Les Genevois ont dominé Lausanne samedi aux Vernets et hier à Malley. Mais pour gagner, il faut marquer des buts!
Que ce soit samedi aux Vernets ou hier à Malley, Lorne Henning, l’homme chargé de superviser le travail de Chris McSorley, n’a pas quitté d’une seconde son téléphone portable. Débarqué cette semaine du Canada, il n’a pas semblé être trop concerné par ce qui se passait sur la glace ou alors il en avait vu assez pour se rendre compte que ce Ge/Servette sans leader n’a rien de rassurant.
Après s’être qualifié mercredi pour la finale de la Coupe de Suisse, l’Aigle a sérieusement piqué du nez contre des Lausannois en confiance, sur un nuage. Les Grenat ont certes dominé la majorité des deux derbies, mais ils n’ont récolté qu’un tout petit point. Que de regrets pour des Genevois qui ont gâché trop d’occasions pour sortir du brouillard… Les voilà sous la barre alors que vont s’enchaîner trois parties délicates (décisives?) contre Langnau, Fribourg et Ambri, qui se situent à leurs trousses.
McSorley convaincu
Après que la porte des vestiaires fut restée longtemps fermée, que Chris McSorley et… Henning ont dit ce qu’ils avaient sur le cœur aux joueurs, le coach ontarien n’a pas évoqué de crise devant les médias. Tout le contraire. «Je suis triste pour mes «boys» qui ont réalisé deux bons matches, mais en perdant Cody Almond samedi (il souffre des côtes), j’ai dû leur demander encore plus d’efforts. Actuellement tout le monde tire à la même corde et je suis convaincu qu’une fois qu’on aura trouvé le bon rythme, on sera difficile à battre!» S’il en est convaincu…
Il n’empêche que la situation presse, avec un power play catastrophique et un cruel manque d’efficacité devant les buts. Mais comment faire pour pousser cette satanée rondelle au fond? La veille déjà, Nathan Gerbe et Cie avaient eu beau dominer, tirer, piocher, fusiller la cage adverse, le palet n’avait rien voulu savoir. Comme s’il avait signé un pacte avec le diable, ou qu’il était aimanté par les poteaux (deux transversales de Fransson, une autre de Schweri) quand ce n’était pas par un portier cinq étoiles toujours aussi impressionnant dans la cage des Lions. Stoïque, héroïque, impérial samedi, Cristobal Huet n’a capitulé qu’une fois sur 31 tentatives en 65 minutes. Et qu’à deux reprises en 35 tentatives dimanche. Ça ne voulait pas entrer…
En deux rencontres, les Grenat – qui ont bénéficié, en outre, de onze power play, dont une séquence de 46 secondes à cinq contre trois à Genève en prolongation – n’ont pas été capables de faire la différence. «Sur l’ensemble des deux rencontres, ce sont les situations spéciales qui ont fait pencher la balance, constate amèrement Arnaud Jacquemet. Non seulement on ne marque pas avec deux hommes de plus sur la glace mais dimanche on encaisse un but à cinq contre quatre!» Affligeant! «Il est difficile de blâmer un seul joueur mais on demande à Loeffel de mettre le puck sur le but et actuellement il n’y arrive pas», soupire McSorley.
Quelle solution?
Comme c’est le cas depuis le début de la saison, les Aigles ont surtout toutes les peines du monde à faire trembler les filets. Avec 88 buts marqués (26 de moins que Lausanne), ils forment la 11e attaque du championnat. Le problème est récurrent, rédhibitoire. «On n’arrive pas à avoir un rebond favorable, il faut trouver un moyen de retrouver la baraka», peste McSorley. «Il est vrai que lorsqu’on regarde les statistiques des tirs cadrés, on est loin devant, poursuit Jacquemet. Il nous manque ce petit quelque chose, un peu de chance peut-être, mais aussi aller là où ça fait mal, devant le gardien, on doit le gêner davantage.»
Plus explicite qu’une longue diatribe, après 35 matches disputés, c’est toujours un défenseur qui est le top scorer d’un GSHC qui n’arrive pas à emballer le public. «Nous sommes une équipe de battants, dans laquelle chacun se bat l’un pour l’autre, à nous de le prouver maintenant!» conclut Jacquemet. Et si Henning avait trouvé la solution?
Massimino marque…
La veille, avec ses camarades des Juniors Elites, il récupérait des verres vides consignés pour remplir les caisses de son équipe, histoire de financer un prochain tournoi en Suède. Et hier, c’est lui, Yoan Massimino, qui a inscrit le premier but des Servettiens à Malley. Il s’agissait de sa deuxième réussite en LNA après son but du 25 novembre à… Fribourg. «J’adore les derbies, commente le jeune Genevois. Mais malheureusement, comme à la BCF Arena, où on avait aussi perdu, cela n’a pas suffi. C’est dommage et vraiment frustrant. Cela s’est joué sur deux ou trois détails, quelques petites erreurs, mais on doit continuer à mettre le puck sur le but, ça va finir par entrer!»
C’est ce qu’ils disent tous dans le vestiaire! «Moi qui viens de l’extérieur, je peux vous assurer que dans le vestiaire on se soutient tous, la confiance est toujours là, on va prendre les neuf points en jeu cette semaine!» Cody Almond blessé, le junior devrait encore avoir sa chance. A moins que Floran Douay ne retourne au jeu demain pour la venue de Langnau. Et si Goran Bezina revenait?