13 octobre 2016

Selon des sources new-yorkaises, l’Américain de poche (163 cm),  aux 403 matches de NHL, sera le 5e étranger des Aigles

 

Il fallait juste être patient pour nouer la gerbe. Et qu’on le libère de ses attaches en NHL! Depuis le départ de Mike Santorelli, blessé et mal dans sa peau en Suisse, son nom revenait avec insistance. Nathan Gerbe à Ge/Servette? Comme il n’a pas été repêché par un club de la plus grande ligue du monde, il portera le maillot grenat. Selon la presse new-yorkaise, c’est fait!

 

Rencontré hier matin dans son bureau, Chris McSorley se refuse à nous confirmer la nouvelle. «On hésite encore entre trois bons candidats, dit le manager des Aigles. Ce sera Justin Fontaine (Minnesota Wild, 197 matches de NHL), Nathan Gerbe ou Marc-Antoine Pouliot. Quoi qu’il en soit, cela va être un joueur qui aura un gros impact sur l’équipe et dans la ligue.»

 

Après confirmation auprès de plusieurs sources nord-américaines, c’est bien lui, Gerbe, qui terminera la saison aux Vernets. «Ce joueur est un peu le sosie de Cory Conacher», lâchait le coach ontarien dans son bureau, en mars, quand il comparait le Top Scorer de Berne, futur champion de Suisse 2016, à cet attaquant explosif qu’il avait déjà dans son viseur.

 

Création, vitesse, sens du but, petit gabarit (163 cm) mais mental de fer, Gerbe (prononcez «geurbi») doit être ce facteur X permettant à Ge/Servette de franchir un cap. Après trois saisons qui se sont achevées au stade des demi-finales, après avoir «humé de très près l’odeur de la finale et du titre», dixit McSorley, les Aigles se devaient de changer quelque chose en vue de la saison actuelle.

 

Pas satisfait des performances en play-off de ses deux buteurs canadiens Matthew Lombardi et Matt D’Agostini, «Jésus Chris» a souhaité s’en séparer malgré des contrats encore en cours. Pour le bien de tous, aucun des deux joueurs n’a finalement souhaité s’accrocher. Quand le boss des Vernets ne veut plus de quelqu’un, il est rare qu’il ne trouve pas les arguments pour convaincre le «condamné» d’aller voir ailleurs.

 

Il avait déjà signé à Genève

 

Une fois le cas de ses deux étrangers réglé – D’Agostini a «rebondi» à Ambri et Lombardi a rompu son contrat sans pour l’instant retrouver un club – Chris McSorley avait déjà mis sous contrat Nathan Gerbe. L’Américain avait posé sa signature sur les documents. Ne restait qu’à attendre la date butoir du 15 juillet pour savoir si un club de NHL souhaitait lui donner une nouvelle chance. Le 1er juillet, New York engageait Gerbe à hauteur de 600 000 dollars pour une saison. Et Chris McSorley en était quitte pour trouver un autre joueur. Sur conseil avisé de Lorne Henning et de Mike Gillis, le choix se portera alors sur Santorelli. On connaît la suite…

 

Cet été, donc, Gerbe avait souhaité se faire une place au soleil des Rangers. Il était même prêt à consentir un gros sacrifice financier pour rester dans la meilleure ligue du monde plutôt que de venir en Suisse. Avec des impôts confiscatoires (50%), le calcul est vite fait. Surtout lorsque l’on sait que les meilleurs étrangers évoluant dans notre pays sont rémunérés au minimum à hauteur de 500 000 francs nets, voiture, logement et frais d’écolage des enfants inclus.

 

«Coupé» par les Rangers

 

Champion du monde M18 avec les Etats-Unis en 2005, Gerbe a fait toute la préparation à New York. Mais visiblement, le staff technique n’a pas été convaincu par le centre de poche. Le 7 octobre il faisait partie d’une liste de sept joueurs «coupés» par les Rangers et placés dans le club ferme des New York Rangers en AHL (les Hartford Wolf Pack).

 

Croisé à Berne vendredi soir, Hugh Quennec confirmait l’intérêt de Ge/Servette pour le plus petit joueur de la NHL. Mais il soulignait aussi qu’il était vraisemblable que Gerbe s’accroche dans l’antichambre. «En cas de blessure, il sera l’un des premiers à être rappelé par les Rangers», nous disait-il comme pour mieux noyer le poisson… Quatre jours plus tard, Nathan Gerbe n’apparaissait plus dans l’effectif des Hartford Wolf Pack. Et pour cause…

 

A 29 ans, le joueur s’est résolu à l’évidence. Pas question de végéter dans les ligues mineures. L’heure est venue pour lui de s’expatrier en Europe. Comme au début de l’été, son choix s’est porté sur Genève. Il voyagera en compagnie de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Il faut juste espérer qu’il ne traversera pas l’Atlantique à reculons et qu’il aura bien digéré son échec new-yorkais.

 

Un «serial scoreur»

 

Dans ses bagages, ce feu follet électrique emmène avec lui une jolie fiche de 403 matches de NHL, 142 points (61 buts/81 assists) réalisés dans des lignes essentiellement défensives avec les Buffalo Sabres et Carolina Hurricanes. Ses années chez les juniors et dans les ligues universitaires et mineures démontrent que l’Américain peut être ce «serial scoreur» recherché par Chris McSorley.

 

Il fallait juste être patient pour nouer la gerbe. Il ne reste désormais plus aux Servettiens qu’attendre son permis de travail…