Lors des deux premiers duels face aux Aigles, l’ex-portier de NHL avait poussé Bienne à l’exploit. Depuis, il n’est plus si décisif
Quand il est revenu, ce printemps, d’Amérique du Nord avec dans ses «bagages» ses 437 matches de NHL, Jonas Hiller faisait peur et encore figure d’épouvantail. Les débuts du portier international (34 ans) avec le HC Bienne ont été époustouflants pour le plus grand bonheur des Seelandais. En état de grâce, l’ex-goalie des Ducks d’Anaheim et des Calgary Flames avait d’ailleurs carrément dégoûté les Servettiens. Que ce soit le 10 septembre aux Vernets (1-3) puis dix jours plus tard au Stade de Glace (4-1), le Saint-Gallois s’était à chaque fois érigé en muraille infranchissable: avec des taux de réussite au-delà de 96% d’arrêts. Impressionnant.
Un portier comme un autre
«Après une saison difficile à Calgary, je ne m’attendais pas à ce que son niveau soit aussi élevé, remarque l’ange des gardiens des Vernets, Sébastien Beaulieu. Je pensais bien qu’avec l’euphorie de son retour, ce bel athlète serait difficile à battre lors de ses premières sorties, mais comme un joueur étranger qui doit prouver sa valeur, la réussite lui a permis de surfer sur des séries positives. Après, quand cela va mal, que l’équipe marque moins, que la baraka te lâche, que tu t’appelles Hiller, Zurkirchen ou n’importe qui, c’est un être humain comme tout le monde et il redevient un gardien comme un autre.»
Depuis une dizaine de rencontres où les Biennois enchaînent les défaites, Jonas Hiller n’est, du coup, plus aussi irrésistible que le sont actuellement des Flüeler, Genoni, Stephan, Huet, Mayer et Merziklins, voire Punnenovs. Lors de ses deux dernières sorties, au Hallenstadion et face à Langnau, son pourcentage de réussite a même chuté à 85 et 84,38% d’arrêts.
«Lors de sa période de super-performance, où il était dans sa bulle, il nous a clairement volé des points, renchérit Sébastien Beaulieu. Je ne serais pas surpris qu’il aligne à nouveau de gros matches quand Bienne aura repris le dessus. Mais pour l’instant, il n’a rien d’un extraterrestre. A nous d’en profiter.»
Loeffel avait marqué
Romain Loeffel, qui avait été le seul à tromper Jonas Hiller lors du premier rendez-vous aux Vernets, connaît la recette pour faire trembler ses filets. «De toute manière, il n’y a pas mille solutions pour battre un bon gardien comme lui, s’exclame le défenseur. Il faut mettre du trafic devant lui et tirer, tirer, tirer. A nous de trouver le moyen de nous démarquer et de nous créer des opportunités. Mais non, il n’est pas imbattable. Face à des Biennois pas au mieux de leur forme, nous devons poursuivre sur notre série et faire en sorte ne pas les relancer. A commencer par leur gardien…»
Choc psychologique?
Contrairement au mois de septembre, où l’Aigle battait encore de l’aile, ce n’est plus le cas depuis que Nathan Gerbe est arrivé à Genève. Si l’ex-portier des Ducks et des Flames ne se souvient plus trop bien de lui, le petit Américain des Vernets se fera un plaisir de lui glisser sa carte de visite dans ses filets.
A moins qu’après le licenciement de Kevin Schläpfer hier, Jonas Hiller, sous l’effet du choc psychologique, ne redevienne d’un coup de baguette magique un irrésistible extraterrestre…
Power-play
L’affiche Ge/Servette, qui reste sur quatre victoires d’affilée avec son succès en Coupe à La Chaux-de-Fonds, reçoit Bienne ce soir (19 h 45) aux Vernets.
Kevin Schläpfer viré! Le HC Bienne, qui restait sur neuf défaites lors de ses dix derniers matches, se déplacera aux Vernets sans Mathieu Tschantré ni Marco Pedretti (blessés), Mathias Joggi (suspendu) ni… Kevin Schläpfer. L’entraîneur des Seelandais a été remercié, hier, par ses dirigeants. L’équipe du Stade de Glace, qui s’était imposée à deux reprises contre les Genevois en début de saison, sera coachée par intérim par l’entraîneur en chef de la relève biennoise, Mike McNamara. Il sera épaulé dans sa tâche par l’actuel coach assistant Dino Stecher.
Absents Blessé récemment à l’entraînement à la suite d’un choc avec un junior (et non contre Lausanne), Daniel Vukovic (commotion) n’a toujours pas reçu le feu vert du médecin. Avec la guérison plus rapide que prévu d’Eliot Antonietti (genou), les deux défenseurs ont griffé la glace hier matin avec leurs coéquipiers mais avec un maillot distinctif. Floran Douay est toujours indisponible (il souffre du dos) alors que Travis Ehrhardt devrait être encore surnuméraire.
Licence B Kay Schweri et Auguste Impose, qui ont joué en licence B dimanche à Porrentruy avec Ajoie contre La Chaux-de-Fonds (ils ont gagné après une série de… 46 tirs au but!), sont de retour aux Vernets. Thomas Heinimann, Nicolas Leonelli et Romain Chuard disputeront, eux, ce soir à Olten, le choc au sommet de LNB contre Langenthal.