4 octobre 2018

Toujours privés de deux étrangers, les Genevois se sont offert, avec leur cœur, la peau de l’ours bernois. Et avec la manière…

 

Comme le chantait le grand Charles Aznavour dans un temps que les moins de 20 ans ne pouvaient pas connaître, les Servettiens ont emmené tout leur public, les jeunes et les anciens, «au bout de la terre, au pays des merveilles». Après avoir touché les étoiles, lundi, contre les New Jersey de Nico Hischier, les Bernois, qui étaient visiblement encore dans la lune, sont tombés de haut.

 

En face, ce n’était plus les Devils mais d’autres petits Diables, des Grenat qui ont fait, en ce début de saison, de leurs Vernets une forteresse imprenable. Trois matches, trois victoires! Avec leurs armes, ils ont mené la vie dure à des Ours qui restaient, il est vrai, sur une défaite au bout du lac.

 

Alors que Tim Bozon aurait pu faire déjà trembler les filets après seulement cinquante secondes déjà, c’est Henrik Tömmernes qui permettait aux Aigles de se mettre sur le bon chemin. Toujours privés de deux étrangers, les joueurs de Chris McSorley ont encore posé, comme ce fut le cas face au champion zurichois, leur gros cœur sur la glace.

 

Enthousiasmants, virevoltants, disciplinés, soit ce que leur demande leur coach, ces séduisants Genevois ont même souvent tourné autour d’un visiteur certainement surpris par autant de vivacité et d’agressivité. Promis à l’enfer par Berne, plus fort, sur le papier du moins, les guerriers de McSorley n’auront croisé qu’une seule fois Lucifer. Lorsque Mursak, Ebbett et Kämpf ont concocté un petit bijou d’égalisation.

 

«Heureusement que ce but est tombé juste à la fin du deuxième tiers car, là, avouait Arnaud Jacquemet, on a encaissé le coup.» Le temps d’une deuxième pause bienvenue, qui a permis de recharger les batteries, les Grenat ont su ensuite se serrer les coudes. Après avoir manqué tant d’occasions, le public des Vernets a bien cru que Romy, Almond et ses potes avaient laissé passer leur chance et Berne… la rage. Mais Gauthier Descloux et sa défense, une fois de plus héroïques, ont tenu le choc.

 

C’est Daniel Rubin, le Bernois, qui se fait toujours un plaisir de briller contre ses compatriotes, qui a finalement fait d’un palet fédéral une victoire capitale. «Marquer, ça fait toujours du bien, souriait le No 40, mais contre Berne, qui est pour moi la meilleure équipe du championnat, c’est encore mieux. On a joué avec deux étrangers, c’est vrai, mais à Genève, avec notre état d’esprit, peu importe qui se trouve sur la glace, on se donne tous à fond!» De Tömmernes à Neil Kyparissis, en passant par Floran Douay et Tanner Richard, ils sont tous au haut de l’affiche.

 

«Il est important de s’imposer à la maison mais maintenant on doit aussi gagner à l’extérieur», renchérit un Daniel Rubin qui s’attend à un match encore compliqué, ce vendredi à Zoug, dans une patinoire où les Grenat sont souvent repartis avec une valise de plus dans le car. Mais qui sait, avec ce Ge/Servette là tout est possible.

 

Une autre bonne nouvelle pour terminer: Jack Skille, le nouveau renfort que Ge/Servette a recruté ce lundi, pourra, en principe, se trouver sur la glace non pas ce week-end mais mardi prochain pour affronter le Lausanne HC. L’Américain a déjà reçu le feu vert de la commission tripartite du canton de Genève. Il ne manque plus que l’autorisation de Berne pour l’obtention de son permis de travail. En attendant Daniel Winnik qui abattait sa dernière carte la nuit dernière à Boston. Selon Chris McSorley, il pourrait débarquer la semaine prochaine aux Vernets…