Contre un faible Langnau, les Grenat, qui menaient encore 2-0 à la 58e ont finalement sauvé la fa(r)ce en prolongations!
A croire que ce qui se trame actuellement dans les hautes sphères, en coulisse, a des répercussions sur la… patinoire des Vernets! Pour Ge/Servette la saison met dans tous les cas du temps à commencer. Une glace en chaleur qui s’agrippe sous les patins, un public (déçu) qui, lui, n’est pas encore très chaud à venir en nombre (il y avait la Ligue des champions de football à la télé), des acteurs qui suffoquent et qui, surtout, ne se trouvent toujours pas sur le rink, la rencontre a longtemps été hachée, médiocre, soporifique, sans relief. Et surtout très compliquée pour des Grenat en cruel manque de confiance et de sérénité. La preuve: après avoir pris enfin les devants (2-0), les Genevois se sont brûlé les ailes en fin de partie pour ne sauver la fa(r)ce qu’en prolongation, grâce à un joli coup de reins de Kay Schweri, l’un des rares joueurs grenat à sortir de sa torpeur.
Deux éclairs de Kast
L’Aigle qui avait perdu des plumes vendredi (à Fribourg) et samedi (contre Bienne) a certes repris timidement son envol. Face à cette modeste formation bernoise, il le fallait pour donner corps aux ambitions d’une équipe bien décidée à faire aussi bien voire mieux que le printemps dernier. Mais il reste encore beaucoup de travail. Que ce fut laborieux!
Les deux sorties manquées du week-end avaient semble-t-il tétanisé les boys de McSorley. Alors que Goran Bezina cartonne en KHL avec Medvescak Zagreb (il a joué plus de 30 minutes et été élu meilleur défenseur lors de la 3e ronde), ses ex-coéquipiers n’ont pas encore réussi à le faire oublier. A commencer par Travis Ehrhardt, venu renforcer le secteur défensif des Grenat. Il n’a dans tous les cas par la même classe que le colosse valaisan, lequel manque autant que Kevin Romy, toujours en délicatesse avec son dos. Or s’il n’est toujours pas d’attaque, la bonne nouvelle est qu’il devrait finir sa carrière aux Vernets…
Les Grenat qui visent encore les sommets cette saison se devaient de réagir. C’était écrit en gros, en gras, en couleur sur le tableau dans le bureau du boss, ce match-là ils ne pouvaient pas le perdre. «Il nous faut des points», rappelait le chef, Chris McSorley, la veille. Pour cela, il fallait que ses hommes travaillent tous ensemble, que ses attaquants collaborent à nouveau avec les défenseurs, pour que la sauce reprenne.
Après qu’Arnaud Jacquemet (10e, sauvetage d’Albrecht), Mike Santorelli (19e, tout seul, en contre, à quatre contre cinq) et Daniel Rubin (30e, à côté) eurent manqué leur face-à-face avec Ivars Punnenovs, il aura fallu deux éclairs de Timothy Kast dans cette grisaille au second tiers pour que le portier de l’Emmental se couche enfin. Sans crier au génie, l’essentiel était sauf. Quand on a marché sur l’eau, inutile de réapprendre à nager, sauf qu’actuellement les Grenat ont plutôt tendance à plonger.
Coup de poker gagnant
«On a beaucoup bataillé pour prendre les devants, mais on a ensuite trop reculé et joué avec la peur au ventre, regrettait Timothy Kast. C’est ce qui a permis à Langnau de revenir dans le match.»
Joli coup de poker gagnant de Scott Beattie, le coach des visiteurs, qui a sorti à deux reprises son gardien pour marquer et égaliser. «Quand vous gagnez 2-0 à la maison à deux minutes de la fin, vous devez prendre les trois points, même si on est content de la victoire, poursuivait le double buteur. Là, on est encore trop brouillon, on ne joue pas assez les cinq ensemble. Cela dit, la saison ne fait que de commencer.» La suite c’est vendredi à Ambri, soit le même jour où, ironie du sort, Hugh Quennec et ses investisseurs iront défendre le projet du Trèfle Blanc…