24 février 2017

La relève grenat a survolé la saison régulière et n’a pas manqué ses débuts en play-off contre Bienne. La suite ce soir et dimanche

 

C’est une saison à la bernoise. Les Juniors Elite A de Ge/Servette n’ont laissé que des miettes à la concurrence. Mercredi soir, à Bienne, ils sont entrés de plain-pied dans les play-off en allant s’imposer 4-1 à la Tissot Arena. En cette fin d’hiver, il flotte comme un parfum d’euphorie dans le hockey genevois. Les Aigles terminent la saison en trombe. Avec une infirmerie bientôt vide, Ge/Servette se transforme gentiment en épouvantail. Il est à peu près certain qu’aucune des quatre premières équipes ne souhaite se le coltiner.

 

Constat identique à l’étage inférieur. Les M20 Genevois ont réalisé une saison historique. Pour la première fois, le club a été sacré champion de la saison régulière. Avec 104 points en 44 matches, il laisse son plus proche poursuivant, Zoug, à 18 longueurs. Il vise désormais une autre grande première: une qualification pour les demies, et plus si affinités. Patrick Aymon est l’heureux coach de cette bande de jeunes qui ne doutent de rien. «Au départ, ce n’était pas gagné, dit-il. On n’aurait pas imaginé avoir une telle régularité. C’est venu petit à petit. Et à force de victoires, cette équipe qui est encore jeune s’est forgée un sacré caractère.»

 

Des ponts avec la LNA

 

En Elite A, on joue un peu comme chez les grands. «Un jeu rapide, direct et assez physique. Dans les grandes lignes, c’est le même système que celui qui est mis en place par Chris McSorley. C’est aussi ce qui explique pourquoi les jeunes qui montent parfois donner un coup de pouce lorsqu’il y a des blessés en Ligue A s’adaptent plutôt bien.»

 

Cette saison, le public aura ainsi pu découvrir le très prometteur Yoann Massimino et le talentueux Guillaume Maillard. «Ce sont deux de mes leaders, poursuit Patrick Aymon. Ils ont parfaitement géré leurs allers et venues. Et nous, de notre côté, nous avons parfaitement su pallier leurs absences ponctuelles.»

 

Ge/Servette n’est peut-être pas l’équipe la plus talentueuse de la saison. Mais elle est sans doute la plus équilibrée. Défensivement, elle a dégoûté bien des adversaires. «A chaque match, j’ai vraiment quatre blocs très costauds, poursuit le coach. Ma quatrième ligne d’attaque nous a rapporté 20 goals cette saison, c’est énorme. Chez nous, le danger vient de partout. L’autre secret de notre belle réussite, c’est que les leaders n’ont jamais failli. Et quant aux plus jeunes qui nous ont rejoints, il ne faut pas oublier qu’ils avaient été champions de Suisse en Novices Elite au printemps dernier, une première pour le hockey romand.»

 

Deux Lettons en or

 

Dans cette volée prometteuse venue compléter les M20 genevois, il y a un peu du futur de l’équipe première. On pense à Arnaud Riat, le «petit frère de». Un garçon qui n’a pas froid aux yeux, plus grand que son aîné, et pas maladroit devant le but. On regarde aussi avec bonheur Matthew Verboon, patineur aussi précoce que talentueux et ambitieux. Et puis, il y a ces deux gaillards venus de Lettonie, chaudement recommandés par un certain Kaspars Daugavins: Le premier, Deniss Smirnovs, a un nom de vodka, mais c’est lui qui saoule les défenses adverses de coups de patins ravageurs et de passes tapageuses. International junior dans son pays, l’attaquant devra encore évoluer deux ans en junior (ou en LNB comme étranger) pour ensuite être au bénéfice d’une licence suisse qui vaudra de l’or. Son compère Sandis Smons apparaît déjà comme le potentiel futur grand défenseur grenat. Coup d’œil, patinage exceptionnel, première passe précise et incisive, le jeune homme est lui aussi promis à un bel avenir.»

