27 novembre 2015

C’est le temps de la petite piqûre antigrippe. Elle est conseillée et offerte par le club. Mais tous ne suivent pas le mouvement

 

Après tout, ce n’est qu’une piqûre de rien du tout. Pour des hockeyeurs qui ont l’habitude des vilains coups de crosses, la petite seringue et cette minuscule aiguille ne représentent pas grand-chose au regard des avantages escomptés: une protection contre quatre souches ciblées du virus, autrement dit, un hiver sans grippe. Une promesse attrayante.

 

Aux Vernets, dans la petite infirmerie qui jouxte le vestiaire des Aigles, tout est prêt. Le médecin est là, il a apporté avec lui suffisamment de doses, il n’attend plus que le défilé des joueurs après l’entraînement. Il est venu tout droit des HUG, le partenaire de l’équipe grenat. 

 

Le docteur Jean-Luc Ziltener est un habitué, il connaît le programme qui est proposé par le club aux joueurs. Mais l’expérience lui a appris à rester philosophe. «C’est curieux, mais en termes de fréquentation, cela dépend des années, explique-t-il. J’ai vécu des saisons où près de vingt joueurs venaient se faire vacciner. Et puis d’autres où ils n’étaient que cinq ou six. Mais bon, au fond je ne suis pas étonné: quand même les deux entraîneurs principaux ne montrent pas l’exemple… Cela m’énerve un peu, en réalité!»

 

Les boss s’abstiennent…

 

Louis Matte, l’adjoint, a toutefois tenté le coup, l’année dernière. Mais il a néanmoins attrapé la grippe, une très vilaine grippe même, qui l’a cloué au lit. Il a passé son tour cette année…

 

Chris McSorley? Il n’a jamais franchi la porte de l’infirmerie pour se faire vacciner. Apparemment, ce n’est pas son «truc».

 

Cette année 2015 est une petite saison question vaccins. Ils sont six joueurs à avoir franchi le cap, au grand dam du docteur Ziltener.

 

«Le vaccin existe et c’est une bonne chose, lance-t-il. Cela ne veut pas dire qu’une fois vacciné, il est impossible de choper la grippe. Mais simplement que pour les quatre souches des virus susceptibles de frapper, il y a une protection qui prépare le corps. Ce sont des infectiologues qui s’occupent de cibler ces souches en amont, au niveau de l’OMS. Etre vacciné, cela veut dire recevoir des minidoses de ces virus, afin que le corps développe déjà une réponse immunitaire pour répondre à l’épidémie de grippe qui arrivera cet hiver. Car il y en aura une, c’est déjà sûr. Maintenant, chacun est libre de se faire vacciner ou pas.»

 

Vukovic: une habitude

 

Pour Daniel Vukovic, pas la moindre hésitation: le défenseur a été le premier à franchir la porte de l’infirmerie, tendant immédiatement une épaule vers le médecin.

 

«Cela ne peut être que bénéfique, sourit-il. Perso, je me vaccine chaque année depuis les juniors déjà. Si cela peut m’éviter une mauvaise grippe en cours de saison…»

 

Ils sont pourtant majoritaires, cette saison, les Aigles qui ne se vaccinent pas. Etonnant? «Je sais ce que certains pensent de cela, ils veulent y voir un danger, poursuit Vukovic. Je crois surtout qu’ils ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Mais si presque tous les médecins des HUG se soumettent à l’injection, cela ne doit pas être mauvais, non?»

 

C’est vrai, aux HUG, sans que personne n’y soit obligé, le vaccin antigrippal est fortement recommandé. «Le mouvement est suivi, précise le docteur Ziltener. Ceux qui refusent doivent porter un signe distinctif et un masque obligatoire aussi, quand l’épidémie est déclarée.»

 

En attendant, les joueurs de Genève-Servette croisent les doigts: ceux qui se sont vaccinés un peu seulement, ceux qui ont fait sans, beaucoup…