De retour d’Epinal, le Genevois (22 ans) cherche un club de LNB. En attendant, il brille en première ligue avec la «deux» de Ge/Servette
S’il existait, il porterait le maillot à… poisse! Nicolas Leonelli a de plus en plus le sentiment que le sort s’acharne, qu’il le poursuit – satané destin – qu’il n’est pas né, en ce 20 septembre 1993, sous une bonne étoile. Après que les dirigeants d’Ajoie eurent renoncé à ses services et que Bâle eut dans la foulée déposé son bilan, l’ex-junior servettien était en effet parti en France dans la Ligue Magnus pour lancer sa carrière. Mais il en est revenu avec une image d’Epinal un peu floue. Le Genevois, qui n’était qu’à un match du titre tricolore, ne le cache pas: il s’est retrouvé dans une impasse avec vue sur l’amer. «On menait 3-1 dans la série avant de manquer de jus au mauvais moment. Et on s’est finalement incliné 4-3…» Non seulement sa formation, dirigée par Philippe Bozon, a été battue en finale de championnat contre Gap, mais surtout le club français, en proie à de grosses difficultés financières, ne l’a pas conservé.
Viège et Morzine refusent
C’est alors qu’il a tenté une nouvelle fois sa chance à Viège, en LNB, dans ce Haut-Valais qui l’avait accueilli (37 matches en 2014) avant qu’il ne s’en aille s’installer au bord de la Moselle. «J’y suis resté tout le mois d’août avant qu’on ne m’indique, là aussi, qu’on ne me garderait pas.»
Au début de septembre, il n’y avait plus de place en Suisse pour cet éternel espoir de 22 ans qui a cependant espéré rebondir une deuxième fois dans l’Hexagone. Avant de connaître une nouvelle désillusion du côté de Morzine. «J’avais signé tous les papiers et au dernier moment, les décideurs ont préféré engager un autre joueur après la blessure d’un de leurs étrangers. Mon style de jeu n’était pas assez technique pour que je puisse faire l’affaire.»
Du coup, Nicolas Leonelli se retrouve en quête d’un club. En LNB. En attendant une… blessure, une grosse suspension, un coup de téléphone, il s’entraîne avec la première de Genève-Servette. «C’est l’occasion pour moi de garder un bon rythme tout en rendant service à l’équipe», lâche le droitier, reconnaissant envers Chris McSorley, qui l’autorise à prendre part aux séances quotidiennes des Aigles. Celui qui a disputé 30 parties en LNA entre 2012 et 2014 avec les Grenat est conscient qu’il est un peu juste pour le haut niveau…
«Je pense que je pourrais évoluer en LNA mais je dois travailler plus pour acquérir un plus gros impact physique, c’est ma seule possibilité pour effectuer le saut», reconnaît ce fils de paysagiste, qui s’est mis provisoirement en vitrine avec la deuxième garniture du GSHC dans l’espoir qu’un club de deuxième division le repère.
19 points en 12 matches!
«De jouer actuellement en première ligue me permet de me remettre gentiment en confiance, renchérit Leonelli, auteur de 19 points (14 buts, dont un triplé ce dimanche lors du succès 8-2 face à Star Lausanne) lors des douze premières rencontres de championnat. Le niveau n’est pas celui où j’aimerais me trouver, mais cela reste du hockey avec de bons joueurs. J’y ai des responsabilités et un gros rôle à jouer.»
Avec 20 points, sa formation a profité de sa présence pour s’établir au sixième rang avant de se rendre demain au Sentier affronter la Vallée de Joux et de recevoir Saint-Imier samedi (à 20 h 45). «On possède un bon groupe de copains où on est toujours là les uns pour les autres et on se marre bien», poursuit celui qui avait déjà joué avec une bonne partie de ses coéquipiers, des bambini aux juniors.
Nicolas Leonelli, un garçon de 188 cm, qui a mis ses études entre parenthèses pour se consacrer à fond à sa passion, est prêt à sortir désormais de sa réserve. Pour aller plus haut. Au top scorer de GSHC II de se débarrasser définitivement de cette drôle d’image d’Epinal et surtout de cette poisse qui lui colle à la peau.