3 janvier 2015

Vainqueur de sa 2e Spengler, l’Aigle est aussi prêt à planer en championnat. Et s’il s’envolait vers un autre sommet dès demain à… Davos?

 

C’est l’Histoire qui se répète, qui attrape le hoquet. We are the champions ! La sono d’une patinoire de Davos devenue avec le temps une véritable cathédrale envoie, comme l’an passé, le fameux tube des Queen. Sur la glace, lieu miraculeux et magique pour les Genevois, il y a des Grenat pris en flagrant délire, qui dansent, qui chantent, qui jubilent. «Jésus Chris» McSorley lance des écharpes dans les gradins avant de déployer une immense banderole remerciant le public et les organisateurs. C’est un dieu à Davos.

 

«Ce rendez-vous appartient au patrimoine du hockey suisse», s’exclame l’Ontarien, si fier de ses hommes et d’être de plus en plus respecté dans le milieu. Son club devient crédible. «Tu viens ici, tu amènes les familles et, avec l’esprit et le dynamisme que les joueurs mettent sur la glace, les victoires soudent le groupe», explique son adjoint, Louis Matte. «Ici c’est Genève, Genève c’est partout!» scandent les fans.

 

«C’est ma deuxième Spengler et notre première Coupe de la saison, mais pas la dernière, souffle le Valaisan Arnaud Jacquemet, inlassable travailleur durant toute la semaine. On ignorait si on aurait l’envie de se battre chaque soir. Mais on a montré qu’on avait le caractère pour le faire.»

 

«On s’amuse sur la glace»

 

Sur l’estrade, le capitaine, Goran Bezina, soulève ce trophée en bois pour la deuxième fois en douze mois, avec force et soulagement. «Le côté émotionnel est peut-être moins fort que l’an passé, estime le défenseur des Vernets. Mais on est fier de repartir encore une fois avec ce trophée. Ce n’était pas facile de le conserver, car il y avait encore de belles équipes. Cela dit, on est venu avec le même état d’esprit et deux renforts (ndlr: Bouillon et Pestoni) de qualité dans une équipe qui tournait déjà bien en décembre. Avec la famille présente, on s’est vraiment fait plaisir.»

 

Prêté par Ambri, Francis Bouillon, plus de 800 matches de NHL sur sa carte de visite, confirme: «J’ai rencontré du monde formidable et une équipe incroyable. De mettre la cerise sur le sundae restera un souvenir inoubliable.» Pestoni aussi a apprécié...

 

Face à Salavat Yulaev Ufa, formation russe de KHL, les Grenat ont remporté avec brio leur 8e victoire d’affilée dans ce tournoi. «Ici c’est vraiment spécial, on a créé une alchimie avec l’équipe et nos proches. Et, du coup, on s’amuse sur la glace!» poursuit un Matthew Lombardi qui a fait le plein de confiance et d’énergie dans les Grisons.

 

«Une finale ça ne se joue pas, ça se gagne!» rappelait Romain Loeffel la veille, après une demie de folie face au Team Canada où sa formation avait joué avec le feu, de 5-0 à 5-4, avant de sauver, comme l’an passé, la fa(r)ce en fin de partie. Le défenseur, qui avait disputé une Coupe Spengler avec Fribourg Gottéron il y a deux ans, n’avait toutefois jamais connu une telle ambiance. Il a une fois de plus brillé sur la glace et pas seulement dans les situations spéciales. «On a eu quelques fois de la chance dans le tournoi (ndlr: contre Ufa le 26 décembre et contre Helsinki) , sourit-il. Mais sur ce dernier match, on l’a amplement mérité.»

 

Les frères Pyatt intenables

 

Si, lors du match inaugural face aux Russes, les Genevois étaient passés à travers durant le deuxième tiers, ce fut tout le contraire cette fois-ci. C’est lors de cette période médiane qu’Arnaud Jacquemet et Daniel Rubin ont construit le succès grenat, une fois de plus lors d’un power play en feu et décisif (61,5% de réussite) avant que les frères Pyatt (intenables) n’emballent la rencontre dans un papier de fête à dix minutes du terme.

