Pris à la gorge par un Davos réaliste, les Genevois ont subi un troisième revers consécutif. Réaction attendue ce soir face à Berne
Quel monstre d’efficacité, vraiment effrayant! A Davos, le hockey ce n’est pas si sorcier. Mais c’est beau, simple et terriblement efficace. Avec Arno Del Curto à la baguette, c’est tout son orchestre qui rigole et ses joueurs, en harmonie, dansent sur la glace. Un bon gardien (Genoni), une défense solide, des étrangers de qualité et des attaquants en feu, il n’en faut pas plus pour faire peur à tous leurs adversaires.
Avec la confiance en plus, c’est, nous direz-vous, encore plus facile. Depuis le début de la saison, tous les visiteurs sont passés à la casserole. Dixième match hier soir à la maison, dixième victoire, avec, tenez-vous bien, cinquante-neuf buts marqués et vingt et un encaissés. De quoi vite perdre ses esprits. Pour schématiser, cela part de derrière, on met de la vitesse et ça marche. Ou plutôt ça marque!
Il a suffi d’entrée (après 22 secondes) d’une pénalité stupide de Paul Ranger en zone défensive pour que le jeune Enzo Corvi inscrive dans la foulée, en power play, la première réussite de la partie. Puis – décidément! – une deuxième erreur du Canadien (il était en retard derrière Marc Wieser) à la 12e minute, pour que le leader du championnat, diablement réaliste, ne s’offre une nouvelle soirée tranquille. Après sa curieuse élimination mercredi en Coupe de Suisse, le HCD en avait bien besoin pour repartir de plus belle…
Les Genevois, qui avaient pourtant retrouvé un visage de conquérant en Coupe de Suisse face à Lausanne, sont donc repartis des Grisons avec le masque et une troisième défaite de rang en championnat (la barre se rapproche méchamment).
«Quand tu prends un but aussi tôt à Davos, ça devient vite compliqué, regrettait Eliot Antonietti. On le sait pourtant, que ce sont ces détails qui font la différence…» Une fois le récital davosien terminé, Chris McSorley a d’ailleurs passé un savon à ses défenseurs. Ranger a-t-il compris le message?
Dans une patinoire qui leur avait pourtant souvent souri (six victoires lors de leurs dix derniers déplacements), les héros du mois de décembre 2013 ont, hier, souvent patiné derrière les fantômes, ceux, si vaillants, victorieux de la Coupe Spengler. Mais les Grenat, qui se sont offerts, malgré tout, quelques occasions de faire douter ce Davos si opportuniste – D’Agostini (12e), Kast (13e), Romy (14e), Picard (20e), D’Agostini (41e) – ont fini par sauver la farce lors du dernier tiers. «L’équipe doit rester soudée et continuer de travailler, poursuivait Antonietti. C’est tous ensemble qu’on réussira à se sortir de cette situation.»
Alors que le chemin du retour a dû sembler bien long, il ne reste plus aux Genevois qu’à chasser leurs vieux démons ce samedi à l’occasion de la venue des Bernois. «Je suis convaincu qu’on va gagner», lâche, sûr de lui, Antonietti. Et si Matthew Lombardi, ce monstre d’efficacité, si effrayant la saison dernière, revenait ce soir?