3 juin 2015

Timothy Kast est sur son petit nuage! Le talentueux hockeyeur genevois de 26 ans vient non seulement de prolonger son contrat pour deux ans avec le Genève Servette Hockey Club (GSHC), mais aussi… d’épouser Olivia, avec qui il va prochainement découvrir l’Australie et la Nouvelle-Zélande. «Une jolie évidence, puisqu’on est ensemble depuis six ans», commente sobrement le Grenat.Il sourit, avant d’ajouter: «Pas toujours facile de briser la glace avec quelqu’un d’introverti comme moi. Je ne suis pas à proprement parler un boute-en-train.»

 

Quoi qu’il en soit, c’est un gars bien sympathique que nous venons de rencontrer, en tenue légère, à la patinoire des Vernets; visiblement satisfait de profiter de la trêve. Mais ne nous y trompons pas! Si Timothy Kast a momentanément tombé l’équipement du parfait hockeyeur, il ne se prélasse pas pour autant. Ce n’est pas le style de la maison: «L’entraînement physique de l’été, mélange de force et d’endurance, est capital, mais dur. On a les batteries à plat le soir.»

 

De très bonnes mains

 

Une étape nécessaire pour le véloce attaquant du GSHC qui entend bien confirmer sa très réussie saison 2014-2015. La Tribune de Genève , qui s’est prêtée au jeu d’une distribution de prix, lui a d’ailleurs décerné la canne de la révélation; il convoite à présent celle de la consécration.

 

Formé aux Aigles avant de partir s’aguerrir en LNB à Bâle (2008-2009), puis à La Chaux-de-Fonds (2010-2014), Timothy Kast a pu intégrer la première équipe du GSHC lors des play-off 2014. «Cela a rendu mon papa particulièrement heureux», se réjouit ce fils d’une famille qui a le hockey dans la peau, puisque tant le paternel que ses deux frères ont, eux aussi, connu le grand frisson de la glace. Une fratrie complétée par deux sœurs, dont la magistrate onésienne, Carole-Anne Kast, née d’une première union.

 

Considéré comme un poids léger, Timothy Kast est fier d’avoir pu démontrer à ses détracteurs qu’un imposant gabarit n’est pas le seul atout pour un hockeyeur: «J’ai dû quitter mon club formateur pour faire mes preuves. Un accomplissement pour moi d’avoir su valoriser mes qualités. Et sortir ainsi de l’ombre.» De l’ombre? Pas vraiment si l’on en croit ses statistiques de la saison-déclic 2013-2014 avec le HC La Chaux-de-Fonds, qui lui ont permis d’être sacré top scorer de ce club avec pas moins de 56 points en 56 matches! «Malgré un bon niveau, la Ligue nationale B n’est pas assez reconnue, pas assez médiatisée. Et peu de joueurs arrivent à s’en extirper.»

 

Patient, Timothy Kast y est, lui, parvenu. Sa marque de fabrique? De très bonnes mains, une grande réactivité et une excellente vision du jeu, de l’avis des experts. Des qualités techniques supérieures à la moyenne qui ne sont pas sans liens avec des débuts précoces sur les patins, à l’âge de 3 ans. Des facultés récompensées par un rapide succès aux championnats du monde Pee-Wee – le plus important tournoi de hockey international pour les 11-12 ans – à Québec en 2002, dans une équipe romande. Deux autres mémorables médailles suivront. L’une, lors de sa première saison chez les pros, en 2007-2008: «Nous avons été vice-champions suisses avec le Genève Servette HC; j’ai même marqué en but en play-off.» La seconde, Timothy Kast l’a ajoutée à son palmarès en remportant la fameuse Coupe Spengler en 2014.

 

Les études de droit et les amis

 

Ambitieux, le professionnel espère maintenant remporter le titre avec les Aigles. Lucide, il n’en suit pas moins une formation de droit «à Unidistance» pour plus tard: «Pas facile de concilier des études avec une vie de sportif d’élite. Alors je fais durer le plaisir.» Le plaisir, ce fanatique de golf, de tennis et de badminton le cultive aussi en faisant des barbecues avec ses fidèles amis… de l’école enfantine.