Comme si souvent depuis la reprise, GE Servette a brillé en power play et en box play, mais a peiné à 5 contre 5. Suffisant pour arracher deux points aux Zurich Lions.
Constat de Chris McSorley à propos de son groupe avant la pause de l’équipe nationale: «J’ai rarement vu une équipe aussi bonne en situations spéciales et autant en difficulté à 5 contre 5.»
Constat de Chris McSorley à propos de son groupe après la pause de l’équipe nationale: il n’a pas varié d’un iota.
Pour valider les propos du patron, ce match contre les Zurich Lions est parfait. A forces égales sur l’aire de jeu, Matt D’Agostini et ses coéquipiers ont connu mille peines face, il est vrai, à la meilleure formation du pays – ce n’est guère l’adversaire idéal pour ramener des couleurs dans son jeu.
Conséquence: les «grenat» ont livré hier une copie si souvent observée depuis la reprise quand les deux équipes évoluent au complet: un hockey qui peine à enthousiasmer, truffé d’imprécisions et d’erreurs en tout genre. Ainsi, l’excellent Nicklas Schlegel (19 ans) s’est royaumé quand il avait cinq coéquipiers devant lui, même s’il a sorti un arrêt exceptionnel devant Roland Gerber à la 40e.
Par contre, quand il s’est agi d’évoluer en situations spéciales, l’Aigle a montré des choses formidables. D’accord, il a pris le 1-2 en infériorité numérique pour avoir laissé trop de libertés à Kris Foucault devant Robert Mayer (27e).
D’Agostini omniprésent
Par contre, Matt D’Agostini a inscrit deux buts superbes en situations spéciales. Deux buts parfaitement semblables dans la construction – un défenseur décale sur l’ailier canadien, qui arme un shoot instantané imparable. Deux buts très différents si l’on prend en compte les phases de jeu dans lesquelles ils ont été inscrits, puisque le 1er a été marqué en power play et le 2e en box play. Reste que le Canadien, à la traîne offensivement depuis la mi-septembre, a symbolisé le mal qui freine actuellement GE Servette. Le seul but marqué à 5 contre 5 durant les deux premiers tiers a fait suite à un oubli du Canadien sur l’aile. La manière dont il a laissé s’échapper Mike Künzle, qui a ensuite battu Robert Mayer d’un envoi sec et précis à mi-hauteur (18e), est symptomatique de ce qui manque encore à ce groupe pour faire du GSHC une machine redoutable.
A 58 secondes de la fin!
Mais D’Agostini est tout pardonné. Il a permis à ses couleurs d’arracher deux unités en réussissant in extremis un triplé, alors qu’il restait 58 secondes à jouer et que GE Servette évoluait… eh oui, en situation spéciale (à 6 contre 3)!
A noter que cette réussite n’aurait jamais dû «tomber» si Ryan Keller, quelques secondes auparavant, avait ajusté la cage vide plutôt que de s’emmêler les pinceaux en zone adverse.
Corollaire: il fallait les tirs au but pour déterminer un vainqueur. Et c’est l’omniprésent D’Agostini qui offrait la victoire aux siens en parvenant encore à inscrire le tir au but décisif. Critiqué pour son manque de percussion offensive depuis le début du championnat, le Canadien a fait taire ses détracteurs de façon magistrale.
D’AGOSTINI Matt D’Agostini, dont on attend plus aux Vernets que ce qu’il a montré avant la pause, a été le premier à s’illustrer dans ce match ennuyeux jusque-là. Son shoot instantané à 5 contre 4 est venu se loger sous la transversale de Schlegel (11e). L’ennui? Sept minutes après, le Canadien laissait partir sur l’aile Künzle, qui égalisait (18e).
GOFMAN Est-ce que la présence d’un arbitre russe, Roman Gofman, a pesé sur la manière de siffler hier? La question se pose, puisque les zébrés n’ont rien laissé passer. Conséquence: les situations spéciales se sont multipliées, et c’est dans cette configuration-là que les deux équipes ont marqué chacun un but dans le 2e tiers.
IN EXTREMIS Pour effacer un nouveau but ramassé à 5 contre 5 (R. Wick, 44e, 2-3), GE Servette aura de nouveau besoin d’une situation spéciale. Et c’est à 6 contre 3 qu’il arrachera l’égalisation grâce à l’incontournable D’Agostini alors que Mayer avait quitté sa cage depuis 1’26. Après une prolongation ou Romy et R. Wick auraient pu marquer, il aura fallu les tirs au but pour permettre au GSHC de vaincre.
Le flop : Jérémy Wick
Suite à une charge contre la tête de Ryan Shannon effectuée en zone neutre, le Canado-Suisse s’est fait renvoyer aux vestiaires durant le 3e tiers. Mené 3-2, GE Servette n’avait surtout pas besoin d’une énième action très litigieuse de son numéro 18 pour renverser une situation mal emmanchée. Wick commence à se bâtir une vilaine réputation sur les patinoires helvétiques à force de mettre ses coudes toujours un peu trop haut.