En décembre, les Aigles seront privés de plusieurs internationaux étrangers. Il faut donc prévenir pour ne pas devoir guérir
Il se passe toujours quelque chose à Ge/Servette. Hier, c’est la présence sur la glace de Sami El Assaoui, en provenance de Thurgovie, qui intriguait. Le talentueux défenseur, Valaisan de naissance et originaire du Maroc par son père et de Bretagne par sa mère, est aux Vernets «en période d’essai», nous dit la complexe cellule de communication des Aigles.
Voilà pour la version officielle. L’explication logique, elle, est plus pragmatique. Lors de la prochaine pause des équipes nationales (du 11 au 17 décembre),
Ge/Servette, comme d’autres clubs, va se faire déplumer de ses joueurs étrangers qui partiront rejoindre leur sélection. Car aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la ligue nationale (les clubs, donc) a choisi de jouer pendant ces dates dévolues aux rencontres internationales. Et le club genevois plutôt trois fois qu’une (à Lugano le 12, aux Vernets le 14 contre Zoug et le 15 à Lausanne)! C’est en réalité un cadeau de riche offert à l’équipe de Suisse.
Un cadeau des clubs!
La sélection de Patrick Fischer ne profitera pas de cette semaine internationale pour préparer les Jeux olympiques puisque la fédération a préféré que son équipe phare participe à la Coupe Spengler (du 26 au 31 décembre, alors que le championnat fera relâche!). Ou comment faire avaler une couleuvre aux dirigeants (capables de se tirer une balle dans le pied) et aux supporters de certains clubs qui paieront toujours le prix fort pour voir leur équipe favorite parfois amputée de trois ou quatre joueurs majeurs. On ne sait pas ce que Ge/Servette avait voté lors de l’assemblée qui avait validé cette décision ridicule qui ne profite finalement qu’au HC Davos. Le club grison est assuré de faire un carton populaire et de remplir ses caisses lors de la Coupe Spengler en présence de l’équipe nationale. La conséquence de ce pataquès est qu’il faut bien prendre ces dispositions et anticiper aux mieux l’absence de joueurs cadres. C’est ce que fait donc Ge/Servette.
C’est pour remédier aux défections certaines des défenseurs Johann Fransson et Henrik Tommernes (qui joueront avec la Suède) – les cas Spaling et Da Costa sont en suspens – que la complexe cellule de recrutement de Ge/Servette est allée chercher Sami El Assaoui. L’idée première est de faire le nombre. Mais peut-être bien que ce garçon, dont la carrière ne répond pas jusque-là aux espoirs nés d’un parcours assez brillant en junior, saura séduire Lorne Henning, Chris McSorley, Craig Woodcroft, Louis Matte, Jason O’Leary et Sébastien Beaulieu (les six membres du staff technique formeraient une belle ligne complète, non?).
Un joueur bon marché
Actuellement à l’essai, le défenseur ne pouvait pas s’exprimer sans l’aval de ses supérieurs. Mais on peut imaginer que si Thurgovie l’a laissé filer aux Vernets, c’est que le Valaisan est bien décidé à saisir sa chance. Si l’on se place dans une logique purement mercantile, la venue de Sami El Assaoui est assez normale. Le joueur ne coûte pour ainsi dire que des clopinettes. Il pourrait même constituer un sacré pari gagnant en cas de résurrection sportive.
Mais l’engagement d’un joueur bon marché permettrait surtout de valider le départ de défenseurs qui n’entrent plus dans les plans sportifs et budgétaires du club. On veut bien sûr parler de Daniel Vukovic et Eliot Antonietti, mis sans scrupule et sans aucune classe sur le marché. Le premier fait le dos rond et met son cœur grenat sur la glace à chaque match. Quant au second, il se remet lentement d’une commotion et ne commente pas les rumeurs.
Car il se passe toujours quelque chose aux Vernets…
Power-play
L’affiche Ge/Servette reçoit Fribourg à 19 h 45 aux Vernets.
Infirmerie Bays, Douay, Gerbe, Massimino, Rod, Almond, Hasani, Antonietti sont blessés.
Prolongation Juraj Simek a prolongé son contrat aux Vernets de deux ans. Il sera grenat, si tout va bien, jusqu’au printemps 2020.
Logique On ne change pas une équipe qui gagne? Oui selon Craig Woodcroft, qui reconduira Jonathan Mercier en attaque. Sa prestation à l’aile (suite à la blessure d’Hasani) à Davos a été jugée excellente.