21 août 2014

Les Aigles reçoivent les Suédois de Frölunda ce soir aux Vernets pour leurs débuts en Ligue des champions

Il n’y a pas d’ambiguïté. Joueurs, entraîneurs, dirigeants, tout le monde parle d’une seule et même voix: oui, Ge/Servette aborde la Champions Hockey League (CHL) avec envie, détermination et sérieux. «Je préfère cent fois jouer un match avec un réel enjeu qu’une simple exhibition», témoigne le défenseur canadien Paul Ranger. «C’est un honneur pour Genève de participer à une telle compétition», estime pour sa part Chris McSorley qui «n’utilisera pas ces matches pour mieux préparer le championnat mais pour les gagner».

Cinq ans après sa disparition, voilà que la Ligue des champions fait son retour sur le devant de la scène. Et Ge/Servette s’est invité à la fête. «En atteignant les demi-finales du dernier championnat, nous avons obtenu l’une des deux wild cards dont la Suisse disposait en plus des quatre places fixes dévolues aux membres fondateurs que sont Berne, Zoug, Fribourg et Zurich, rappelle Christophe Stucki, le directeur général des Ge/Servette. Il y a de grosses contraintes et une certaine surcharge de travail engendrées par cette participation à l’Europe, c’est sûr. Mais pour nous, il n’a jamais été question d’y renoncer. Notre philosophie d’entreprise nous pousse à nous exposer au maximum.»

 

Une affiche alléchante

 

Les trois coups de la CHL new-look seront donc donnés ce soir. Avec aux Vernets, une affiche très alléchante à l’enseigne du groupe C. «Frölunda est le club le plus populaire de Suède, souligne Christophe Stucki. C’est une très grosse équipe qui évolue dans le troisième meilleur championnat du monde, derrière la NHL et la KHL, selon les estimations des spécialistes. Cette rencontre vient très tôt mais tout le monde est prêt à jouer le jeu au maximum.»

Cette Ligue des champions trouvera-t-elle son public dans un sport qui n’a aucune culture continentale contrairement au football? Les fans ne préféreront-ils pas toujours un Ge/Servette-Lugano à un Ge/Servette-Frölunda?

«Du côté de nos abonnés, les retours sont plutôt positifs car plus de la moitié d’entre eux a profité de notre offre de renouvellement avec achat de matches de CHL, se réjouit Christophe Stucki. Ensuite, les ventes de billets à l’unité commencent seulement à augmenter. Mais il n’est pas facile de vendre du hockey au mois d’août à quelques jours de la rentrée quand tout le monde a un peu la tête dans le guidon. Malgré tout, nous pouvons attendre entre 4000 et 5000 spectateurs pour les deux matches de jeudi et samedi (ndlr: contre les Autrichiens de Villach) . C’est bien.»

Pour le reste, la sauce devrait prendre si les Aigles gagnent des matches et se qualifient pour les huitièmes de finale cet automne. «Et de manière plus globale, nous sommes tout à fait conscients qu’il faudra laisser du temps au temps, admet Christophe Stucki. Il faudra sans doute plusieurs saisons pour que cette CHL s’installe véritablement dans l’esprit et le cœur des gens. En attendant, tout le club se félicite de pouvoir bénéficier d’une exposition sur le plan européen. Economiquement, l’affaire n’en sera pas une cette année. Nous ne gagnerons pas d’argent mais nous ne devrions pas en perdre.»

 

Un budget bien maigre

 

Le budget de cette compétition qui réunit 44 clubs est bien maigre (1,7 million de francs suisses). Et les primes sont extrêmement modestes comme en témoignent les 60 000 euros (75 000 francs) qui récompenseront le vainqueur. Par comparaison, Ge/Servette avait ramené un chèque de 230 000 francs pour sa victoire à la Coupe Spengler. «Là encore, il faudra du temps pour que le prize money augmente, avoue Christophe Stucki. Cela passera par un intérêt croissant des télévisions ainsi que par la venue de nouveaux sponsors.»

L’absence des équipes de KHL et de leurs souvent très riches propriétaires explique en partie la modestie financière de la version 2014-2015 de cette CHL dépourvue de sponsor principal de poids comme l’était Gazprom lors de la saison 2008-2009, celle de la première tentative de créer une compétition européenne crédible. Cette saison-là, le prize money global était de 17 millions de francs et Zurich, vainqueur, avait empoché un chèque de 1 million. «Mais sur la glace, le niveau sera très relevé», promet le toujours enthousiaste Chris McSorley. «Et nous devrons être capables de relever ce challenge dès ce jeudi contre le favori du groupe.»

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette accueille Frölunda ce soir au Vernets (19 h 45/Teleclub) à l’enseigne du Groupe C de Champions Hockey League.

Adversaires Les deux autres équipes du Groupe sont Villach (Aut) et Briançon (Fr).

Formule Quarante-quatre équipes sont réparties en onze groupes de quatre. Les vainqueurs de groupe ainsi que les cinq meilleurs 2es accèdent au 8es de finale agendés les 4 et 11 novembre en matches aller et retour.

Equipe En CHL, Ge/Servette pourra aligner ses cinq joueurs étrangers. Alex Picard, Matt d’Agostini, Paul Ranger et les frères Tom et Taylor Pyatt seront donc habillés de noir (couleur des maillots européens des Aigles) ce soir. Bezina jouera bien à l’aile. Bays gardera le filet.