5 mars 2015

Fredrik Pettersson et Linus Klasen sont les deux meilleurs compteurs de LNA. Mais ils n’ont pas encore marqué contre Ge/Servette

 

Patinoire de la Resega, 17 h 15 mercredi. Alors que le HC Lugano ponctue ses soixante minutes d’entraînement du jour, dont plus de la moitié aura été consacrée à travailler encore et encore un jeu de puissance en panne, l’avant-garde du Genève-Servette HC arpente déjà les couloirs de la patinoire. En effet, les Aigles ont passé la veillée de l’acte III des quarts de finale des play-off à Lugano. Ce soir, l’équipe tessinoise joue pour ne pas se retrouver au pied du mur. Et donc pour relancer une série mal née. A 0-2, ça sent le roussi. A 0-3, ça puerait carrément le brûlé.

 

Alors qu’ils ont illuminé de toute leur classe la saison régulière, les perles suédoises Fredrik Pettersson et Linus Klasen ont patiné dans le vide lors des deux premiers duels face au GSHC. A peine un assist pour Pettersson alors qu’il a totalisé 33 buts et 36 assists en 49 matches pour devenir le roi des compteurs 2014-2015. Un seul assist aussi pour Klasen, qui tournait à 1,2 point par match avant les play-off (20 buts et 35 assists en 46 matches pour le deuxième compteur de LNA). Evoluant depuis plusieurs semaines dans deux lignes différentes, le duo scandinave aurait-il droit à un traitement particulier à la sauce McSorley? «Non, coupe catégoriquement Klasen. Genève ne fait rien de spécial et joue exactement de la même façon que lors de la saison régulière.» Reste que, pour l’heure, les deux compères sont loin de peser sur la série. «A partir du moment où tu es un bon joueur, tu deviens forcément une cible pour tes adversaires. Mais je connais déjà ça. Rien de nouveau pour moi», assure Klasen.

 

Fischer calme le jeu

 

Patrick Fischer est un entraîneur qui ne se laisse pas facilement influencer par les événements. Il connaît le potentiel de son équipe et les qualités de ses joueurs. «Il faut rester calme et en tout cas ne pas changer notre façon de jouer», assure-t-il. Mais en play-off, le temps presse. Alors, quelles solutions? «Nous avons deux problèmes: nous ne concrétisons pas nos occasions de but et Genève est meilleur que nous en power play. Pour moi, il ne fait pas de doute que nous sommes nettement supérieurs à Genève à cinq contre cinq. Par contre, nous ne le sommes pas dans les situations spéciales. Du moins, pas pour le moment.» A ce jour, Ge/Servette a inscrit trois buts en supériorité numérique, un en infériorité et un seul en situation normale. Tout le contraire de Lugano, qui a marqué uniquement à cinq contre cinq.

 

Un vrai magicien

 

Au-delà des statistiques, un but reste un but. Et peu importe dans quelles circonstances il a été réalisé. «Oui, la clé, c’est de marquer, convient Linus Klasen. Actuellement, on se crée des chances, mais on ne met pas le puck dedans. Ce sont des choses qui arrivent parfois en hockey. A nous d’y remédier en étant plus concrets», poursuit le joueur de Stockholm, qui a la particularité d’avoir été trois fois champion du monde de… roller inline hockey.

 

Considéré comme l’un des meilleurs attaquants européens, Klasen (29 ans) n’a, curieusement, jamais participé à des Mondiaux ou à des Jeux olympiques avec l’équipe nationale de Suède de hockey, où la concurrence est féroce. Par contre, le public suisse a eu l’occasion d’admirer son maniement de crosse et son art de transformer les penalties. Un vrai magicien. «Moi, un magicien? Je ne sais pas quoi répondre à ça. C’est ma façon de jouer», sourit Klasen, qui, lors de la saison 2010-2011, a disputé quatre matches en NHL avec les Nashville Predators.

 

Alors, 1-2 ou 0-3 dans la série ce soir? «1-2. Et je suis convaincu que l’on va renverser cette série», promet Patrick Fischer. Si d’aventure Lugano se qualifiait, ce serait en tout cas une première pour Linus Klasen: «Je me suis déjà retrouvé mené 0-2. On était revenu à 2-2 avant de finir par perdre, mais c’était contre la meilleure équipe. Gagner une série en étant mené 0-2, je n’ai jamais vécu ça. Mais il y a un début à tout…»

 

Paroles d'experts

 

Flavien Conne

«Il y a parfois un coup d’accélérateur, mais à Lugano il y a beaucoup de hauts et de bas. Il manque des petits détails nécessaires en play-off. Les Aigles sont mieux en place tactiquement: ils jouent fort, ils sont équilibrés, finissent tous les checks et vont devant le goal. Lugano n’est pas entré dans cette série. Je me souviens d’avoir gagné le titre face à Ambri après avoir été mené 3-0, mais on ne peut pas toujours compter sur un miracle. C’est une balle de match pour les Tessinois. Aux leaders de jouer.» Pronostic: Lugano-Ge/Servette 4-3

 

Olivier Keller

«Lugano se complique la vie en cherchant le but vide! C’est marrant comme une équipe avec autant de bons joueurs peut être à ce point malmenée. Or la série est loin d’être finie. Je pense que les Tessinois vont mettre la turbine. Avec un tel effectif, c’est impossible qu’ils ne réussissent pas une grosse performance à la maison. Pour moi, c’est le tournant. Si Genève gagne, à 3-0, ce sera fini et une grosse surprise. A 2-1, en revanche, Lugano se relancera!» Pronostic: Lugano-Ge/Servette 3-1

 

Power-play

 

L’affiche Ce soir, acte III des quarts de finale des play-off: Ge/Servette, qui mène 2-0 dans la série, joue à Lugano. Coup d’envoi à 19 h 45 (Teleclub).

Effectif Wick est suspendu (un match) pour une charge à la tête sur Walker. Romy, Lombardi, Bays, Marti et Ranger sont blessés. Retour de Mayer dans la cage. Les Grenat ont dormi au Tessin. Impose (17 ans) était du voyage.

La phrase «Jeremy a effectué une charge fantastique et il écope d’un match de suspension. Pourquoi?» De McSorley, qui a revu en boucle les images du check de son joueur. «La vidéo montre que Walker a les mains hautes et que c’est lui, avec sa canne, qui s’est blessé tout seul.» Le coach a aussi envoyé au juge les images de l’agression du Luganais Steinmann (Janick, pas Reto!) dans le dos de Picard.