18 novembre 2016

Chris McSorley a tancé son capitaine cette semaine. En cause: son mauvais rendement et sa piètre prestation face à Bienne mardi    

 

Le navire grenat a été pris dans un grain aussi surprenant qu’inattendu en début de semaine. Après avoir navigué le vent dans le dos durant près d’un mois et disputé quatre rencontres – pour autant de victoires – l’équipage de l’amiral McSorley a été victime d’un gros coup d’arrêt aux Vernets mardi soir en s’inclinant une nouvelle fois devant le HC Bienne, véritable bête noire des Aigles cette saison. Une défaite mal digérée par une partie du public genevois, qui désignait Jim Slater, le capitaine des Aigles, comme principal responsable de cette déroute. «Trop discret.» «Pas assez tranchant.» «Mais où est donc passé le Jim de la saison dernière?» pouvait-on entendre murmurer en coulisses.

 

Il n’en fallait pas plus pour que Chris McSorley convoque l’Américain dans ses quartiers pour une sérieuse mise au point avant les deux rencontres de ce vendredi et ce samedi, respectivement face à Berne à domicile, puis sur la glace de Zoug.

 

Une ligne à la peine

 

Car si l’Ontarien a quelque chose à reprocher à son No 16 en cette fin d’année, c’est son manque de rendement. Mardi soir, «Captain Slater» n’a pas vraiment été à la hauteur, avec comme bilan un seul tir adressé à destination de Jonas Hiller. «Pour l’heure, il est vrai que Jim n’évolue pas au niveau qui était le sien il y a encore quelques mois, confie McSorley. Aujourd’hui, il n’en reste pas moins le capitaine du navire et lorsque celui-ci tangue, c’est le rôle de l’équipage d’œuvrer afin de le maintenir à flot.»

 

De là à remettre en question le «C» de capitaine brodé sur le tricot de Slater, il y a un pas que personne ne franchit. Car cette unique lettre ne semble pas être un trop gros poids sur les épaules de l’ancien joueur des Winnipeg Jets. «Jim est un leader né, tient à clarifier le boss des Vernets. Ceci n’a rien à voir avec son état de forme depuis le début de l’exercice. La saison passée, il s’imposait déjà en tant que meneur d’hommes sans pour autant être le capitaine en charge de l’équipe. Ce n’est pas le genre de type qui va taper sur sa poitrine et crier: «C’est moi le boss.» Ce n’est pas parce qu’il est discret qu’il dirige mal ses hommes.»

 

Pour Chris McSorley, le problème majeur que rencontre actuellement l’homme de 33 ans est dû à la ligne qu’il forme aux côtés de Noah Rod et Jeremy Wick, eux aussi convoqués par l’Ontarien afin de clarifier les choses. Car l’alchimie explosive qui liait les trois hommes s’est, au fil des rencontres, de moins en moins manifestée.

 

Une question de temps

 

«Ils ont besoin de se retrouver, de recréer des automatismes sur la glace; cette ligne doit renaître à nouveau», confie Chris McSorley. Le manager est d’ailleurs persuadé que Jim Slater ne va pas naviguer longtemps en eau trouble avant de retrouver toutes ses sensations: «Je sais qu’il peut faire mieux et je n’ai aucun doute là-dessus. Jim a le respect de l’ensemble du vestiaire et je peux vous dire une chose: si j’étais à la guerre, perdu au milieu d’une tranchée avec les balles qui sifflent au-dessus de ma tête, Slater serait le premier capitaine que je voudrais avoir à mes côtés.»

 

Une phrase qui ne laisse pas de marbre le principal intéressé, tout à fait conscient des problèmes auxquels il doit actuellement faire face. «Je ne joue pas mal (ndlr: à sa décharge: 12 points, +3), mais je ne joue pas très bien non plus en ce moment, confirme Jim Slater. Si je veux passer un cap et emmener cette équipe vers les sommets, je vais évidemment devoir élever mon niveau de jeu.»

 

Pour le capitaine des Aigles, ce n’est qu’une question de temps. Le temps qu’il retrouve ses marques aux côtés de Wick et Rod. «C’est clairement un stade de la saison que j’aurais préféré traverser dans de meilleures conditions, poursuit l’Américain. Mais l’exercice est encore long et je sais que nous allons rebondir et amener davantage à cette équipe lors des rencontres à venir.»

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette doit réagir après la défaite subie à domicile face au HC Bienne mardi (0-1). Les Aigles reçoivent l’équipe en forme du moment, Berne, ce soir sur les bords de l’Arve. Coup d’envoi à 19 h 45. Demain, la troupe de Chris McSorley prendra la route de Zoug pour y défier Tobias Stephan & Cie. Le week-end s’annonce chargé pour des Aigles qui vont affronter respectivement le 2e et le 3e du classement.

 

L’effectif Floran Douay souffre toujours du dos et continue de s’entraîner à l’écart du groupe, en salle de force. Chris McSorley n’ayant annoncé aucun changement dans son alignement – «à moins d’une blessure de dernière minute» – Travis Ehrhardt devrait une nouvelle fois être surnuméraire. Eliot Antonietti (genou) s’entraîne à nouveau normalement depuis quelques jours, mais il devra encore patienter avant d’effectuer son retour à la compétition. Quant à Daniel Vukovic (commotion), il pourrait retrouver ses coéquipiers dès ce soir: «J’espère pouvoir compter sur le retour au jeu de «Vuko», glisse le boss des Vernets. Je croise les doigts et attends avec impatience le feu vert du médecin du club.» Réponse définitive dans la journée. Vukovic, qui commence à trouver le temps très long, est prêt à démarrer au quart de tour.

 

Le mot de Chris McSorley «Ma montre est arrêtée sur 19 h 45 ce vendredi soir. Le match contre Zoug, je ne veux même pas en entendre parler. Une fois la rencontre contre Berne achevée, là je pourrai me concentrer sur la partie de samedi, mais pas avant. Jouer les Ours à la maison est évidemment un gros avantage après le revers de mardi. Maintenant, c’est l’équipe la plus difficile à battre de la ligue. Trouver la faille ne sera pas chose aisée.»