Les Grenat s’inclinent lourdement (1-5). Rien ne va plus depuis les deux défaites concédées face à Lausanne
«Davos est en feu», avait prévenu Chris McSorley quelques heures avant le début de la rencontre. Il ne s’était pas trompé. «Pour espérer se mettre à leur niveau d’intensité, nous devrons être présents pendant soixante minutes, pas une de moins.»
Quinze petites minutes, c’est le temps qu’il a suffi aux visiteurs pour prendre quatre longueurs d’avance à la mi-match. Le troisième tiers-temps n’étant qu’une longue traversée du désert…
Ge/Servette a pourtant tenté de se livrer, il a capitulé. Lourdement. Mené dès les premières secondes de la rencontre par le HC Davos, le groupe de Chris McSorley a essayé d’entretenir l’espoir lors du premier tiers-temps. On l’a dit, c’était avant de sombrer, corps et âme.
La douche froide
Grâce à une réussite signée Simek, qui répondait du tac au tac à l’ouverture du score de Marc Wieser, les Grenat ont regagné les vestiaires sur un score de parité. Puis, ce fut la douche froide. Le passage à vide. Un calvaire de deuxième tiers-temps mené tambour battant par les hommes d’Arno Del Curto.
Auteure d’un très bon début de saison, la machine grenat semble s’être pour le moins quelque peu enrayée depuis la double confrontation perdue face à Lausanne. Les Aigles semblent ne plus y arriver, ne plus décoller. A l’image de Daniel Vukovic, qui est venu s’écraser sur son dernier rempart, Christophe Bays, laissant du coup le champ libre à Ambühl sur le 1 à 4.
Chris McSorley se refuse toutefois à voir dans ces trois revers un quelconque grain de sable dans l’engrenage grenat: «Nous ne sommes pas moins bons qu’avant, nous devons juste être meilleurs.»
Face à la défense servettienne, l’arsenal grison a volé dans les plumes des Aigles. Au grand dam du coach de Ge/Servette, qui a estimé que l’arbitre principal de la rencontre, Nadir Mandioni, avait «tué» le match dans le deuxième tiers-temps.
«C’est un scandale»
Déjà privé de Romain Loeffel – suspendu la veille pour sept matches après un coup porté sur un juge de ligne lors de la défaite de vendredi à Lausanne – Ge/Servette a perdu Eliot Antonietti en cours de partie. Le défenseur a été puni pour s’en être pris physiquement à l’attaquant grison Marc Wieser, écopant au passage d’une pénalité de match. «C’est un scandale, a martelé fou de rage le boss dans les travées des Vernets. Eliot garde ses gants lors de sa rixe avec le joueur du HC Davos. C’est impensable d’infliger une telle sanction!»
Genève-Servette n’aura – heureusement? – pas beaucoup de temps pour ruminer cette défaite puisque les Aigles s’envolent dès ce soir du côté de Berne pour y affronter un autre «gros morceau» du championnat. Face aux joueurs de la capitale, les Grenat arriveront-ils à remettre la machine en marche? Rien n’est moins sûr, même si les Ours manquent pour l’heure de mordant…
Et si ce soir Bezina était de retour en défense? (par Virgulator)
Il a eu les fourmis aux pieds tout le match et cette envie fugace d’enlever son casque de commentateur. Promu hier consultant de Yes FM, Romain Loeffel aurait bien voulu troquer son costard contre la tenue de gladiateur, pour aider ses copains à la peine. Mais la Ligue en a décidé autrement. «Je préfère m’abstenir de m’exprimer sur cette sanction», s’excuse le défenseur de Ge/Servette, qui a purgé hier le premier de ses sept matches de suspension. «Il est vrai que je préférerais être avec les potes sur la glace», soupire le banni, qui a dû se contenter de faire vivre le puck à la radio.
Au bout du deuxième tiers, celui de l’ennui, le Fribourgeois des Vernets ne pouvait relever que son impuissance alors que le score était déjà de 1 à 5: le power play toussait une fois de plus et «sa» défense prenait l’eau de toutes parts avant qu’Eliot Antonietti n’eût été renvoyé aux vestiaires pour avoir tenté de mettre le feu à la glace. «Ils n’étaient que sept défenseurs et maintenant à six, les jambes vont commencer à devenir lourdes, poursuivait le No 58 de McSorley. Face à la bonne offensive de Davos, qui en a profité, c’est difficile pour Christophe (Bays) et les gars.»
Alors que le portier des Aigles a fini par quitter sa cage, Goran Bezina est, lui, resté en attaque, en quatrième ligne. Mais pourquoi le boss s’obstine-t-il bêtement? «Moi, je suis le capitaine et je ne vais pas amener ma frustration dans le vestiaire, remarque le Valaisan. En début de saison, j’étais d’accord avec le coach sur ce changement. Maintenant je fais de mon mieux et c’est à Chris McSorley de décider. On doit aussi marquer des buts devant…» Et là, le No 57 cherche encore le chemin des filets! Et si ce soir, à Berne, le patron rassurait à nouveau ses arrières? Il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis! A moins qu’il y ait une raison qui nous échappe.