21 mars 2015

Ge/Servette se déplace ce soir au Hallenstadion avec un effectif affaibli pour l’acte III des demi-finales des play-off

 

«C’est lors de journées comme celle-ci que je me dis que j’aurais aimé être entraîneur de basket.» Chris McSorley n’en menait pas large hier matin dans son bureau des Vernets. Son effectif décimé par une grippe intestinale, le boss n’a en effet pu compter que sur cinq éléments pour préparer l’acte III des demi-finales des play-off qui oppose Ge/Servette aux Zurich Lions. «Nous n’avons pas voulu prendre davantage de risques et les joueurs malades ont eu pour consigne de rester sagement à la maison ce vendredi.»

 

Interdiction donc de s’approcher des Vernets, où une équipe de désinfection a passé la matinée à intervenir dans plusieurs locaux: «Le vestiaire des joueurs, la salle de soins, celle des physios et plusieurs bureaux ont été décontaminés», explique le professeur Jacques Ménétrey, en charge de la santé des joueurs.

 

Les cinq éléments présents hier sur la glace ont ainsi dû provisoirement prendre leurs quartiers dans l’espace réservé d’ordinaire aux visiteurs. Le couloir menant les joueurs à la glace, d’habitude grouillant de monde, n’était hier qu’un long tunnel laissant échapper une forte odeur de désinfectant.

 

Ce n’est pas la première fois que le docteur Ménétrey fait face à une telle épidémie dans les rangs des Aigles. «En 2010, le 5 décembre, Ge/Servette devait disputer une rencontre de championnat à Berne mais vu que plus de la moitié de l’équipe était souffrante, le match avait été reprogrammé le 11 janvier 2011», se souvient-il. Un scénario qui ne se répétera toutefois pas aujourd’hui. «Chris McSorley et moi-même avons eu une discussion, poursuit le médecin. Il a été convenu que l’effectif était en assez bonne forme pour se déplacer du côté du Hallenstadion. Je pense que nous avons atteint un pic jeudi soir et que maintenant le virus est en train de se dissiper. J’espère que, d’ici à la fin du week-end, tous les organismes auront récupéré. Nous travaillons en étroite collaboration avec la nutritionniste du club, Ella Ödman, pour y parvenir.»

 

Dans son bureau, Chris McSorley ne présentait, lui, aucun signe avant-coureur d’un début de grippe: «Je crois que je fais peur à n’importe quel virus, rigole le boss. Rien à l’intérieur de mon corps ne leur donne envie d’y rester plus que de raison.»

 

S’il plaisante pour masquer le mal qui touche actuellement son équipe, le technicien ontarien se veut tout de même confiant pour cet acte III, le deuxième en terres zurichoises. «Les joueurs ont eu toute la journée de vendredi pour bien souffler et se reposer et surtout reprendre des forces. Le plan de match est simple: nous devrons attaquer la rencontre pied au plancher comme nous l’avons fait jeudi soir aux Vernets. Les gars devront se surpasser car ils n’auront cette fois-ci pas 7000 spectateurs derrière eux pour jouer le rôle de moteur. C’est grâce aux fans, jeudi, si les joueurs ont pu aller au bout de la partie.»

 

Une chose est certaine, les Aigles n’auront qu’une seule envie au coup d’envoi: gripper une nouvelle fois la machine zurichoise pour prendre les commandes de cette demi-finale.

 

Paroles d'experts

 

Flavien Conne

«A force d’annoncer des victoires de Zurich, on va croire que je suis antigenevois. Et pourtant, je ne souhaite qu’une victoire des Aigles! Le dernier match montre à quel point il est aléatoire de prévoir le résultat en amont. Comment imaginer la faillite des gardiens zurichois? A un partout dans la série, je pense toujours que le fond de jeu de Zurich est très légèrement supérieur. Pour l’instant, cela s’est joué sur des erreurs individuelles, essentiellement des deux gardiens. Mon analyse ne préjuge en rien de l’issue de la série. Ce match No 3 peut être un tournant comme l’avait été le 5e contre Lugano. Et Genève a déjà montré son caractère en gagnant alors que les circonstances ne lui étaient pas forcément favorables. Mais, là, je vois quand même les Lions gagner.» Pronostic : Zurich-Ge/Servette 4-2

 

Olivier Keller

«Sur ces deux premiers matches, on se rend vraiment compte de l’importance du gardien. Pour moi, c’est vraiment le 90% du résultat qui repose directement et indirectement sur ses épaules. S’il fait les bons arrêts aux bons moments, il insuffle de l’énergie et de la confiance à ses coéquipiers. On l’a vu mardi soir. Dès que Flüeler encaisse ce but gag, le match bascule, Zurich recule et fait un peu n’importe quoi pendant dix minutes. Le grand mérite de Ge/Servette depuis le début des play-off est de profiter de la baraka qui l’accompagne. Je ne parlerai en revanche pas de chance mais plutôt de réussite. Et la réussite ça se provoque. Les équipes qui parviennent à se souder dans la difficulté peuvent aller très loin en play-off. C’est le cas des Aigles.» Pronostic: Zurich-Ge/Servette 2-3

 

Power-play

 

L’affiche Les Aigles se rendent du côté du Hallenstadion ce soir (20 h 15/en direct sur RTS 2) afin d’y défier les Zurich Lions pour l’acte III des demi-finales des play-off. Il y a 1-1 dans la série.

 

L’effectif Christophe Bays, Christian Marti et Paul Ranger sont blessés. Eliot Antonietti, touché à l’épaule, s’est entraîné normalement hier matin et pourra tenir son rang ce soir. Hier, une dizaine de joueurs étaient toujours victimes d’une grippe intestinale et sont restés à la maison.

 

Matthew Lombardi Le No 10 des Aigles a retrouvé le chemin des Vernets et a passé la matinée dans la salle de musculation. Il espère se tester sur la glace dès aujourd’hui mais il ne sera pas du déplacement en terres zurichoises.

 

Chris Rivera Absent depuis l’acte IV des quarts de finale face à Lugano, l’attaquant se dit prêt à revenir «la semaine prochaine». Mardi ou jeudi? «Il est encore trop tôt pour le dire. Je dois maintenant faire le point avec Chris McSorley et le médecin du club, mais je me sens en pleine forme.»