 

«On essaie de les protéger au maximum, dit Pat Aymon. Mais c’est vrai qu’ils ont un sacré potentiel. Ils ne sont qu’en première saison chez les Juniors…» Mercredi, à Bienne, Deniss Smnirnovs y est allé d’un doublé pour contribuer grandement à la conquête du premier point de ce quart de finale (best of 5). «Nous étions un peu crispés en début de match, dit le coach. Il est vrai qu’après une telle saison, nous nous devons d’être ambitieux. Les gars le sont. On veut d’ailleurs plier cette série vendredi et dimanche lors de nos deux matches à domicile.»

 

Les Elite ne se cachent plus. De quoi vraiment inspirer jusqu’au sommet de la pyramide du hockey genevois. «Le travail de Pat et de tous les autres entraîneurs des catégories inférieures est remarquable, dit Chris McSorley. Chaque joueur qui nous rejoint est prêt. Ces jeunes sont notre futur.»

 

Ils sont à découvrir ce soir (20 h 30) et dimanche (16 h) aux Vernets.

 

Au complet pour la première fois!

 

Il aura fallu attendre la 50e et dernière journée de la saison régulière pour que Chris McSorley se gratte la tête. Pour la première fois, le coach aura tout son effectif à sa disposition! «Noah Rod, notre dernier blessé, devrait faire son retour contre Kloten samedi. On croise donc les doigts pour que rien de fâcheux ne se passe à Berne. Mais oui, je vais enfin avoir ces problèmes dont rêvent tous les coaches: l’embarras du choix, les décisions pénibles à prendre pour écarter tel ou tel joueur; tout cela m’avait manqué!»

 

C’est exactement au moment où il le faut que l’effectif des Aigles est au complet. De quoi permettre au staff d’envisager le 1er tour des play-off avec une certaine sérénité. En série, la profondeur de banc est essentielle. Il est rare que des blessures ou des suspensions ne viennent pas «égayer» ces affrontements à répétition.

 

En attendant, il reste à connaître le nom de l’adversaire en quart de finale. «Nous ne calculons pas, dit McSorley. Nous visons deux victoires pour conclure la saison (ndlr: et ainsi terminer 5es et affronter le LHC). Le hic, c’est que Berne, de son côté, est aussi particulièrement motivé puisqu’il lui manque deux points pour assurer définitivement sa 1re place. On peut s’attendre à un match très rythmé et engagé, où les deux équipes ne feront pas semblant.»

 

Pour Ge/Servette, cette confrontation avec le champion en titre, grand dominateur de la saison, est une occasion de se confronter à ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle sur les patinoires suisses. Il sera intéressant de voir si les victoires et la manière entrevues contre des adversaires d’un tout autre calibre (Lausanne, Fribourg) pourront être répétées dans la capitale.

 

Ce serait un dernier signal fort envoyé au reste du pays. Cette équipe moribonde, parfois tristounette tout au long de l’hiver, est sur une pente ascendante en 2017. «J’ai toujours dit qu’au complet nous serions redoutables», sourit Chris McSorley. Ce match à Berne peut en apporter l’éclatante confirmation. Ou pas…

 

Power-play

 

A l’affiche Ge/Servette se déplace ce soir à Berne, chez le leader. 19 h 45 (Teleclub). Samedi, venue de Kloten aux Vernets.

 

A quelle place? Tout est possible pour Ge/Servette, qui peut terminer 5e, 6e, 7e ou 8e. Seule certitude, s’il gagne ses deux matches, il sera assuré de conserver sa 5e place actuelle.

 

L’absent Noah Rod est le dernier pensionnaire de l’infirmerie. Il devrait être de retour samedi contre Kloten.

 

L’équipe L’alignement sera le même que contre Lausanne, promet Chris McSorley. Travis Ehrhradt et Jim Slater seront les étrangers surnuméraires. Tout comme Eliot Antonietti. Kay Schweri, lui, patine avec Ajoie en play-off de LNB.