25 novembre 2014

Ce clubiste a tout connu ou presque avec les Aigles. Ce soir, c’est Fribourg. «Là-bas, on nous a même lancé des bières», rappelle-t-il

 

Il arrive souvent à la patinoire avec ses rollers et des écouteurs sur les oreilles. «Je ne suis pas un gars compliqué, mais plutôt gentil, tranquille et rarement stressé.» Très apprécié par ses coéquipiers, Jonathan Mercier fait aujourd’hui partie, comme Chris Rivera, des clubistes, un type de joueur en voie de disparition.

 

Avec 547 matches de LNA au compteur, le défenseur des Vernets n’a connu qu’un club: Genève-Servette. S’il a reçu des offres de Zoug et d’ailleurs, le grenat lui colle tellement à la peau qu’il ne peut pas s’en séparer. «Pourquoi partir quand on a tout à portée de mains?» sourit-il; il a même réussi à «dompter» Chris McSorley. «Si tu restes dans sa ligne de conduite, il ne t’embêtera pas. C’est pour cela que je suis toujours là!» Fidélité, simplicité et loyauté: c’est ainsi que se définit le Genevois.

 

Un papa poule

 

Son père Alain Mercier, qui avait tracé le chemin de 1985 en 1991 en LNB, était lui aussi un clubiste. «Mais au niveau du hockey, il ne m’a rien appris, rigole le rejeton, il ne savait pas jouer!» Son sourire en dit long sur la complicité de ce garçon très «famille». Il a toujours le mot pour rire et fond devant ses deux enfants, Kelly (3 ans et demi) et Logan (4 mois). «Ma fille a le caractère de la maman, sinon les deux me ressemblent», renchérit ce papa poule qui, avec le temps, a pris du galon dans son métier, confiance en lui et des responsabilités.

 

Un bon tir du poignet

 

«C’est un gars rapide, qui a un bon tir du poignet et qui remplit bien ses tâches défensives, estime Louis Matte, l’adjoint de Chris McSorley, qui l’a connu alors qu’il n’était encore que Moskito. Maîtrisant parfaitement le système, il peut jouer de grosses minutes quand l’équipe est en difficulté.»

 

Héritage du père, «Jo» Mercier est un défenseur dans l’âme. «Tout petit, j’ai commencé en attaque, dit-il, mais c’était trop fatiguant. Je me suis mis en défense, c’était plus relax!» Comme il possédait une bonne vision du jeu et qu’il soignait sa première passe, il a pu assurer ses arrières…

 

Le titre pour être comblé

 

Lancé dans le bain en 2003 à 17 ans, ce Genevois pur sucre a tout vécu avec les Aigles. «Il ne me manque plus qu’un trophée de champion pour être comblé, regrette le No 22. La Coupe Spengler c’est sympa, mais ce n’est pas la même chose.» Si proche du Graal en 2008 et 2010, face à Zurich puis Berne, le titre, il y croit toujours dur comme f(i)er. «Si on arrive à régler nos problèmes de gardiens, la suite pourrait être aussi très sympa, se convainc-t-il. On est en train de remonter la pente. D’ici Noël, on se sera éloigné de la barre.» Il est permis de rêver.

 

Après avoir «mis du baume sur le cœur» samedi à Malley, lui et ses coéquipiers sont prêts à remettre le couvert ce soir à Fribourg. «Contre des Dragons qui ont retrouvé des couleurs, ce sera un gros match avec des étincelles. A l’époque, se souvient-il, là-bas on nous crachait dessus. On a même pris des bières sur la tête…» Aujourd’hui, on se contente de faire mousser le derby…

 

 

«J’aurais pu être un pompier!»

 

Jonathan, si vous n’aviez pas été hockeyeur?

J’aurais pu être pompier, mais c’est un peu tard! Après ma carrière, j’aimerais m’occuper des enfants dans une crèche ou un foyer spécialisé.

 

Quel gamin étiez-vous?

J’étais sage mais je ne prêtais pas trop attention aux cours. J’étais terrible. Je préférais taquiner les filles!

 

Avec qui aimeriez-vous passer une bonne soirée?

Avec Djamel Debbouze, pour bien se marrer.

 

Durant une journée, par curiosité, vous aimeriez être dans la peau de qui?

Dans celle de Roger Federer, pour voir dans quel hôtel il dort à chaque fois qu’il se déplace. Ça doit être sympa.

 

Qu’est-ce que vous n’aimez pas en vous?

J’aime tout en moi! (rires) Non, je suis parfois susceptible.

 

A quoi pensez-vous quand vous marquez un but?

Je me dis que j’ai un sacré tir!

 

Quelle est la plus belle preuve d’amour que vous avez faite à votre épouse?

De lui faire deux enfants.

 

Quelle est la critique la plus vache qu’on vous a faite?

Que je n’allais pas réussir ma carrière et que j’irai pousser des caddies à la Migros!

 

Quelles sont les trois bonnes raisons de croire en Ge/Servette?

On a une sacrée défense, une sacrée attaque et des sacrés gardiens!

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette se rend ce soir à Fribourg affronter les Dragons de Gottéron. Coup d’envoi à 19 h 45 (Teleclub). Le derby sera dirigé par Andreas Koch et Danny Kurmann.

 

Statistique Les Genevois restent sur trois succès de file face aux Fribourgeois, dont les deux de cette saison (4-3 et 4-1).

 

L’effectif Aucun changement dans l’alignement des Grenat par rapport aux deux dernières sorties face à Bienne et au LHC. Matt Lombardi, Taylor Pyatt, Robert Mayer (qui passait une IRM hier) et Christophe Bays sont toujours blessés. Prêté par Ambri, Michael Flückiger devrait disputer «en principe» son troisième et ultime match dans la cage avec les Aigles.

 

FR Gottéron Privé de Bykov, Plüss, Ness et Jeannin (tous blessés), les Dragons ont engagé Raphaël Kuonen (22 ans, Lugano) pour deux mois. Timo Helbling ne s’est pas entraîné.

 

Coupe Spengler Tenant du titre du trophée davosien, GSHC, qui a le droit d’engager trois joueurs pour cette 88e édition, n’a toujours pas choisi ses trois renforts.