Les Aigles, en quête de confiance, ont retrouvé des forces pour s’offrir face aux Finlandais de SaiPa un succès chargé d’espoirs
Comme si l’appel du large leur conférait des velléités, que cette nouvelle aventure européenne leur donnaient des ailes, les Servettiens se sont rappelé le bon souvenir de la Coupe Spengler pour se montrer, hier soir, à la hauteur d’un grand événement. En quête de confiance, les Genevois, qui restaient sur quatre revers de suite en championnat, ont profité de la venue de cette solide équipe finlandaise de SaiPa Lappeenranta pour retrouver des belles couleurs. Ah l’Europe! Comme ce fut déjà le cas face aux Suédois de Frölunda Göteborg, les Grenat ont su trouver des ressources insoupçonnées pour relever ce défi de prestige. Grâce à deux buts de Kevin Romy, l’artiste, qui a une fois de plus volé sur la glace, les Aigles prendront la direction d’Helsinki lundi avec un légitime espoir d’atteindre les quarts de finale. Il suffit parfois de viser la lune pour atterrir dans les étoiles…
C’est dans la souffrance qu’un être humain prend conscience qu’il existe; c’est aussi le cas pour une équipe. La bande de Chris McSorley, qui évoluait avec seulement trois étrangers, a même été contrainte de jouer les cinq (!) dernières minutes de ces huitièmes de finale avec un homme de moins sur la glace. Après un choc fortuit avec David McIntyre, Daniel Rubin a en effet été prié de rejoindre de manière sévère les vestiaires prématurément. On pouvait alors craindre le pire. Mais ses copains, à l’image de Robert Mayer (58e) et d’Arnaud Jacquemet (couché devant un Finlandais, au risque de se faire arranger le portrait), ont été héroïques.
Ge/Servette a plongé hier la tête la première dans l’inconnu. Comme des Marseillais débarquant chez les ch’tis. C’était le Nord! Le hockey venu de Finlande, ce n’est pas très spectaculaire, mais c’est du lourd, du très lourd même! «Ça va être compliqué, mais c’est possible…» Tobias Stephan, qui avait également affronté cette équipe de SaiPa en Ligue des champions, voulait, lui aussi, croire aux chances de ses anciens coéquipiers, conscient qu’ils allaient toutefois souffrir face à ces colosses. «C’est une équipe solide, qui possède une bonne structure de jeu, très forte tactiquement et physiquement, avec de grands joueurs vraiment imposants, confiait l’ex-portier des Vernets avant la partie, lui qui avait dû tirer sa révérence à cinq reprises (2-1 et 3-0) face à cette formation. Je me souviens qu’au terme de deux parties très serrées, nous avions rencontré des problèmes à marquer contre eux, ils vous donnent peu d’occasions et sont très redoutables en contre-attaque.»
Le gardien de Zoug ne s’est pas trompé de beaucoup. Mais même si Tom Pyatt et ses camarades ont longtemps séché devant Jussi Markkanen, la patience aura été la mère de leurs vertus. Il a suffi de deux buts en or de Kevin Romy au deuxième tiers pour contrarier ce visiteur finlandais visiblement surpris par ces Suisses. Reste que cela risque bien d’être une tout autre histoire dans une semaine dans la patinoire de Kisapuisto, où les gros gaillards de Pekka Tirkkonen, aussi armoires que commodes, risquent bien de rendre la vie dure à des Genevois qui devront avoir encore beaucoup de cœur pour tenir le choc.