23 décembre 2016

Berne impose sa loi (3-5) aux Vernets, dans un match rythmé par la tolérance zéro et par deux blessures

 

Dans le car qui conduira Ge/Servette à Kloten cet après-midi pèsera une vilaine lourdeur, les miasmes diffus d’une affreuse défaite auront les relents insistants de ces odeurs tenaces, celles qui ne s’évanouissent même plus par grand vent. Les Grenat volent bas depuis trop longtemps et si les images de ce match contre Berne accompagnent certainement joueurs et staff dans leur déplacement du jour, elles sont froissées, comme les ailes des Aigles, battus 5-3 et désormais sous la barre, neuvièmes.

 

Plus rien ne fonctionne et à la gifle dispensée par la meilleure formation du championnat s’additionne le mauvais sort, cette terrible blessure de Daniel Vukovic (puck reçu en plein visage dès la 9e), ainsi que celle de Spaling lui aussi heurté par un tir bernois, au bras. Tiens: il n’y a que la tolérance zéro appliquée dans son plus parfait excès par le duo arbitral (MM. Eichmann et Fischer) qui aura volé la vedette aux Bernois ou retardé l’inévitable, ces vraies questions à se poser sur ce Ge/Servette-là.

 

Réalité sans appel

 

Il y a sans doute encore beaucoup de matches à disputer avant que le verdict de la barre ne sanctionne l’exercice en cours, mais l’état des lieux, arrêté en cette veille de Noël et indépendamment du match de ce soir à Kloten, laisse songeur. On ne va pas tirer sur une ambulance, selon la formule consacrée. Les Genevois mangent leur pain noir depuis le début de la saison ou presque, à l’image du pauvre Vukovic, une nouvelle fois blessé après avoir déjà subi une commotion et une blessure à la cuisse. Mais enfin, le questionnement rattrape les Aigles à toute vitesse. Si tout le monde s’accordait à relever le potentiel de l’équipe, Chris McSorley le premier, la réalité est sans appel: depuis le 15 novembre, Genève-Servette est en plein naufrage en championnat avec deux minuscules victoires (à Langnau et contre Bienne) pour 10 défaites. C’est le rythme d’une équipe promise aux play-out et il faudra une violente réaction ce soir déjà mais surtout en janvier, pour éviter ce camouflet.

 

Situations ubuesques

 

Le problème c’est que cette semaine capitale a vu des Grenat éteints, sans donner l’impression d’un sentiment de révolte (ou alors seulement, hier soir, quand Berne a levé un patin sur la fin), toujours englués notamment dans leurs problèmes de power play, toujours orphelins de ceux qui devraient se comporter en leaders, à commencer par les étrangers ou les cadres naturels. La tolérance zéro a sans doute bon dos quand il s’agit de masquer la réalité: oui, le principe de tout siffler flirte parfois avec le ridicule. Mais enfin, les chiffres sont là sensiblement égaux: 14 fois 2 minutes, et une fois 10 contre Ge/Servette, 13 fois 2 minutes contre les Bernois. Cela donne sûrement des situations ubuesques, mais la supériorité de Berne s’est inscrite logiquement, tout comme les errements grenat.

 

C’est sans doute compliqué d’être privé de Vukovic dès la 9e minute, de devoir reculer Kast en défense ou de perdre encore Spaling, le tout face à l’ogre de la saison et dans une configuration tolérance zéro qui multiplie les situations spéciales, celles avec lesquelles Ge/Servette est tant en délicatesse cette saison. Mais c’est justement dans ces difficultés-là que l’on aurait voulu voir souffler l’idée d’une révolution collective. Il faut croire que les Aigles se réservent la révolte pour janvier. Ou pas…