L’attaquant grenat n’est pas content de sa situation avec Ge/Servette. Il sait ce qu’il doit faire pour retrouver la confiance du chef…
Quand il a débarqué aux Vernets, on l’a vite comparé à Lino Martschini, le petit joyau de Zoug, à un petit diamant précieux que l’on polit pour qu’il se mette à briller. Par son intelligence de jeu, ses coups de patin, Kay Schweri avait tout pour crever l’écran et devenir la grande révélation de la saison. Après cinq parties de championnat, il portait même le chandail de top scorer. Ce grand espoir de Sherbrooke, (Ligue majeure junior du Québec) qui avait fait du palet son royaume, était tout souriant, tout heureux d’être en grenat…
«Dans notre équipe, il y a beaucoup de peintres en bâtiment, lui c’est notre artiste, celui qui va mettre la touche finale au tableau», s’exclamait alors Chris McSorley. Pour cet adolescent de 19 ans, le hockey était encore un jeu d’enfant. Mais quatre mois plus tard, le discours du coach a changé. «L’artiste», devenu un adulte, n’a plus de gouache pour colorer avec panache le jeu des Genevois. Et ses croquis si prometteurs n’ont plus la même valeur aux yeux de McSorley. Le Zurichois (13 points en 38 rencontres) a égaré son aura, sa place, ses minutes de jeu… Son entraîneur l’a même envoyé disputer quelques parties en LNB, du côté d’Ajoie.
«Quand tu deviens pro, que tu touches un salaire, tu dois comprendre que tu entres dans la vraie vie, soupire McSorley. Il s’agit d’enfiler un costume d’homme pour livrer la marchandise. Ce n’est plus un petit garçon. Nous sommes à un moment de la saison où chaque joueur sait ce qu’il doit faire pour être un élément essentiel de l’équipe. J’attends de Kay qu’il génère des chances de but et qu’il ne commette pas d’erreurs en défense. Et ce n’est pas encore le cas…»
Si selon le boss des Vernets le jeune attaquant n’a pas (encore) émis le désir de partir, le garçon, lui, ne cache pas qu’il n’est pas ravi de cette situation: «Moi je n’ai pas forcément envie de m’en aller, je me plais bien à Genève et dans le vestiaire, assure-t-il. Mais je dois reconnaître que ce n’est pas évident actuellement et qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer d’ici à la fin du mois. J’ai commis quelques erreurs défensives, c’est vrai, qui ont mis le coach en colère. Du coup, j’ai perdu sa confiance. Maintenant, je sais aussi ce que je dois faire pour le convaincre de changer d’avis et aider l’équipe à gagner.»
Le lutin des Grenat est donc prêt à faire le poing dans sa poche et à se remettre à briller dès ce soir à Zurich afin de pouvoir poursuivre son aventure chez les Aigles. «Je ne demande qu’à rester pour aller chercher la Coupe à Kloten et le titre», sourit celui qui veut redevenir ce petit diamant précieux, comme Lino Martschini…
Power-play
L’affiche Ge/Servette s’en va défier les ZSC Lions, ce soir au Hallenstadion (19 h 45).
Blessés Romy et Rod.
Impose blanchi Le juge unique a tranché et Ge/Servette ne sera pas sanctionné. Face au LHC, le 7 janvier, le staff avait annoncé qu’Auguste Impose était blessé. Il n’avait pas tiré le penalty qui lui avait été accordé à la 44e avant de revenir au jeu.
Le mot de McSorley «Il ne faut pas croire que les Zurichois vont nous simplifier la vie parce qu’ils sont déjà qualifiés pour les play-off. Ils n’ont pas très bien joué ces derniers temps et doivent l’emporter s’ils espèrent décrocher la première place occupée par Berne.»