Les Genevois ont quitté, à Prague, la Champions Hockey League. Avec des regrets. Et des questions, à quatre jours de la reprise
On ne fait pas d’un dauphin un requin, dit-on. Les Servettiens, qui rêvaient d’un exploit en République tchèque, n’ont pas résolu leur problème de finition en deux jours. S’ils ont montré beaucoup plus de caractère à la O2 Arena qu’à Hamar, le sursaut d’orgueil n’a pas suffi pour passer, comme l’an dernier, ce premier tour de Champions Hockey League. Les Genevois terminent derniers de leur groupe derrière les surprenants Norvégiens de Storhamar et Sparta Prague.
A l’instar d’Eliot Antonietti, qui a gagné un beau combat de boxe sur le rink pragois, les boys de McSorley se sont bien bagarrés pour gommer un retard de deux buts à mi-match. Or face à des Tchèques qui n’étaient plus en blanc mais en verve, il eut fallu se montrer plus convaincants dans le dernier geste (notamment dans le power play) pour gagner avant le temps réglementaire. Alors que Matt D’Agostini a fini à l’hôpital suite à une vilaine charge (ouf, il ne souffre finalement pas d’une commotion!), Ge/Servette a tout tenté en sortant notamment deux fois Robert Mayer à la fin du bal, mais il était déjà trop tard.
Après la gifle de Hamar (5-1), les joueurs des Vernets ont donc quitté la scène européenne comme des camelots avec de gros regrets à travers la gorge. Profonde, la déception a été difficile à avaler pour des Grenat qui avaient fait de cette compétition une de leurs ambitions de la saison. Les Genevois manquent de force de pénétration depuis la reprise: en quatre parties de Ligue des champions, ils n’ont fait trembler les filets qu’à sept reprises pour seize buts encaissés!
Faut-il s’alarmer à quatre jours de la venue d’Ambri? «Quand tu ne marques pas, c’est toujours inquiétant, reconnaît Louis Matte, l’entraîneur adjoint du GSHC. Les défenseurs cherchent à en faire plus offensivement et quittent la zone neutre, et les erreurs se paient cash. On a effectué des ajustements dans notre système mais ce n’est pas une excuse. Cela dit, à un moment donné, cela va tourner, nous possédons du beau monde devant.» Mais Taylor Pyatt n’est plus là et le géant ne manque pas seulement à son frère, Tom, qui brille actuellement dans le rôle de l’homme invisible…
Kevin Romy qui tourne lui aussi autour du pot depuis un mois reconnaît qu’il reste encore beaucoup de travail d’ici à vendredi et ce match contre les Léventins aux Vernets. «On n’a pas de contres favorables en ce moment mais il faut garder confiance, on est sur la bonne voie», estime le Neuchâtelois, qui se veut optimiste.
«Sur l’ensemble de ces matches de Ligue des champions, on a beaucoup travaillé, mais notre bilan est insuffisant, peste Arnaud Jacquemet. Ce n’est pas le moment de paniquer mais il s’agira de trouver les clés pour bien commencer en championnat car il suffirait d’un mauvais début face à Ambri et à Langnau pour qu’on se retrouve très vite dans une spirale négative…»
Et si cette élimination était finalement un bien pour un mal, conscient que cette compétition avait coûté l’an dernier beaucoup de forces et des points aux Genevois en championnat? Et si les Servettiens redevenaient des requins?