCA nous a posé des problèmes et on n'a pas rigolé», lâchait enfin Romain Loeffel, soulagé.

 

 

«Le cas Loeffel? C’est du jamais-vu!» (Benjamin Berger)

 

Pour Chris McSorley, c’est à n’y rien comprendre. Son défenseur, Romain Loeffel, 23 ans, est sous le coup d’une enquête du juge unique Reto Steinmann. En cause? Un «coup», semble-t-il involontaire, porté par le Neuchâtelois au juge de ligne Roger Bürgi lors de la défaite des Aigles, vendredi à Lausanne (5-1). Un fait non relevé durant la rencontre par les quatre officiels, l’assistant touché par Loeffel n’y voyant «aucun problème», selon le boss des Vernets. Arbitres du derby, Didier Massy et Tobias Wehrli n’auraient pas non plus signifié ce fait de match dans leur rapport. Joints hier par téléphone, ils se refusaient à tout commentaire. Leur supérieur, Brent Reiber, s’est contenté d’un bref: «No comment. » Reto Steinmann était, lui, injoignable.

 

«Le cas Loeffel, c’est du jamais-vu dans l’histoire du hockey sur glace en Suisse! a réagi Chris McSorley. Roger Bürgi sait que le coup porté par Romain était involontaire. Il ne l’a pas vu et il est «entré» la tête la première dans le juge. C’est tout. Il n’y a pas eu de victime que je sache.»

 

Romain Loeffel aurait aussi, selon certains dires, eu des mots peu fleuris à l’encontre de Roger Bürgi. Le défenseur grenat n’a cependant pas été pénalisé, ce qui laisse penser qu’un échange verbal déplacé entre les deux hommes n’a pas eu lieu. L’Aigle ne souhaitait pas non plus s’exprimer hier.

 

Le Neuchâtelois risque-t-il gros dans cette histoire? Oui, selon Chris McSorley, qui craint une suspension de son joueur. Le puck est maintenant dans le camp de Reto Steinmann.