Le Conseil d’État genevois a rouvert une porte dans la direction des investisseurs. L’espoir renaît du côté de Ge/Servette
La nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc, qu’on va finir par surnommer «l’Arlésienne», va-t-elle enfin voir le jour en 2021? Une réunion d’urgence, qu’on avait appelée celle de la dernière chance, s’est déroulée ce jeudi à l’Hôtel de Ville. Toute la République était du coup en ébullition après des articles qui laissaient augurer du pire: la mort à petit feu de Ge/Servette, lâché par tous ses bailleurs de fonds menaçant de claquer la porte!
Pourquoi tant de défiance?
Aujourd’hui, les autorités, sentant qu’il y avait le feu au lac, ont décidé d’aller dans la direction des responsables du groupe d’investisseurs. Les mêmes qui avaient remis au Conseil d’État, en octobre, un dossier qui prévoit un financement entièrement privé (plus de 300 millions, avec un apport de la moitié en fonds propres), sans appel d’offres. «Celui-ci entre en matière sur l’étude d’une telle proposition», stipule le communiqué. Comme cela s’est passé à Fribourg, à Bienne, à Zoug ou à Lausanne: il n’y a jamais eu de mise au concours pour la construction de leur patinoire. Alors que l’État genevois met régulièrement des terrains à disposition de privés pour élaborer des bâtiments ou des usines, pourquoi tant de défiance pour le Trèfle-Blanc?
Réunis ce jeudi à l’Hôtel de Ville, Anne Emery-Torracinta (responsable du Département de l’instruction publique, de la culture et du sport) et présidente du comité de pilotage, et deux conseillers d’État – Serge Dal Busco (Département des finances) et Luc Barthassat (Département des transports, de l’énergie et de l’agriculture) – ont assisté à cette réunion. Sami Kanaan, conseiller administratif en charge du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève, et le maire de Lancy, Damien Bonfanti, ont «réaffirmé la volonté forte de réaliser ce projet».
Rendez-vous en décembre
Or, comme celui qui a été présenté est différent de celui d’origine, le dossier nécessite des éclaircissements de la part des investisseurs. Selon le communiqué, «le travail devra donc maintenant porter sur la viabilité financière et sur l’inscription du projet dans l’aménagement et la mobilité propre au périmètre de ce secteur, ainsi que son adéquation au cahier des charges spécifique d’une patinoire de compétition».
Une rencontre sera organisée tout prochainement, certainement encore en décembre (le plus tôt sera le mieux), entre les promoteurs du projet et les services compétents, afin de clarifier les différentes problématiques identifiées. Et surtout, définitivement asseoir les promoteurs du projet comme les seuls interlocuteurs de l’État.
Après avoir perdu assez de temps, les dirigeants de Ge/Servette ont accueilli cette décision avec beaucoup de satisfaction: «On se réjouit de pouvoir collaborer étroitement avec les autorités pour réaliser le meilleur projet possible pour le hockey de compétition à Genève et la ville.»
La nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc reprend des couleurs. Il était temps…