Au final, Ge/Servette bat Ambri 8 à 2 avec un Tom Pyatt brillant et des jeunes prometteurs. Premier but de Damien Riat en LNA
«La prochaine fois, je dirai aux gars que le match c’est à 19 h 45, pas plus tard!» Dans son bureau, Chris McSorley soupire. Il a souffert hier soir avant que son équipe, dans un premier temps très nerveuse, ne réussisse finalement son entrée. Avec la manière. Mais avant de dérouler, cela avait pourtant bien mal commencé. «On commet deux erreurs, deux buts», poursuit le chef, conscient qu’il reste encore du boulot malgré le score…
Un match de reprise, c’est toujours la même histoire. Il y a beaucoup d’excitation au début, des ambitions, forcément, mais aussi énormément de crainte et d’interrogation. On ne sait jamais ce qu’on va découvrir à l’intérieur du coffre des acteurs. Le ramage de l’Aigle allait-il se rapporter au plumage d’un Sherkan que Vukovic et McSorley annonçaient royal du côté des Vernets?
C’est plein d’envie, suivie d’un gros coup de froid que cette saison a donc démarré hier soir dans une patinoire déjà bien garnie; même si suite à la période «défaites» en Ligue des champions, on était quelque peu inquiet avant le véritable coup d’envoi. «La défense est trop juste et l’attaque mal équilibrée», renchérissait-on encore dans les tribunes avant qu’on ne libère les fauves.
Ce nouveau système qui prenait plus de temps que prévu allait-il encore jouer un mauvais tour aux Genevois? «Mais ça va finir par rentrer», assurait pourtant Matt Lombardi la veille. Avait-il vu le film, lui qui parlait, jeudi, aussi de quatrième place et de titre.
Ambri prend le large
L’espoir est une minuscule chandelle que l’optimiste, tout feu tout flamme, entretient avec soin et que le pessimiste s’obstine à vouloir éteindre. Mais que fallait-il vraiment attendre de ces Genevois menés par un candidat à la relégation en puissance?
A vrai dire, il aura fallu patienter plus de six minutes pour découvrir le vrai visage des Grenat. Le temps qu’Ambri prenne, contre toute attente, deux longueurs d’avance. Que le visiteur, qui n’avait rien à perdre, profite d’une pénalité de Daniel Rubin (onze secondes ont suffi à Hall pour marquer) puis d’une hésitation de Romain Loeffel devant Monnet. Alors que sur le rink, le jeu de puissance des Grenat toussait, qu’aucune passe n’arrivait, Chris McSorley demandait alors un temps mort (3’15’’) pour violemment secouer sa troupe.
Ils enclenchent le turbo
«J’ai dit aux joueurs qu’il n’y avait aucune comparaison entre Ambri et nous et qu’il fallait qu’ils se bougent les fesses, qu’ils arrêtent de réfléchir et qu’ils jouent comme à l’entraînement, raconte le boss. J’ai également lâché des mots qu’on ne répéterait pas dans une église!» Qui a dit qu’il ne faut jamais insulter un crocodile avant de traverser la rivière?
C’est alors que Ge/Servette a enclenché le turbo, qu’il a dévoilé une bonne partie de son potentiel. Si D’Agostini, Lombardi, Almond et Romy manquent encore de confiance, d’autres se sont mis en évidence. Pourtant orphelin de son frère, Taylor, parti à la retraite, Tom Pyatt a su prendre ses responsabilités et briller sur la patinoire. Mieux, tout en se mettant dans la lumière, il a su valoriser ses jeunes coéquipiers Noah Rod et Damien Riat, chacun auteur d’une réussite avant que Johan Fransson, Daniel Rubin, Arnaud Jacquemet et Jeremy Wick ne scellent l’addition. Ce soir à Langnau, la partie débute à 19 h 45…
Un puck pour Riat. Et la sortie pour Rivera?
«Ce puck, je vais le mettre bien en évidence dans ma chambre!» Comme c’est la tradition, Goran Bezina, en bon capitaine qu’il est, a offert à Damien Riat (18 ans) la rondelle qui lui a permis d’inscrire son premier but en LNA, le cinquième des Grenat. «C’est un plaisir de jouer dans la même ligne que Tom Pyatt, qui a de l’expérience et qui nous conseille bien», sourit le pote d’un Noah Rod (19 ans) tout aussi heureux de sa soirée, avec également une belle réussite. «Chris nous donne des responsabilités, à nous d’être à la hauteur de cette confiance.» De son côté, Tom Pyatt ne tarit pas d’éloges sur ces deux «gamins» culottés et sans complexe. «Avec ces deux jeunes talents-là, une belle alchimie se dessine et c’est bien, renchérit le Canadien. Mais si le fait d’avoir marqué autant de buts nous met en confiance, on doit continuer à travailler.» La suite c’est ce soir à Langnau, où le néo-promu, sèchement battu à Berne, aura la rage.
Ce sera sans Chris Rivera qui ne portera vraisemblablement plus le tricot grenat de Ge/Servette. Selon nos informations, le Genevois, qui vient pourtant de signer un nouveau contrat de deux ans, ne figure plus dans les plans de Chris McSorley. Un clash serait intervenu entre les deux hommes au fort caractère lors d’une séance d’entraînement. Cela pourrait expliquer que le retour du No 26 se fait attendre et qu’il était surnuméraire hier soir. Le Servettien (28 ans), en LNA depuis 2004, pourrait rebondir du côté de… Gottéron, où on parle d’un échange avec un autre Fribourgeois. A moins que le manager ne trouve une autre solution…