23 décembre 2014

A Zurich, face à des Lions plus forts, les Genevois ont fait preuve de beaucoup d’abnégation. Reste à confirmer ce soir face à Bienne

 

Et à la fin, disons-le d’emblée, c’est le meilleur qui a gagné. Mais avant que le public des ZSC ne se lève comme un seul homme, qu’il savoure ce nouveau succès mérité, il s’en est fallu d’un rien, d’un puck, d’une canne, d’un patin, tout simplement d’un penalty, pour que cette rencontre de qualité ne tourne de l'autre côté.

 

Il y a eu, parfois, du Roger Federer hier soir sur la glace du Hallenstadion dans le jeu des Zurichois. Casque jaune, grande tignasse de rocker, Roman Wick avait le génie du Bâlois dans sa canne pour devenir, comme souvent, le héros de la soirée. Mais ce n’était pas son jour. Comme c’est le cas parfois du No 2 mondial sur un court, le talentueux attaquant des Lions a eu, durant le temps réglementaire, à deux reprises, en fin de partie, le «petit bras» devant le toujours épatant gardien de fortune des Grenat. Promis à un bel avenir, le Davosien Janick Schwendener ne cesse de s’élever et de prendre de la hauteur dans la cage des Aigles.

 

Or, c’est finalement un autre jeune portier, Luca Boltshauser, qui a permis au champion de sauver l’essentiel lors de l’inhumaine séance des tirs au but. Appelé à suppléer au pied levé Lukas Flüeler (blessé) lors de l’épreuve de loterie, c’est lui, le bougre, qui a mérité les honneurs, avec passablement de chance. Il en faut. Comme les Servettiens d’ailleurs. Ils avaient pourtant été les premiers, via le néo-international Cody Almond (4e point et 2e but en 3 matches!), à monter au filet. Mais ils se contenteront, malgré ce revers, d’un bon point, récompensant leur labeur. C’est avec des bleus au corps et un gros cœur que les visiteurs sont allés, en équipe, tous ensemble, chercher ce bon point, après un tir anodin de Jonathan Mercier. S’ils sont passés par tous les états d’âme, ne dit-on pas que la baraka sourit aux audacieux?

 

Un jour après le match d’exhibition entre Federer et Stan Wawrinka, ici même, le Hallenstadion a une fois de plus vécu un spectacle haut en couleur. Il faut dire que depuis le début de la saison, le champion, à la maison, ne fait pas de sentiment. Tous ses adversaires passent à la moulinette. Leader actuel, Davos est à chaque fois parti avec une claque (4-1, 3-0 et 4-1). Meilleure équipe à domicile, la bande de Mark Crawford aligne les victoires comme par enchantement: quinze en dix-sept sorties. Seul Fribourg Gottéron et Bienne avaient eu l’outrecuidance de piquer chacun deux points aux Zurichois en prolongation. Les autres, on l’a dit, ont dû se coucher. Autant dire que Genève-Servette, qui avait déjà été battu ici (5-3) a réussi hier un bel exploit.

 

Deuxième formation à l’extérieur (16 matches et 25 points), les Grenat ont prouvé une fois encore qu’ils savent bien voyager. Les arrivées de Cody Almond et de Matthew Lombardi ont amené de la confiance dans une équipe de Genève-Servette qui renaît, depuis novembre, des cendres d’un début cahin-caha (9 victoires en 13 parties) et qui trace en toute sérénité un nouveau chemin dans sa destinée. La machine de mieux en mieux rodée est lancée. Ne reste plus aux Genevois qu’à poursuivre sur ce bel élan ce soir aux Vernets contre Bienne avant de se rendre à Davos pour un autre spectacle…