15 décembre 2015

Fessé à Malley, Ge/Servette aura bien besoin de la pause de l’équipe de Suisse pour se ressaisir

 

Elle semble si fière cette horloge. Bien vissée sous le toit de Malley. Elle cligne des yeux et affiche son plus beau sourire en même temps qu’un score (5 à 1) qui donne bien du plaisir au public venu assister en masse à la cinquième victoire consécutive de son équipe. La victime de ces Lions qui ont appris à marquer n’est autre que son meilleur ennemi. Un Aigle qui repart tête basse avec cinq buts dans ses bagages. «On a un coup de mou, c’est vrai, avoue Romain Loeffel, moins royal lui aussi. Mais ne parlons pas de crise. Ce n’est qu’une deuxième défaite de suite. Quand bien même elle est une nouvelle fois lourde et inacceptable.»

 

Cette fois pas de doute, Ge/Servette ne fait pas encore partie des quatre meilleures équipes du championnat. Etonnante confession que celle livrée par Chris McSorley au soir de la victoire contre Zoug. Avec son expérience, le coach canadien aurait dû savoir quels genres d’effets négatifs cela peut avoir sur le mental de certains joueurs qui sont très vite, beaucoup trop vite satisfaits d’eux-mêmes. 

 

Depuis deux semaines et une défaite à Langnau, Ge/Servette ne sait plus voyager. Ce fut encore le cas à Ambri et à Lugano samedi soir. On aurait pu croire que la claque reçue à la Resega aurait provoqué une réaction d’orgueil. Rien… «Une certaine fatigue se fait sentir avoue Romain Loeffel. Ce soir, on a clairement vu une équipe qui voulait et qui pouvait en faire plus que l’autre.»

 

Il n’y a même eu qu’une seule équipe sur la glace. Elle avait un maillot rouge et elle s’est bien amusée face à une bande d’aiglons qui patinaient en mode piccolo. Les Genevois avaient promis de l’engagement, ils ont constamment confondu saine agressivité et maladresse. «C’est typique d’une équipe qui patine avec un dixième de retard, dit Romain Loeffel. Tu veux accrocher la canne et parce que tu es trop loin, ça se termine en crosse haute.»

 

Inutile donc d’éructer une fois de plus sur le duo d’arbitres. Hormis une pénalité sévère infligée à Goran Bezina qui débouchés sur le 4-1 signé Harry Pesonen, il n’y a pas grand-chose à dire sur les coups de sifflet de Danny Kurmann et Stefan Eichmann. On leur reprochera, pour la forme, d’avoir ignoré, tout en début de match, une vilaine charge de Paul Savary propulsant Vukovic tête la première dans la bande. Vilain et très étonnant de la part d’un joueur peu connu pour son impact physique. Les arbitres auraient pu siffler une pénalité de match. Pas sûr que le sort de ce dernier en eût été changé.

 

C’est donc un soulagement de voir le championnat se mettre entre parenthèses. Ce sera l’occasion pour Chris McSorley de recadrer certains de ses leaders présumés. Matt D’Agostini avait déjà eu droit à un passage de savon dans le bureau de Chris McSorley. S’en était suivie une période faste Il pourrait bien recevoir très vite un nouveau carton d’invitation. Kevin Romy, lui, n’aura pas cet honneur. Heureux Neuchâtelois qui file ce matin rejoindre l’équipe de Suisse en compagnie de Romain Loeffel. Il s’évite sans doute de s’entendre dire ses quatre vérités après une soirée indigne de son talent. «C’est sûr que cette pause tombe bien, conclut Romain Loeffel. Cela permettra de remettre les choses en place.» Comme l’horloge de Malley.