Les Aigles seraient bien inspirés de conclure aux Vernets. Pour éviter de relancer leurs rivaux, requinqués par leur succès de jeudi
Il aurait presque été dommage que tout s’arrête si vite. Cinquante matches de saison régulière pour seulement quatre rencontres de play-off. Ce scénario catastrophe, Fribourg n’en a pas voulu. Sortir, peut-être. Mais sortir la tête haute. Perdre, oui. Mais perdre en ayant au moins tenté quelque chose.
Les Dragons ont tenu parole, pour le plus grand bonheur de tous ceux qui suivent ce duel romand. Dans les gradins, la poésie sera encore de mise au moins une fois, ce soir aux Vernets. Des sifflets pour Julien Sprunger? A quoi bon, dans le fond? L’artiste ne les mérite pas. Sa charge était régulière, en a décidé le PSO Stéphane Auger. Il faut donc préserver les tympans du top scorer fribourgeois… Ge/Servette n’a pas besoin de cela pour porter l’estocade. Il devra surtout se concentrer sur ce qui a fait sa force depuis le début de la saison. On veut parler de cette intensité, de ce pressing incessant exercé par les cinq joueurs de champ présents à chaque shift.
Retrouver les valeurs
«Nous allons retrouver ces valeurs, promet Chris McSorley. Il le faudra, car je m’attends à une équipe de Fribourg gonflée à bloc après sa première victoire. Elle va tout faire pour ramener la série à Fribourg mardi. Je compte sur les 22 joueurs et les 7000 spectateurs pour faire en sorte que cela n’arrive pas.» Aucun signe d’affolement ne transpire dans le vestiaire grenat. Aucun excès de confiance non plus. «Personne n’imaginait ni ne s’attendait à une série en quatre matches, souligne Chris McSorley. Nous sommes donc dans un cas de figure attendu. Nous menons.»
Le non-match de jeudi est à ranger au traditionnel rayon des soirs «sans». «J’ajouterais également qu’avec la suspension de Rod, en plus des absences de Riat, Wick et Rubin, c’est un tiers de mon attaque qui faisait défaut. Sans nos «pitbulls», la mission est plus compliquée, c’est vrai. Mais nous avons démontré par trois fois qu’il était possible de trouver la solution.»
Noah Rod sera de retour samedi. De quoi rééquilibrer les lignes offensives et amener un peu de poids dans les bandes. Car une fois n’est pas coutume, jeudi soir – on peut cette fois abonder dans le sens de Chris Rivera – le Dragon s’est imposé physiquement. Aux Vernets, on l’a dit, il n’y a pas d’état d’urgence. Chacun est conscient que c’est bel et bien Gottéron qui est toujours dos au mur, à un souffle des vacances au soleil.
Pas de panique
Mais chacun est également conscient que la pression pourrait très rapidement changer de camp en cas de deuxième couac consécutif. «Nous ne paniquons évidemment pas, disait Romain Loeffel après cette première défaite concédée le jour de son anniversaire. Fribourg est venu fort et nous avons sans doute commis l’erreur de trop porter le puck. Maintenant, c’est les play-off et le seul match qui compte est le suivant.»
Mais pour bien l’aborder, il ne faudra peut-être pas esquiver la critique du précédant. Romain Loeffel l’a avoué, les défenseurs ont eu tendance à trop en faire. Du coup, les Aigles ont eu un mal fou dans les phases de transition et se sont créé très peu d’occasions franches. Du côté des attaquants, c’est plutôt un manque d’implication qui a été relevé. «Nous n’avons pas été bons dans le pressing, dit Chris McSorley. C’est dans la conquête du puck, dans la récupération que nous avons bâti beaucoup de nos succès cette saison. Ce qui est réjouissant, sur ce match de jeudi, c’est que malgré une performance décevante, nous sommes restés dans le match plus de trente minutes.»
Un demi-match, ça ne suffit pas pour inscrire le quatrième point décisif. Le message est passé dans le vestiaire des Aigles, bien décidés à ne pas laisser la plaisanterie s’éterniser.
Tim Kast: «Boucler l’affaire aux Vernets!»
Il a des mains en or. Un joli coup de patin. Et une tête bien faite. Depuis le début des play-off, Tim Kast a été plus d’une fois créatif et décisif. Garçon intelligent, il fait le point avant ce qu’il espère être le dernier match de cette série.
Tim Kast, quel est le mot d’ordre dans le vestiaire?
Sérénité. A 3-0, personne ne jubilait. A 3-1, personne ne paniquera. Fribourg est venu fort, il faut le reconnaître. Et nous, nous n’avons pas, et de loin, joué notre meilleur match. C’est comme ça, il faut l’accepter et aller de l’avant. On joue le prochain devant notre public en sachant que dans ce cadre-là, nous sommes très performants. Nous allons donc nous aussi sortir très fort pour boucler l’affaire aux Vernets samedi soir.
Quelles seront les erreurs qu’il ne faudra pas commettre à nouveau?
Dans notre façon de jouer, il faudra retrouver de la cohésion entre les cinq joueurs présents sur la glace. Nous avons été trop dans l’effort individuel dans cet acte IV perdu. Ça partait un peu dans tous les sens et c’était beaucoup d’énergie galvaudée.
Avez-vous été surpris par votre adversaire?
Fribourg a fait quelques ajustements. Ils ont mis beaucoup plus de pucks sur le but en prenant des tirs d’un peu partout. Mais malgré ça, nous sommes restés dans le jeu grâce à un extraordinaire Robert Mayer. Ensuite, ça se joue sur des détails. Si on ne prend pas ce premier but, on peut même espérer gagner.
Le banc était assez court en raison des blessures et des suspensions…
C’est certain que cela n’aide pas. Les lignes sont sans cesse remaniées et les leaders sont mis à très forte contribution dans toutes les situations. C’est aussi pour cela que l’on manque de lucidité dans la troisième période, quand nous avons plusieurs occasions de recoller au score.
Le fait de connaître l’adversaire potentiel des demi-finales (Lugano) peut-il être de nature à vous distraire?
Nous ne pensons à rien d’autre qu’au prochain match.
Power-play
Affiche
e/Servette reçoit Fribourg samedi à 20 h 15 pour l’acte V de ce quart de finale.
Equipe
Bays, Almond, Rubin, Wick et Riat sont blessés. Pyatt devrait rester en tribune (décision formelle ce matin). Retour de Rod.
Fribourg Gottéron ne changera rien. Hier, les Dragons ont effectué une promenade en équipe. Ce soir, la triplette d’étrangers Mauldin-Pouliot-Genoway sera reconduite.
Billetterie Il reste des places dans toutes les catégories pour cet acte V. Avis aux amateurs, donc, sur le site gshc.ch