Damien Riat et Makai Holdener ont toujours joué ensemble, à Genève, au Canada et en Suède. Demain, ils seront adversaires!
Depuis qu’une fée a subtilisé des étoiles dans les cieux pour les mettre dans leur jeu, ils n’arrêtent pas de briller, dans une patinoire ou en société. Avec ces deux futures stars du hockey suisse, la glace ne cesse de fondre sous leur charme. «C’est le joueur que tu aimerais avoir durant plusieurs saisons dans ton équipe», s’exclame Chris McSorley à propos de Damien Riat, sa nouvelle perle à Ge/Servette, qui a d’emblée su se mettre en valeur dans sa vitrine. «Ses parents peuvent être fiers de lui; joueur très complet il est déjà très mature pour son âge.»
Le coach ontarien pourrait en dire tout autant de Makai Holdener, 18 ans lui aussi. Cet ex-bambini des Aigles, qui évoluait également à Malmö la saison dernière, a rebondi, lui, à Bienne.
«Ils ont le sens du but»
«Ce sont deux grands talents, des battants, très forts techniquement, qui ont le sens du but et beaucoup de finesse dans leur jeu», estime Igor Fedulov, l’ex-attaquant du GSHC, aujourd’hui entraîneur des novices élite et des juniors top aux Vernets. «Pour moi, renchérit celui qui les suit depuis qu’ils ont donné leurs premiers coups de patin en compagnie de son fils Andrei à Genève, ils ont un très bel avenir devant eux.» Touché par le compliment, le Néo-Biennois estime que sans ce «professeur» hors pair ou Patrice Brasey, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. «Que ce soit pour Damien ou pour moi, ajoute Makai, ils ont été très importants dans notre progression…»
Directeur sportif du HC Bienne, Martin Steinegger ne cache pas qu’il est heureux de pouvoir compter sur une telle pépite dans son bijou de la Tissot Arena. «J’aime bien l’énergie que dégage Makai lors des entraînements; c’est un garçon très positif, avec un bel état d’esprit, explique l’ancien grand défenseur du HC Berne. Vu son vécu, que ce soit au Canada ou en Suède, c’est un gagneur habitué à se battre pour obtenir du temps de glace. Il n’a pas encore joué en championnat, mais lors des matches de préparation, il a montré qu’il est capable d’évoluer déjà en LNA, il suffirait d’un blessé, ça peut aller très vite…»
Kevin Schläpfer, qui a un bon feeling avec les jeunes, est prêt à le lancer dans le bain. Pourquoi pas demain contre Ge/Servette? «Je m’entraîne tous les jours en attendant ma chance et dès qu’elle se manifestera, je serai prêt. Tout le monde ici a envie de suivre Kevin, il te pousse tout le temps à être meilleur.» Le Genevois du Seeland a hâte de défier son ami de toujours sur la glace, appelé à être, l’espace d’un soir, son ennemi. «Cela va me faire bizarre, mais je suis tout excité de revenir là où tout a commencé avant que je parte à Lausanne en 2009. Maintenant, une fois qu’on est sur le rink, on oublie qu’on est des potes. Cela va être drôle de se mettre une bonne charge; après le match on va en rire», assure ce garçon «très ouvert, athlétique, passionné, qui aime le sport et bien rigoler».
Comme des frères
Et Damien ria… «On s’appelle pratiquement tous les jours, il n’y a aucun secret entre nous, avoue le Servettien. A part qu’il parle beaucoup, il n’a pas de défaut.» Makai Holdener sourit à son tour. «Je suis aussi quelqu’un d’intelligent, enfin j’essaie. On est presque des frères, c’est vrai. J’ai passé tellement de moments chez lui et ses parents. On a tout fait ensemble.» Les filets en tremblent encore! Quand ce n’est pas l’un qui marquait, il adressait à l’autre une passe de but. A eux deux, ils ont toujours fait la paire; à Genève, au Canada, en Suède ou avec les M20 de l’équipe nationale, ils évoluaient souvent dans la même ligne. «Il y a beaucoup de souvenirs entre nous, se remémore Makai, mais le plus excitant, c’est notre aventure au Canada. Avec Notre Dame Argos Midget, dans le Saskatchewan, on a gagné le championnat ensemble, c’était incroyable. On était la fierté de l’école, tous les élèves étaient heureux qu’on gagne le titre. On s’en souviendra toute notre vie.»
Tous les deux rêvent aujourd’hui d’évoluer à nouveau avec le même maillot. «On ne sait jamais ce que nous réserve le futur, confie l’Aigle. Mais on aimerait bien remporter un titre avec la même équipe en LNA ou, comme beaucoup de hockeyeurs, jouer en NHL.» A 18 ans, ils ont encore le temps. En attendant, avant de prendre la route pour Lugano, Damien Riat a prévenu Makai Holdener que «ce ne sera pas facile pour Bienne de jouer vendredi à Genève.» Réponse du copain: «Prépare-toi à affronter une équipe en feu, en tête du championnat.»
Il n’y a, dit-on, jamais de chemin facile pour débusquer la bonne étoile…
Power-play
A l’affiche Genève-Servette se rend au Tessin pour y affronter ce soir (19 h 45) Lugano à la Resega. Après une petite nuit de sommeil, les Grenat enchaîneront demain aux Vernets avec la visite de Bienne, surprenant coleader du championnat (avec Fribourg) après cinq journées.
A l’infirmerie Cody Almond, qui va se faire opérer après sa luxation à une épaule, sera indisponible durant au moins quatre mois. Le club étudie le marché pour lui trouver un remplaçant. Aux dernières nouvelles, ce ne sera pas Juraj Simek, ni Adam Hasani ni Caryl Neuenschwander.
Stand-by Alors que Thomas Heinimann s’est blessé avec les juniors élite (ligaments d’une cheville), Christophe Bays et Tim Traber (convalescents) ne sont pas encore prêts à effectuer leur retour.
Incertain Touché vendredi dans le haut du corps, Noah Rod ignore encore s’il jouera ce soir à Lugano ou/et demain à Bienne. S’il devait déclarer forfait, Marco Pedretti sera aligné aux côtés de Tim Kast et de Damien Riat.
Surnuméraire Alexandre Picard a des fourmis aux pieds, mais même s’il est rétabli, Chris McSorley n’a toujours pas de place pour lui. «Pour qui?» s’interroge le coach.
La phrase de Chris McSorley «Lugano, qui a signé un départ encore pire que le nôtre, sera prêt à nous recevoir. Mais si on s’attend à une partie difficile, ces dernières années, on a souvent trouvé la parade dans leur patinoire.»
La statistique Les Servettiens se sont imposés à cinq reprises face aux Luganais la saison passée lors de leurs sept dernières confrontations, dont trois fois à la Resega.