5 septembre 2015

Le gardien des Aigles, qui a grandi en République tchèque, est prêt à aller chercher la qualification chez lui avec Ge/Servette

 

Quand l’avion a atterri, son cœur s’est mis à battre un peu plus vite que d’habitude. Des battements presque aussi forts qu’une secousse après un trou d’air ou que lorsqu’il plonge sur un puck bouillant devant sa cage. Comme cela risque bien d’être le cas cet après-midi à la O2 Arena.

 

«Vitejte v Praha!» Bienvenue à Prague où Robert Mayer se sent bien ici, un peu comme chez lui. C’est en effet en République tchèque que le gardien de Genève-Servette a grandi. Ici qu’il a commencé à patiner avant de se mettre pour la première fois dans une cage. «Je suis né à Havirov, à côté d’Ostrava, proche de la frontière polonaise», explique le goalie des Vernets, qui a beaucoup de souvenirs qui remontent à la surface alors que le car s’approche du pont Charles.

 

Le rôle de guide

 

Il y a plein d’étoiles dans les yeux bleus de ce portier de 25 ans. Et des émotions. Comme la première fois qu’il a enfilé le tricot des Canadiens de Montréal, quand il rêvait encore de faire carrière en NHL. «Prague, c’est une ville magnifique chargée d’histoire et de culture, mes coéquipiers vont apprécier et en profiter.» Le binational a volontiers accepté le rôle de guide après que lui et ses camarades grenat eurent pris leurs marques dans la patinoire.

 

«J’ai vécu dans ce pays jusqu’à l’âge de quatre ans et, après notre déménagement en Suisse, j’y suis encore retourné entre 10 et 12 ans. J’ai encore plein de copains d’école et des amis de l’époque avec lesquels on jouait au hockey. On se retrouvait d’ailleurs régulièrement à Noël pour participer à des tournois entre nous!»

 

La mémoire du Davosien d’adoption, devenu depuis international suisse, vagabonde avant d’enclencher un retour jusqu’en 1998. «Je me trouvais en République tchèque lors des Jeux de Nagano, je me souviens que tous les juniors ici rêvaient de devenir champions olympiques de hockey, moi le premier, sourit-il. Dominik Hasek était forcément mon modèle, j’ai donc essayé de le copier mais je me suis vite rendu compte que son style ne fonctionnait qu’avec lui. Du coup, j’ai changé le mien.»

 

Le sien, bien à lui, devra faire des étincelles cet après-midi si les Aigles entendent poursuivre leur route en Ligue des champions. «De toute manière, on n’a plus choix, on sait parfaitement ce qu’il nous reste à faire.» La victoire, sinon rien! «Il s’agira de ne pas prendre bêtement des pénalités comme ce fut le cas jeudi soir, soupire-t-il. Je m’attends à un gros match de notre part, différent de celui disputé face aux Norvégiens. Comme à l’aller, ce sera plus serré avec davantage de liberté en zone défensive. A nous d’en profiter.»

 

«Un match spécial»

 

Robert Mayer, qui avait cédé sa cage à Gauthier Descloux, en a des fourmis aux pieds. «Au-delà du résultat, ce match sera forcément spécial pour moi. Il y aura une bonne partie de ma famille dans les gradins. A l’exception de mes parents, de mon frère et ma sœur restés en Suisse, mon oncle, ma tante et mes cousins seront tous présents. Il y aura aussi mes amis…» Sur la glace, il croisera Jaroslav Hlinka qu’il a côtoyé à Kloten et Martin Réway lors des camps à Montréal. «Je suis convaincu que les gars vont trouver la solution pour marquer, renchérit le Tchéco-Suisse. La saison dernière aussi nous avions de la peine à scorer, puis une fois l’équipe bien structurée, la roue avait fini par tourner.» Pour lui, il suffirait d’une réussite pour que cela s’enchaîne, comme lors du match aller, plutôt quatre fois qu’une! «Mon job est d’arrêter les pucks, si j’en prends trois ce n’est pas grave si l’équipe en inscrit quatre ou cinq!»

 

Si Robert Mayer souffre encore parfois de ses chevilles à l’entraînement, il affirme que cela ne le gêne pas du tout pour jouer. Il se dit prêt pour réaliser une grande saison. «Elle a déjà commencé avec cette Ligue des champions et j’espère bien qu’elle va se poursuivre encore…»

 

«Vyhrajeme v Praha.» Cela signifie «on va gagner à Prague». C’est Robert Mayer, qui se sent si bien ici, qui l’a dit. 

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette affronte cet après-midi (15 h 30) le Sparta Prague dans la capitale de la République tchèque. Les Genevois, qui s’étaient imposés 4-3 après prolongation au match aller, ont cette fois-ci l’obligation de gagner dans le temps réglementaire s’ils entendent se qualifier pour les seizièmes de finale de la Champions hockey League.

 

Premier entraînement Après une courte nuit passée à Oslo, les Servettiens sont arrivés hier après-midi à Prague. A peine ont-ils récupéré leurs gros bagages qu’ils rejoignaient déjà la magnifique patinoire de l’O2 Arena, où se sont déroulés les derniers Mondiaux de hockey. Cody Almond, Kevin Romy et Romain Loeffel connaissaient déjà les vestiaires. Au cours de cette séance d’une heure et demie, les attaquants grenat, qui ont séché jeudi soir à Hamar, ont énormément travaillé les situations devant les buts.

 

L’effectif Iglesias, Bays, Rivera, Heinimann, Traber et Picard (blessés ou convalescents) sont restés en Suisse. Cody Almond, qui s’entraîne depuis trois jours avec ses camarades, est encore incertain. Il prendra sa décision peu avant le coup d’envoi.

 

La phrase «Jeudi, on a perdu contre un bon Lausanne!» De Chris McSorley, qui attend une réaction de sa troupe.