Les Genevois, qui n’avaient plus gagné à la Kolping Arena depuis 2008, ont vaincu le signe indien. Avec panache!
La toute dernière fois que Genève-Servette s’était imposé à la Kolping Arena? C’était presque dans une autre vie, le 5 janvier 2008, en prolongation. Depuis cet ultime succès (2-3) dans la banlieue zurichoise, les Genevois s’étaient inclinés à quatorze reprises! C’est désormais de l’histoire ancienne… «Juste une victoire!» C’est ce qu’avait demandé Aurélien Jimmy Omer, le chef matériel de Ge/Servette, à ses «p’tits gars» pour son 36e anniversaire. Les vœux de la «nounou» des Aigles ont été exaucés. Paul Ranger, qui fêtait, lui, ses 30 ans, avait également émis le même souhait. Ce défenseur aussi armoire que commode sur la glace est aujourd’hui comblé. Commencer le championnat à Kloten n’avait pourtant rien d’un cadeau pour Ge/Servette…
«Ça ressemble toujours à une consultation chez le dentiste, vous savez que vous devez y aller mais que vous n’allez pas vous amuser…» C’est du McSorley. La veille, dans son bureau, le boss avait joint ses deux mains en levant la tête au plafond. «On va allumer des cierges.» A croire que ses prières ont été entendues, à l’image de Chris Rivera qui, comme Mercier et Bezina, commençait à désespérer, mais les Grenat y ont tous cru.
«On se sentait prêts, on l’a été, sourit Kevin Romy, auteur du deuxième but. Si tout n’a pas été parfait, on a su se montrer disciplinés», se réjouissait le No 88, heureux.
D’entrée de jeu, les visiteurs ont donc fermé les yeux comme pour mieux s’ouvrir les cieux. Comme pour chasser ces coquins de diablotins, qui s’acharnaient sur les Servettiens depuis plus de six ans. Ce soir-là, c’est le défenseur Goran Bezina qui avait inscrit deux buts, dont le dernier, décisif, lors de la prolongation (2-3).
Hier, le capitaine, passé en attaque, a joué les passeurs d’émotions en tout début de partie. Dans une ligne qui marche du tonnerre de Dieu, lui, Matt D’Agostini (2e) et Romy (14e) ont su profiter des erreurs défensives des Zurichois pour décoller. La vitesse du premier et la malice (un but du patin) du second ont fait merveille. Ex-coéquipier de Crosby à Pittsburgh avant qu’il ne rebondisse à Buffalo, le Canadien (plus de 320 matches en NHL) a offert un premier aperçu de son talent. Comme les frères Pyatt d’ailleurs, qui ont donné le tournis aux Aviateurs.
Ceux qui se faisaient du souci après les départs de Tobias Stephan, Matt Lombardi, Cody Almond et Kaspars Daugavins sont désormais rassurés. Goran Bezina en attaque? C’est une réussite. Daniel Rubin ne mettait plus un patin devant l’autre à Berne? Ce maillot grenat lui redonne des couleurs. D’Agostini, on l’a dit, rime avec Lombardi. Les frères Pyatt? Ça se dit «paillettes» et ça brille sur la glace. Christophe Bays, mieux qu’un numéro deux, prend du galon dans sa cage. «Mais je sais que ce n’est qu’un match et qu’il faudra me montrer constant», affirme-t-il dans un sourire qui en dit long sur ses ambitions. ll y a toujours un gros cœur qui bat dans la formation de Chris McSorley, prête à confirmer son envol face à Lugano ce soir aux Vernets.