11 octobre 2017

Humiliés par un LHC pourtant moribond, les Aigles touchent le fond. Mais rien ne change dans le discours du coach

 

Il paraît que Ge/Servette va mieux. Qu’il patine dans la bonne direction. C’est sans doute vrai puisque les Aigles, qui restaient sur plus de deux matches sans avoir inscrit le moindre but, en ont réussi quatre d’un coup hier. Champagne! Il y a donc un vrai progrès. Les petits détails ont été soignés. Les attaquants sont allés «là où ça fait mal». Et les hommes de Craig Woodcroft ont même planté des «goals dégueulasses» – comme l’avait appelé de ses vœux Goran Bezina – faits de rebonds heureux et de situations confuses.

 

Alors, il paraît que Ge/Servette va mieux. Mais c’est bien sûr une vue de l’esprit. Robert Mayer, lâché, abandonné, trahi, a capitulé à huit reprises. Et le tout contre une équipe qui n’avait pas brillé par sa verve offensive cette saison.

 

Une prestation indigne

 

On pourrait même dire que Ge/Servette n’est jamais allé aussi mal depuis bien longtemps. Il a offert une prestation indigne, mêlant nervosité, nonchalance, naïveté, bêtise. On se posait la question après une dernière semaine blanche: est-ce grave docteur? «Attendons quinze matches avant de faire un bilan», a lâché Mike Gillis, le nouvel homme fort des Aigles, avant de filer au Canada. Alors, on va lui faire gagner du temps en lui livrant la réponse: oui, la situation est plus que préoccupante. Joueurs, dirigeants, entraîneurs, personne ne semble capable d’articuler la moindre ébauche de solution.

 

Il faudra pourtant bien tenter quelque chose pour effacer les stigmates de l’invraisemblable fessée reçue hier soir dans un Malley 2.0 qui a tremblé de plaisir après avoir juste frissonné le temps d’une période et demie. Malgré une prestation loin d’être très convaincante, les Aigles ont mené 3-1 sur un LHC qui abordait lui aussi ce derby de la peur avec une valise pleine de doutes, le tout dans un contexte pourri. A Lausanne, quand ça ne va pas, les voyous sautent sur la glace pour dire le fond de leur pensée aux joueurs. Et le président trouve ça normal. Passons… A Genève, Cody Almond et Cie n’ont rien à craindre. Une sorte d’indifférence s’installe face au comportement douteux de cette équipe. Ce jeudi contre Ambri, les Vernets risquent fort de sonner bien creux. Il faut bien admettre que pour le moment, pas grand monde ne semble capable de réagir. Craig Woodcroft brasse ses lignes et les joueurs brassent de l’air.

 

Un discours invariable

 

Et le discours reste le même. Invariablement. «Nous avons les bons joueurs pour appliquer le nouveau système.» Interrogé dans les travées de Malley 2.0, le coach genevois lâchait le sempiternel «nous devons juste être capables de faire bien les choses pendant soixante minutes!» Ah bon? «Oui, nous l’avons déjà fait contre Lausanne lors du premier match. Nous l’avons également fait contre Berne ou Zurich. Une fois encore, je le répète, les joueurs savent ce qu’ils ont à faire.»

 

Ils savent aussi ce qu’ils ne doivent pas faire mais semblent incapables de se raisonner. Comment justifier le geste d’une stupidité crasse de Tanner Richard, auteur d’un coup de crosse, juste sous le nez de l’arbitre, alors que Ge/Servette évoluait déjà avec un homme de moins? Résultat: une double supériorité numérique et un adversaire qui revient dans le match. Comment expliquer les deux pénalités consécutives pour surnombre concédées en tout début de 3e tiers? Deux bourdes de juniors qui ont permis au LHC d’enfoncer un adversaire mauvais perdant pour ne rien arranger. La frustration ne doit pas constituer une excuse. «Nous commettons trop d’erreurs», reconnaît Craig Woodcroft.

 

Sans cela, il paraît que Genève irait beaucoup mieux…