 

«En ne répétant pas les mêmes erreurs que lors de notre premier match face à ces Russes, on a pratiquement livré une partition parfaite, renchérit Romain Loeffel. On a su les maîtriser, grâce notamment à notre gros power play.» La médaille autour du cou, le No 58 des Vernets n’oubliera jamais ce moment de bravoure vécu avec ses copains grenat. «Maintenant, quand tu gagnes une fois ou deux un trophée, tu as envie de revenir pour te battre encore une fois pour la victoire.» En attendant, Genève-Servette va retourner déjà demain à Davos, mais cette fois-ci pour le compte du championnat avant de recevoir mardi prochain les Kloten Flyers aux Vernets dans le cadre des demi-finales de la Coupe de Suisse.

 

«Avec le plein de globules rouges, on va essayer d’utiliser ce momentum le plus longtemps possible, sourit Goran Bezina. L’équipe va bien, on est en confiance, on joue bien au hockey et on est solide. Maintenant, il faut voir avec notre gardien ce qui va se passer. Pour l’instant, on est en pleine bourre, on va utiliser ça pour la fin de saison. On a encore deux coupes à aller chercher, on va essayer de les gagner. Avec cette équipe, on peut aller très loin…»

 

Et si après avoir plané durant une semaine à Davos, l’aigle grenat décollait, dans les Grisons, pour un autre sommet?

 

Hugh Quennec est prêt à y retourner

 

«Il n’y a rien d’officiel, mais en qualité de double vainqueur, Genève-Servette devrait normalement défendre son titre lors de la 89e édition…» Le patron du tournoi, Fredi Pargätzi, l’a confirmé mercredi au terme de la seconde victoire des Genevois en finale de la Coupe Spengler. Mais on ne cache pas, en coulisses, que certains membres du comité seraient favorables à accorder la chance à une autre formation helvétique, on parle d’Ambri ou de Lugano. Alors que Chris McSorley est encore hésitant, le président genevois Hugh Quennec serait favorable à une 3e participation d’affilée à la semaine davosienne.

 

Hugh Quennec, quel est votre sentiment après cette nouvelle finale victorieuse?

Genève-Servette veut constamment remporter tous ses matches, mais lorsqu’on regarde quelles équipes étaient présentes cette année, la qualité des adversaires dans ce tournoi, je me dis que c’est vraiment extraordinaire ce qu’on a réussi cette semaine. C’était juste magnifique de voir cette équipe se souder ainsi pour relever ce défi. C’est une magnifique fête pour le hockey sur glace, une magnifique promotion pour le hockey suisse et Davos. On le soutient ce tournoi, on l’a toujours soutenu et on le soutiendra toujours.

 

Après cette nouvelle édition, le public était conquis par Sherkan et le jeu des Genevois. Pour l’image du club, c’est fantastique…

On défend Genève, qui est une ville de classe mondiale. On est fier d’être genevois et remporter ce tournoi de réputation mondiale apporte beaucoup pour notre club. Mais également pour Genève. On est fier de le faire pour notre cité.

 

Combien rapporte une victoire en finale de la Coupe Spengler?

Je n’aime pas parler de chiffres mais il est clair qu’il y a une prime pour le champion. Cela dit, ce n’est pas pour cette raison qu’on participe au tournoi à Davos, mais c’est un petit quelque chose, un bonus, qui va nous permettre de rembourser les frais occasionnés cette semaine.

 

En qualité de tenant du titre, vous devriez être à nouveau invité l’an prochain. Accepterez-vous l’invitation?

On doit déjà attendre l’invitation, mais c’est toujours un honneur d’être invité. On aurait de la peine à refuser…

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette retournera demain à… Davos pour y affronter le HCD (2e du championnat). Coup d’envoi à 15 h 45.

L’info Paul Ranger joue ce soir à Fribourg avec Kloten. Le Canadien a été prêté «jusqu’à nouvel avis» aux Aviateurs afin de palier l’absence de Vandermeer (6 matches de suspension).

L’effectif Le portier Janick Schwendener défiera pour la première fois Davos en LNA. Christophe Bays n’a pas porté hier le maillot d’Ambri comme prévu initialement, il est grippé. Rivera, D’Agostini et Marti (blessés) ne seront pas du voyage non plus.

On recrute Les cheerleaders du GSHC recherchent des filles (minimum 18 ans) pour danser sur la glace à chaque partie des Grenat ou participer à des compétitions. Le recrutement aura lieu ce lundi à 19 h au centre sportif de la Queue d’Arve. Inscriptions et informations sur deb@gva-cheerleaders.ch et www.gva-cheerleaders.ch