1er décembre 2014

Prêté par Davos, le sixième portier des Vernets a réalisé des miracles, offrant un succès précieux aux Servettiens

 

Le petit bout de chou qui tenait fortement un tigre rose contre son cœur a attendu en vain, pratiquement toute la rencontre, qu’un bleu marque. Pour offrir son doudou à un enfant malade, c’est son père qui le lui avait dit. Puis il a pleuré. C’est finalement de rage, de dépit, que les fans zougois ont lancé leurs peluches sur l’arène alors qu’il ne restait plus que 41 secondes à jouer. Comme le 7 décembre 2013, lorsque Lausanne HC était venu gifler l’hôte 4 à 1, les locataires de la Bossard Arena n’ont pas attendu qu’Holden, Suri ou Bouchard n’allument la petite lumière rouge.

 

Ge/Servette, qui menait alors 1 à 0, se retrouvait à cinq contre trois. Les Grenat, qui ont cravaché pour en arriver là, n’ont pas lâché leur os. Même si lui et ses potes ont eu très chauds dans les ultimes secondes, Kevin Romy pouvait libérer ses copains dans la cage vide, pour sceller une victoire ô combien précieuse face à Tobias Stephan et des hommes phares du EVZ moins lumineux qu’il y a douze jours.

 

Si la dernière fois «rien n’avait marché» sur cette glace pour la bande à Goran Bezina (6-2), cette fois-ci, les Genevois n’ont pas commis la même erreur. Bien disciplinés, solidaires, ils ont gagné la plupart de leurs duels, que ce soit offensivement et défensivement.

 

Un travail d’équipe

 

C’est lors du premier tiers qu’ils ont construit leur butin, via un tir canon de Romain Loeffel, en supériorité numérique, son deuxième but de la saison; il l’attendait depuis le 16 septembre. Si tout était allé de travers vendredi face à Kloten (défaite 1-4), la réaction a donc été positive pour un visiteur bien décidé à gommer cette tache. «C’est un travail d’équipe aujourd’hui et notre victoire est méritée, sourit Chris McSorley. Nous aurions dû, malgré tout, inscrire un deuxième voire un troisième but bien avant», soupirait le coach, qui a souffert jusqu’au coup de sifflet final.

 

Il est vrai que Tim Traber (16e), Daniel Vukovic (17e) mais surtout Alexandre Picard (21e et 24e) et Kevin Romy (33e) avaient eu des grosses opportunités de classer l’affaire avant que Zoug se réveille enfin. Mais il y avait hier un certain Janick Schwendener dans la cage…

 

Mitraillé, bombardé, fusillé, le jeune portier prêté par Davos est passé par tous les états d’âme. Miraculeux, le cerbère, dans un jour de grâce, a tout arrêté, pour littéralement dégoûter Holden et consorts. Et un deuxième blanchissage après celui obtenu jeudi passé à Weinfelden avec… la Thurgovie (contre Red Ice). «Mais après ma performance de vendredi et notre défaite contre Kloten, je n’étais pas content de moi, avoue-t-il. Aujourd’hui en revanche, mon boulot a été simplifié par le bon match défensif des gars.» Michael Flükiger ayant été rappelé d’urgence à Ambri samedi soir, le quatrième remplaçant de Bays et de Mayer, a su tirer son épingle du jeu.

 

Almond est là ce matin

 

Alors que Sébastien Beaulieu en voit des vertes et des pas mûres avec tous ses gardiens cette saison, il a été scotché par ce garçon talentueux. «Il a été très bon, réalisant ce que j’attendais de lui, sourit l’entraîneur québécois. Pour moi, je trouvais déjà qu’il avait fait un gros match vendredi, mais pas lui. Il a une forte personnalité. J’aime bien sa mentalité. Je l’avais repéré l’an passé à Lausanne avec Davos. Il m’avait déjà impressionné. J’ai toujours été un grand fan de ce portier, j’avais confiance en lui.» Il devrait encore être dans la cage des Aigles ce jeudi face à Lausanne. Quant à Cody Almond, il est attendu ce matin aux Vernets…

 

Iglesias a retrouvé sa place «devant un mur»

 

 

Cela faisait un bon petit moment déjà qu’il n’avait plus griffé la glace avec les Aigles, qu’il piaffait d’impatience avant chaque match pour qu’on lui accorde sa chance. «La dernière fois, je ne m’en souviens même plus…» Relégué la plupart du temps en tribunes depuis le début de l’exercice, Frédéric Iglesias avait même été utilisé comme treizième attaquant lors de certaines parties de la Ligue des champions.

 

«Dans la tête, ce n’était pas facile à vivre, avoue le Servettien. Vous vous entraînez durement comme les autres mais vous ne savez jamais quand on va vous appeler. Il n’y avait pas de blessé, pas d’ouverture, d’opportunités, je connais les règles du jeu, mais il a fallu que je me montre patient…»

 

Et, comme Goran Bezina joue actuellement sur un patin avec des adducteurs qui sifflent, que Paul Ranger est malade, que Jonathan Mercier a également des petits bobos, Chris McSorley a fait appel à lui hier après-midi dans la quatrième ligne, à côté de Dario Trutmann. «Et, oui, sourit-il, cela fait vraiment du bien d’être là.»

 

Avec la victoire en plus, le Genevois était certainement le plus heureux des joueurs grenat après la rencontre. «Je ne sais pas si j’y ai vraiment contribué, mais tout le monde dans l’équipe a bien travaillé pour aller chercher ces trois points. En défense, on a bloqué de nombreux tirs, ce qui nous a permis de faire bloc devant Jannick Schwendener.»

 

Le goalie davosien, Frédéric Iglesias n’a fait sa connaissance que samedi et hier matin, lors des deux derniers entraînements. «Avec 33 tirs bloqués, il a réalisé des miracles, admet le défenseur genevois. Heureusement qu’il était là, mais nous avons également bien serré en défense pour l’aider à tout arrêter. C’était un mur. Avec un tel gardien derrière toi, cela devient plus facile…»

 

Frédéric Iglesias espère bien qu’il aura à nouveau sa chance jeudi prochain contre Lausanne…