28 janvier 2017

Le Canadien n’a pas ménagé sa peine depuis son arrivée aux Vernets. Hockeyeur complet, il est aussi le meilleur buteur des Aigles

 

C’est un joueur précieux. Sans doute davantage aux yeux des entraîneurs et des connaisseurs que pour ceux qui veulent des coups d’éclat. Nick Spaling, c’est l’antithèse de Linus Klasen. Le Luganais ne brille pas que par la grâce d’une pilosité extravagante. Il aime surtout manier la rondelle pour mieux faire tourner en bourrique les défenseurs et les gardiens adverses. Le revers de cette médaille dorée, c’est une propension à oublier le reste. Tout le reste. Un cauchemar pour ses propres défenseurs. Tout le contraire de Nick Spaling, qui fera passer inlassablement l’intérêt collectif avant le sien. Un vrai hockeyeur qui travaille dans l’ombre pour mieux briller et se rendre indispensable.

 

Avant de grimper dans le car pour filer en direction de Davos, le Canadien ne boudait pas son plaisir. «Je retourne très volontiers dans les Grisons, où j’ai vécu une fantastique fin d’année lors de la Coupe Spengler, dit-il avec un large sourire. Ces six jours passés avec mes compatriotes ont été particulièrement agréables. On n’a pas le temps de tous se découvrir, c’est vrai. Mais l’expérience est plaisante et la victoire en finale a été une vraie satisfaction.»

 

Il aime l’altitude

 

Nick Spaling aime jouer en altitude. On se souvient que le 30 septembre, en championnat, il s’était fendu d’un doublé et d’une passe décisive lors du succès des Aigles 3-2. Et puis, il y a donc eu cette Coupe Spengler qui semble n’avoir eu que des effets positifs sur l’ancien joueur des Sharks de San José, finalistes de la dernière Coupe Stanley. C’est nanti de ce pedigree prestigieux qu’il a débarqué en Europe pour la première fois. De quoi provoquer un vrai malentendu. Son rôle en Amérique du Nord était essentiellement, pour ne pas dire uniquement, défensif. Tout le contraire de ce que les supporters attendent d’un joueur étranger.

 

Il a donc dû changer de costume en même temps qu’il changeait de continent. Après une préparation tronquée suite à une blessure à une épaule, il a pourtant connu des débuts tonitruants sous le maillot grenat. En tournant à une moyenne de 2,33 points par match lors de ses trois premières rencontres, il a sans doute fait naître de faux espoirs. Et si c’était lui, le successeur de Juraj Kolnik, de Matthew Lombardi (lors de son premier passage aux Vernets) ou de Kaspars Daugavins?

 

«Tout s’est bien passé pour mes débuts, c’est vrai, dit-il. Mais à aucun moment je n’ai pensé que ce serait facile en Suisse. Il faut dire que j’ai aussi eu un maximum de réussite et que tous les pucks rebondissaient au bon endroit à ce moment-là.»

 

Ce n’est pas un flambeur

 

Avec son No 13, Nick Spaling ne compte pas sur la chance pour satisfaire ses employeurs et le public. C’est même tout sauf un flambeur. Dans sa bouche, le mot travail sonne juste. «On ne s’impose pas en NHL par hasard, c’est impossible, explique Chris McSorley. Nick est un joueur complet. Il effectue exactement le travail pour lequel nous l’avons choisi. Ce qu’il fait n’est pas forcément visible pour les fans. Et ce sont des choses dont on ne parle pas dans les médias non plus.»

 

Le coach évoquera ces retours défensifs dès la perte du puck. Il louera également le jeu en infériorité numérique de son attaquant. Jimmy Omer, chef matériel au regard très avisé, apprécie lui aussi ce genre de joueur qui «te fera aussi gagner un match en bloquant un tir ou en soulevant une canne adverse. Un vrai joueur de hockey.» «J’aime aussi marquer et faire marquer, dit-il. Et je sais qu’en Suisse le rôle des joueurs importés est très important car leur nombre est limité. On a donc des responsabilités. Depuis un bon mois, j’ai trouvé la bonne carburation. Tout cela coïncide aussi avec le retour de joueurs importants qui permettent à tout le groupe d’être meilleur match après match.»

 

Peu à peu, Nick Spaling s’inscrit comme l’un des étrangers les plus complets du championnat. Avec un plus/minus positif de 12 en 33 matches, il est No 1 des Aigles dans ce domaine que les entraîneurs adorent. Avec 27 points (dont 12 buts), il talonne Romain Loeffel (28 pts) pour endosser le maillot de top scorer. Un détail qui le laisse de glace. «Seul m’importe le potentiel de l’équipe.»

 

Nick Spaling est un joueur précieux. Parce qu’il sait qu’il ne suffit pas de se laisser pousser la barbe pour gagner un championnat…

 

Power-play
 

A l’affiche Ge/Servette joue à Davos ce soir à 19 h 45.

 

Infirmerie Noah Rod, Kevin Romy et Travis Ehrhardt sont blessés.

 

Convalescence Noah Rod et Kevin Romy sont de plus en plus proches d’un retour dans l’effectif. «Mais avec eux, pas question de prendre le moindre risque, prévient Chris McSorley. Ce sera l’intérêt du joueur qui primera sur l’intérêt de l’équipe.» Logiquement, la sagesse voudrait donc que les deux hommes patientent jusqu’à l’issue de la dernière pause consacrée aux équipes nationales (du 6 au 13 février) pour revenir au jeu. Mais la perspective de décrocher un titre mercredi soir à Kloten en finale de la Coupe de Suisse pourrait être de nature à changer la donne.

 

Paré au centre Francis Paré fera ses débuts avec les Aigles là où il a conquis la Coupe Spengler avec le Team Canada le 31 décembre. «Il jouera au centre», dit Chris McSorley.

 

Le cas Bezina Du côté genevois, tout est réglé. C’est donc les dirigeants de Zagreb qui doivent signer le bon de sortie validant le retour de Goran Bezina aux Vernets. Le dossier devrait évoluer lundi.

 

Le capitaine Slater est du voyage

 

C’est une bonne nouvelle. Pour l’homme tout d’abord. Pour le joueur également. Et sans doute pour l’équipe. Jim Slater va mieux. Il va même très bien compte tenu du choc qu’il a subi mardi soir à Fribourg. On se souvient que lors de la 3e période du match contre Gottéron, le capitaine des Aigles avait reçu une charge très violente. Correcte. Totalement inutile mais correcte. C’est sur une civière et sous les applaudissements du public de la BCF Arena qu’il avait quitté la scène.

 

Le soir même, dans un tweet, l’Américain avait donné des signes encourageants. «Parfois on donne, parfois on reçoit», avait-il lâché en substance. Trois jours plus tard, il était déjà de retour sur la glace. «Sa musculature exceptionnelle lui a sans doute évité une blessure plus grave, se félicite Chris McSorley. Il viendra avec nous à Davos. Il ne jouera pas, certainement. Mais ce déplacement servira aussi à consolider encore l’esprit de notre équipe. Sa présence est donc importante.»

 

C’est avec un maillot orange que Jim Slater a patiné tranquillement hier matin. Avant de grimper dans le car, il a pris le temps d’enregistrer un message vidéo pour remercier les fans de leur soutien.