Et le nouveau capitaine des Aigles est… Jim Mervukomy. C’est ce jeudi soir aux environs de 18 h que le secret-défense sera dévoilé officiellement. On connaîtra alors le successeur de Goran Bezina, qui a incarné le club pendant dix ans. L’oiseau rare aura la lourde charge de faire oublier le Valaisan, excellent dans ce rôle. Sur la glace, bien sûr, mais aussi lors des très nombreuses séances de représentation dans la «communauté» chère à Hugh Quennec. Pendant une décennie, Ge/Servette avait deux visages, celui de son entraîneur-manager-ex-copropriétaire et celui de son capitaine courage.

Le portrait-robot de l’heureux élu? Ce serait un savant mélange de Jim Slater, leader technique, de Jonathan Mercier, pour son attachement au club et sa capacité à subir les foudres de Chris McSorley avec flegme, de Daniel Vukovic, pour son courage et son exemplarité, et de Kevin Romy, pour sa classe naturelle et son aisance tant sur la glace qu’en société. And the winner is… Jim Mervukomy!

Exemplaire en tout

C’est donc ce jeudi matin que le staff technique annoncera à l’équipe sur qui le choix s’est porté. La surprise résistera-t-elle aux fuites jusqu’à la soirée de début de saison prévue dans le hall des Vernets? Qu’importe, finalement. En attendant, de l’avis de quelques spécialistes consultés, un homme sort du lot et devrait être intronisé. Son nom? Kevin Romy. L’attaquant est celui qui rassemble le plus de critères objectifs. «Un capitaine doit être exemplaire en tout temps, martèle Gary Sheehan, l’entraîneur d’Ajoie. C’est celui qui doit avoir la meilleure éthique de travail. Pas question d’avoir le moindre doute à ce sujet.»

Depuis son retour aux Vernets en 2012. le Neuchâtelois n’a jamais été remis en cause ni par ses coéquipiers ni par ses entraîneurs. A tous les niveaux du club, on loue son comportement. «Romy? C’est «Mister Perfect», répète souvent Jimmy, le chef mat, qui prend mieux que quiconque le pouls du vestiaire. Il a connu des coups de mou, des moments de doute. Il n’a jamais rien laissé transparaître. Et jamais il n’a baissé les bras ou triché à l’entraînement. Le No 88 des Aigles est un adepte de la méthode Coué: «Tout passe par le travail», aime-t-il à rappeler inlassablement. Un discours digne d’un bon capitaine.

Comme au Barça?

Lors des derniers play-off, il a été brillant et exemplaire. Un vrai guide pour les Grenat. «La vérité de la glace est plus importante que n’importe quel discours, dit Gary Sheehan. Si tu parles et que tu ne fais pas le job, la crédibilité ne tient pas une semaine.»

Ce «C» qui orne la poitrine est une petite lettre qui confère de très grosses responsabilités. Y répondre confine presque à la mission sacrée. «Moi j’aurais bien vu quelqu’un formé au club pour succéder à Goran», témoigne Paul Savary, passé à Lausanne après douze saisons en grenat. Aux Vernets, il aura côtoyé deux leaders charismatiques: Philippe Bozon et Goran Bezina. Son choix? «Faire comme Barcelone qui donne le brassard à un joueur de la Masia (ndlr: le centre de formation du club Catalan): donc, pour moi, Jonathan Mercier.»

Pas vraiment fan des discours, ce pur produit du hockey genevois aime sans doute trop la tranquillité pour répondre favorablement à une proposition de ses entraîneurs. Alors Vukovic? Son cœur est grenat mais le costume est peut-être un peu large. Et il excelle dans le rôle d’assistant depuis plusieurs saisons. Et les anciens assistants ne font pas forcément de bons chefs. Jim Slater? L’Américain a le profil parfait mais ne pipe pas un mot de français et il n’est pas acquis qu’il s’inscrive dans la durée.

Puisque Jim Mervukomy restera une vue de l’esprit, le choix se portera sans doute sur Kevin Romy. «C’est celui que je choisirais, dit Olivier Keller, ancien défenseur de Ge/Servette. Il connaît très bien la maison et c’est la force tranquille de Genève. Maintenant, ce n’est pas facile de remplacer une personnalité comme Goran dans le club mais il va apporter sa propre touche dans le groupe…»

Bain de foule